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Libéralisation du service postal - SUD PTT

samedi 10 octobre 2009, par Amitié entre les peuples

Libéralisation du service postal

article publié le 11/02/2008 par SUD PTT

*Les Euros-libéraux veulent la peau des Postes

*Depuis la relance du processus de libéralisation postale en Octobre 2006, les Gouvernements et les députés Européens franchissent les étapes du processus de co-décison avec un vote définitif ce 31 janvier 2008. A l’exception notable d’un pays, le Luxembourg et d’une soixantaine de députés les instances Européennes parachèvent le « marché intérieur du service postal » un marché faussé où il s’agit moins de rendre plus efficaces et moins coûteux les services rendus au public et à la collectivité, que de casser les monopoles publics et de permettre aux opérateurs privés, de préférence multinationaux, d’écrémerles marchés rentables.*
Pendant ce processus, et jusqu’à ce jour, les Euro-députés et ministres Européens n’ont pu ignorer les premiers ef fets de cette décison. Comme toujours, c’est l’emploi et la cohésion sociale qui servent de variable d’ajustement, déjà 30 000 bureaux et 300 000 emplois détruits depuis dix ans et ce n’est pas fini :

* Juillet 2007 annonce de 2500 fermetures de bureaux franchisés, gel
des salaires, plan massif de suppressions d’em¬plois et remise en
question des plans de pension en Grande Bretagne.
* 2007 et 2008, les polémiques sur le salaire minimum dans le
secteur postal Allemand ont mis en relief la cruelle réalité des
emplois créés par la concurrence, avec des salaires horaires
descendant jusqu’à 5 euros de l’heure, des contrats temporaires et
à temps partiel imposé.
* Décembre 2007 en Espagne, le gouvernement s’apprête à autoriser
Correos à ne plus distribuer le courrier dans les zones isolées,
plus spécifiquement à tout domicile distant de plus de 250 mètres
d’une voie principale, touchant près de 450 000 personnes et
mettant directement en péril 1500 emplois.
* Dès avril 2007 aux Pays Bas, TNT a annoncé le gel des salaires et
la suppression de 7000 emplois d’ici à 2015
* En France, les réorganisations se succèdent chez l’opérateur
public qui supprime près de 10 000 emplois par an et réduit peu à
peu son réseau de bureaux de poste gérés en propre (le premier
d’Europe) de 12 000 a moins de 4700.

*La dernière mouture de la directive :

* Interdit de financer le service universel au moyen d’un secteur
réservé ou monopole
* Impose la fin de la péréquation tarifaire ou prix unique du timbre
pour 95% des envois
* Impose une clause de réciprocité aiguillonnant les Etats Membres à
anticiper la date butoir
* Ne contraint pas les opérateurs à se soumettre à des critères
sociaux obligatoires
* Fait l’impasse totale sur les questions environnementales

*Dirigeants et décideurs Européens prennent des risques considérables en remettant en question des valeurs aussi fondamentales que la solidarité, l’égalité de traitement, la continuité du servi¬ce, la qualité et la pérennité de l’emploi. La Fédération SUD PTT déplore cette fuite en avant qui continue à creuser le fossé des inégalités. Les forces du marché n’ont pas prouvé leur effi¬cience, bien au contraire. SUD PTT met en garde le Gouvernement Français et les Parlementaires qui vont devoir valider la nouvelle directive. L’emploi et les cohésions sociale et territoriale ne sont pas compatibles avec la concurrence “libre et non faussée”, nous répondrons présent pour le rappeler à chaque fois.

*

Contrat de service public de La Poste. L’État répond absent

Le 31 janvier 2008

L’Etat a présenté ses propositions de financement du service public postal lors du Conseil d’Administration de La Poste de ce matin. Le moins que l’on puisse dire est que le compte n’y est pas avec un coût résiduel considérable qui reste à la charge de l’opérateur public. Ce dernier n’a d’ailleurs pas attendu le verdict pour limiter ses charges, puisque déjà le contrat précédent appelé Performances et Convergences s’est transformé en un véritable plan social avec pour solde plus de 25 000 suppressions d’emploi, le réseau postal quand à lui se voit confronté à un plan de substitution des bureaux vers des petits commerces offrant à peine 5% des prestations de l’opérateur public.

*Service universel postal : Les usagers et le contribuable paieront

En validant la fin du monopôle postal sur le – de 50 grammes en 2011, qui était le moyen le plus efficace de financer le service universel, le gouvernement Français a entérinné le déséquilibre durable de La Poste.
Pour financer le Service Universel Postal dont on nous dit ne pas connaître le coût exact, (un chiffre oscillant entre 240 et 500 millions d’€ fut un temps évoqué) l’aide d’Etat est éludée, l’augmentation tarifaire des prestations postales à la charge des usagers est acquise, une contribution des opérateurs concurrents reste hypothétique. *Service public de la presse, manquent 500 millions*

Là aussi, l’Etat laisse une charge nette de 500 millions d’€ par an à La Poste en lui enjoignant de « réduire ses charges ». Evidemment, pour les salariés ce sont toujours plus de dégradations des conditions de travail avec de vrais risques dans la filiale de portage créée à cet effet par La Poste à l’image de la filiale MEDIAPOST, championne du moins disant social.

*Présence postale, manquent 260 millions

Avec un « Coût Résiduel d’Aménagement du Territoire » estimé à 400 millions d’€, le maintien du réseau postal ne peut compter que sur les 140 millions issus des abattements dont bénéficie La Poste sur les taxes locales. L’Etat ne s’engage pas sur les 260 millions d’€ restants qui rappelons le, représentent plus de 5 000 postes de travail de guichetiers prestant l’intégralité des opérations postales pendant un an.

*Accessibilité bancaire manquent au moins 100 millions

« La Banque Postale n’assume aucune mission de service public », c’est écrit en toutes lettres dans le dossier de création de la fiiale bancaire de La Poste. Avec une telle carte de visite on ne s’étonnera pas que l’Etat ne supporte aucune charge afférente à la mission d’accessibilité bancaire qu’assume La Poste auprès de plusieurs millions d’usagers. Tout comme il s’est montré incapable de mettre en œuvre un droit au compte gratuit et accessible, d’où le succès du Livret A.
La Poste contribue à ces quatre missions à hauteur d’1 milliards d’€ par an, il faut bien retenir ces données avant d’entamer toute comparaison avec nos voisins européens, pseudo champions du profit qui n’assument pas la complétude des missions de notre Poste Française.

*On ne peut considérer La Poste comme une entreprise comme les autres et éluder les aspects de cohésion sociale et territoriale dont dépendent des millions d’utilisateurs. Les administrateurs SUD PTT se sont opposés à ce contrat de dupes qui voit encore une fois l’Etat se défausser de ses responsabilités vis à vis de l’entreprise publique. Nous rappelons que le gouvernement a approuvé la banalisation du Livret A et l’adoption de la directive postale, avec toutes les conséquences que cela aura sur la collectivité. Les étapes législatives que ces décisions vont provoquer seront l’occasion de mettre nos élus devant leurs responsabilités.*