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Marion Cotillard exagère : respect et décolleté. C Delarue

samedi 24 septembre 2016, par Amitié entre les peuples

Marion Cotillard exagère : respect et décolleté.

Sur Dazibaoueb en 2013 sous le titre : « Décolleté : La pub quasi-sexiste de Marion Cotillard ? »

On a raison de ne pas aimer les machos. Il faut respecter les femmes. Mais la stigmatisation de la concupiscence masculine est parfois trop facile.

Que dit, en résumé, Marion Cotillard ? Les hommes regardent trop les décolletés des femmes. Ce faisant ils regardent moins les yeux. Les yeux peuvent aussi charmer par ailleurs !

Les hommes ne seraient donc pas respectueux des femmes quand ils laissent les yeux dans un décolleté (juste devant leurs yeux) au lieu de les regarder dans les yeux. Si cela ne va pas plus loin, comme « rester collé » ou se retourner pour matter, ce n’est pas grand chose ! Pas d’excès qui discrédite le féminisme en le rabattant sur des positions, de type intégriste religieuse, qui refusent toute attirance sexuelle et libidinale même apprivoisée et contenue.

Pour partir en guerre contre cela, il faut des propos sexistes, ou des remarques sinon sexisites du moins « lourdes ». A défaut, basta !

Marion Cotillard part en guerre contre ce penchant... Sans toutefois proposer l’hypertextile de camouflage du corps ou un moindre décolleté. Ouf. Sans proposer une pilule anti-libido pour les hommes. Ses « seins sur le front » relève plus du gag. Tant mieux. Mais se souvenir que :

NOUS SOMMES ATTIRE-E-S SEXUELLEMENT ET NOUS POUVONS RESTER HUMAINS ET RESPECTUEUX !

Ce comportement masculin hétérosexuel (ou non) s’explique. Il faut parfois rappeler des choses très basiques. Les seins ne sont pas éloignés des yeux. Le décolleté aussi. Ce n’est pas comme les jambes ou il faut volontairement baisser les yeux.

Or le désir masculin hétérosexuel se porte beaucoup sur le décolleté avant (les seins) que sur le décolleté arrière (le dos). C’est ainsi. Il n’y a d’ailleurs pas que les seins mais passons. Faut-il n’avoir plus aucun désir pour être un humain respectueux ? Faut-il perdre toute marque ou comportement d’un être sexué doté de libido ? Non .

Disons d’emblée qu’un regard dans un décolleté n’est pas forcément une catastrophe.

Tout dépend si on reste les yeux « collés » sur le décolleté ou non. Même si il y a du mal à décoller (dans certains cas), ce n’est pas encore là le plus grave. Les protagonistes apprennent à cet instant qu’ils sont aussi des êtres sexués en plus d’être des êtres humains.

Le désir surgit et c’est à chacune et chacun de savoir à quel moment cela devient désagréable (ou non).

Et de sortir du jeu sans humiliation. Ou au contraire d’approfondir si plaisir et affinités !

Ici rien de violent n’est venu briser l’égalité dans le jeu.

QUAND COMMENCE LA DOMINATION ?

Là ou il n’y a plus jeu de séduction ordinaire, parfaitement normal dans des sociétés non répressives, c’est quand les insultes surgissent.

De l’insulte aux agressions et aux viols il y a un changement qualitatif important.

Dans la situation de « séduction ordinaire » on est dans une société civilisée mais sexuée, hétérosexuée.

Dans la seconde situation on est passé à la barbarie.

Dans le premier cas il y a jeu entre égaux, différents mais égaux.

Dans le second il y a inégalité et domination masculine.

Christian DELARUE

posté sous
Regard d’un homme sur une femme : deux morales prescriptives.

http://blogs.mediapart.fr/blog/christian-delarue/090912/regard-dun-homme-sur-une-femme-deux-morales-prescriptives?onglet=commentaires#comment-2812630