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Ma vie de mécréante - Neïla Mezraï

mardi 10 octobre 2017, par Amitié entre les peuples

Ma vie de mécréante - Neïla Mezraï

Je m’appelle Neïla, j’ai 29 ans. 
Ma famille paternelle est algérienne et musulmane. Ils vivent en région parisienne. Je vivais à Rennes il y a quelques mois mais j’ai décidé de m’éloigner et de partir au Sud pour m’éloigner encore plus loin. Ce texte est au passé car j’ai décidé de couper contact avec cette famille il y a quelques temps (sauf les 2,3 exceptions qui sont restées lucides, intelligent.e.s et pas enfermé.e.s dans cette terrible doctrine.)

Quand nous étions adolescentes, mes cousines essayaient déjà de nous convertir mes soeurs et moi à coups de vidéos et de sites islamistes du style « l’islam la seule voie de la raison » et j’en passe. Du bourrage de crâne qui ne marchait ni sur moi ni sur une autre de mes soeurs. Elles disaient à cette sœur qu’elle irait en enfer car elle étudie la science et la science a révélé l’existence de l’homme préhistorique, or, il n’a jamais existé : c’est une invention humaine pour nous cacher la vérité. Elles disaient que des os d’humains mélangés à des os de singes avaient été dispersés pour nous faire croire à l’évolution.

Tout à commencé en 2008 le jour où j’ai posté un statut Facebook « j’emmerde les gens qui disent que les homos iront en enfer. » 
Mes cousines avec leur mari ont tout de suite commenté en disant que c’est contre nature, que c’est un péché grave et qu’ils.elles, les homos, iraient en enfer. Le tout en répondant à mes ami.e.s homos qui ont essayaient de se défendre. J’avais honte. Tellement honte.

Depuis quelques années, avec l’affaire Charlie Hebdo, la montée de l’islamisme et le nouveau mot préféré « islamophobie » de tous.tes celleux qui préfèrent ne pas nommer le réel problème, tout a empiré ; leur radicalisation était en marche.

C’est ce jour du 7 janvier 2015 ou c’est devenu violent avec menaces. 
J’ai entendu une de mes cousines dire que Charlie Hebdo l’avait bien cherché, qu’ils avaient eu des avertissements auparavant et qu’ils avaient quand même attaqué le prophète malgré les menaces (prophète PEDOCRIMINEL SOIT DIT EN PASSANT).

Mes cousines ont dit « je ne suis pas Charlie ». Et évidemment j’ai eu droit aux phrases classiques « ça n’a rien à voir avec l’islam », « ce sont des déséquilibrés », « c’est un complot », et j’en passe et des meilleures. C’est bien connu on leur cherche des causes - aux malfaiteurs - pour éloigner le vrai problème : l’islamisme. Mes cousines sont devenues violentes. L’une d’entre elles a écrit « il me faut une batte » « je vais la buter » parce que « j’étais Charlie ».

Mon cousin, avec qui je passais mes vacances d’été à gambader dans le jardin de ma grand mère en couche culotte, ne me faisait plus la bise mais me serrait la main, depuis sa révélation au pèlerinage à la Mecque. Puis après son deuxième pèlerinage, il ne me serrait même plus la main... pour la raison que je suis une femme, plus de contact avec une femme, même ma petite sœur mineure n’avait plus le droit à un simple serrage de main.

Les femmes se voilaient de plus en plus. Avant ce n’était pas comme ça. Avant, mes cousines et tantes avaient les cheveux libres, de belles tenues, robes colorées et à la mode... elles étaient LIBRES avant.
Évidemment, quand j’allais voir ma famille je devais être en robe ou jupe longue. Qu’on voie le moins possible ma peau... parfois une cousine cachait des tenues plus courtes sous sa jupe longue histoire que, une fois sortie de la maison, elle puisse enlever la jupe longue. Je faisais au final pareil... donc quand j’entends que tenues vestimentaires sont un choix je n’y crois pas un mot. C’est de la lobotomie.

Une de mes cousines qui vivait en Algérie était vêtue de jupes, shorts, t-shirt etc quand elle vivait là bas. 
Maintenant qu’elle est arrivée en France, ca a tout d’abord été le voile puis le djilbeb... et peut-être qu’aujourd’hui c’est la burka je ne sais pas... mais elle se couvrait de plus en plus.

Un jour, elle m’a envoyé un Hadith dans une conversation groupée entre membres de la famille et cette phrase « les musulmans ne doivent pas affectionner les non-musulmans » je l’ai prise évidemment pour moi, n’étant pas musulmane, en demandant « et moi ? » La réponse a été froide de la part de la nouvelle femme de mon cousin (celui qui ne fait plus la bise ni ne serre la main aux femmes soit disant par respect pour elles). Elle m’a répondu qu’elle me dirait bonjour et au revoir mais que ça s’arrêtait là, qu’elle n’allait pas non plus me renier« . 
Puis une autre phrase »ceux qui fêtent le nouvel an iront en enfer". J’étais à ce moment là en train de fêter le nouvel an avec mes parents...

C’est cet acharnement à vouloir imposer sa croyance qui était très pesant. Je me sentais très mal : inférieure et rejetée.

L’islam, une religion de paix et d’amour.

Une membre de ma famille m’a dit un jour (en sachant que je sortais avec un noir car la famille aimait (aime ?) scruter mon Facebook en me jugeant) « ma fille, si un jour tu me ramènes un noir à la maison, saches que tu seras bannie de la maison ». 
Les juifs en prenaient aussi pour leur grade, un jour une de mes cousine m’a dit : « regarde le lui là, c’est un juif, regarde son oreille c’est une oreille de juif sioniste ». 
La haine des noirs de familles musulmanes je l’ai aussi vécue à travers le récit d’une ancienne amie à moi : « je n’ai pas le droit de me marier avec un noir c’est pas dans nos traditions et coutumes ».

Les cousins et cousines se radicalisent et arrivent même à radicaliser leurs mères. Des tantes qui n’étaient pas voilées à l’époque le sont aujourd’hui. Les jeunes convertissent les plus âgés à la radicalisation.

Encore pire pour les enfants, les enfants ne peuvent plus faire leurs activités d’autrefois ; piano, théâtre, danse, chant... c’est fini : il n’y a plus que la religion car la musique est un péché donc la seule « distraction » est à présent les cours islamiques et l’étude du coran.

Aujourd’hui je suis féministe et je combats l’islamisme qui n’est rien d’autre qu’un fascisme, de la domination sur les femmes et les animaux et d’une violence inouïe.

Neïla Mezraï