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Les trois grands types d’épreuves et le syndicalisme . Christian Delarue

mardi 15 février 2022, par Amitié entre les peuples

Les trois grands types d’épreuves (de la vie) et le syndicalisme .

(envoyé à Guy Carrière pour publication)

Pierre Rosanvallon distingue dans son dernier livre (1) trois grands types d’épreuves qui sont 1) celles de l’INTEGRITE (la déshumanisation,l’ atteinte au moi profond), 2) celles de l’EGALITE tant économique (le coeur habituel de l’activité syndicale ) que citoyenne (infériorisation, discriminations diverses) 3) celles de l’INCERTITUDE (défiance, fragilisation, défaut de projection dans l’avenir), épreuves issues de la casse de l’Etat social (Sécurité sociale, services publics) sous les coups de la « thatchérisation du monde » et dont l’installation du chômage de masse depuis 40 ans va de pair avec la précarité du travail, la casse des statuts d’emploi stable, ce qui conduit aux bas salaires et à une fragilisation de masse des individus des classes populaires et moyennes. S’y ajoute aussi la problématique environnementale sous tous ses aspects. Cela fait beaucoup si l’on veut bien dépasser ce résumé.

Le syndicalisme - déjà bien occupé alors qu’affaibli - peut-il prendre en charge, outre son champ « classiste » (réponse à la lutte de classe du patronat et de la classe dominante) habituel, les deux autres aspects que sont le défaut d’intégrité et la montée des incertitudes ?

Certains courants syndicaux minoritaires s’y opposent encore mais il apparait que la tendance dominante depuis plusieurs années est au combat sur tous les terrains. Toutes les dominations doivent être combattues !

Même la CGT, réputée pour son combat anti-exploitation de la force de travail dans les entreprises privées et publiques se dit féministe et se montre réellement active sur ce champ . Il y a certes des progrès à faire pour tous les syndicats mais les avancées sont réelles . De même, la CGT intervient maintenant en matière environnementale avec des associations dont c’est l’objet principal, ce qui n’était pas tellement dans son champ jadis.

Des conquêtes anti-classiste, anti-autoritaire, anti-sexiste, anti-raciste, et écologiques sont à engager non seulement au plan national mais aussi au plan européen et même au plan mondial. Le syndicalisme doit donc se renforcer car il a la particularité d’agir dans et hors travail salarié.

C’est au plan continental et mondial que la RTT sans perte de salaire doit par exemple s’imposer face aux exploiteurs de la force de travail qui ne cessent d’accroitre leur emprise avec l’aide des Etats. Dans de très nombreux pays les Etats font en en effet cause commune avec les forces économiques dominantes, avec les classes possédantes. Les forces politiques d’alternative systémique peinent à proposer valablement un programme de transition et d’avenir, un programme de sortie du capitalisme (produire pour le profit) mais aussi du productivisme (mal produire hors valeur d’usage dans l’obsolescence des choses), et du travaillisme (refus des RTT, de la retraite à 60 ans).

Christian Delarue

1) Les épreuves de la vie . Pierre Rosanvallon Edition Seuil