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Les principaux axes de la libération du travail.

dimanche 29 juin 2008, par Amitié entre les peuples

DE LA LIBERATION LABORALE !

Réflexions et mise en débats proposées par Christian Delarue

http://www.passerellesud.org/breve....

Quelques remarques préalables non développées : Sociologiquement le travail salarié - le seul ici pensé - offre une faculté d’insertion sociale . On peut dire aussi philosophiquement que dans la production sociale de l’existence nul n’est dispensé de sa tâche . Mais quand c’est possible les tâches ingrates doivent pouvoir être remplacées par des machines. Cependant l’actuelle généralisation des nouvelles technologies apporte aussi son lot de servitudes au Nord et accroît l’exclusion du Sud. Constitutionnellement la société doit garantir un travail à ses membres. Ces points et d’autres ont été abondamment discutés dans AC ! (renvoi) puis dans ATTAC. J’en viens à mon propos, aux perspectives concernant le travail salarié.

Le travail salarié n’est pas celui de l’artisan. Avec l’extension du travail salarié, une invention du capitalisme, les privés d’emploi sont contraints pour vivre de vendre leur force de travail. A défaut ils survivent ici avec le RMI ou le RMA et au sud avec l’économie informelle et la mendicité. Face à la dégradation des condition de travail (précarisation et chômage décrit par JMH) et face au « travaillisme » de Raffarin mais aussi face aux résidus d’une certaine culture du mouvement ouvrier (le stakhanovisme stalinien ou le « devoir de reconstruction ») comme d’une certaine doctrine sociale de l’Église évoquée par JP Legoff il convient de réhabiliter deux voies complémentaires d’émancipation du travail salarié : « émanciper » le travail lui-même tant que faire se peut (I) mais aussi s’émanciper du travail (II).

I - « Émanciper » le travail

La formule ambigue sifnifie repousser le plus possible deux ordres de contraintes. C’est :

A) - D’une part c’est résister à toutes les formes d’exploitation du travail, d’extorsion de la plus value. C’est s’opposer à son intensification tant dans le privé que dans le public , surtout depuis les dernières mesures de réduction de temps de travail (lois Aubry et décrets 31 aout 2000)

C’est aussi «  travailler autrement » c’est lutter pour un travail « humanisé » contre du travail taylorisé, mécanisé avec des rythmes compulsifs, transformant le travailleur en machine. C’est critiquer et agir contre la fétichisation des rapports sociaux ou le travailleur est chosifié, réifié, c’est à dire quand les normes abstraites de l’efficacité et de la productivité sont elles sacralisées et l’écrasent.

C’est aussi reconnaître la qualification des travailleurs qui aujourd’hui déploient de nouvelles compétences notamment dans l’informatique et dans la mise en polyvalence et ce sans augmentation de salaires.

C’est enfin ouvrer pour une organisation du travail qui ne tire pas prétexte de la satisfaction des usagers ou des clients pour instrumentaliser la vie des travailleurs et ne plus respecter la dignité humaine.

B) - D’autre part c’est défendre les garanties collectives existantes et sécuriser l’emploi par des lois (SEF), c’est ôter aux dirigeants publics et privés l’épée de Damoclès qui fragilise les travailleurs . Les détenteurs des moyens privés de production et/ou d’échange perdent alors le privilège exorbitant et illégitime de licencier les travailleurs et les dirigeants des services publics perdent le pouvoir de mobiliser la force de travail selon leur bon vouloir.

II - S’émanciper du travail

S’émanciper du travail c’est permettre de déployer plus les activités hors du travail salarié, tant les activités libres privées et sociales que celles nécessaires (partage des tâches domestiques) . Cela suppose d’affecter les gains de productivité issus de la diffusion des nouvelles technologies à une nouvelle réduction du temps de travail et ce sans nouvelle intensification du travail et sans perte de salaire.

 Salaires : D’une part les gains de productivité accumulés doivent revenir à ceux qui créent les biens et services. D’autre part il n’est pas tolérable d’accroître encore l’écart entre la masse salariale qui se réduit et les profits qui augmentent (cf. courbe en cloche redescendante au début des années 80). La tendance doit s’inverser : les profits doivent donc payer la RTT, pas les salariés . Mieux au sein du salariat la large fraction la moins payée (les 3/4 environ) devraient en plus recevoir une augmentation de salaire.

 Intensification du travail et qualité des activités libres : Toute nouvelle intensification du travail et toute nouvelle taylorisation des tâches forment des prolétaires aliénés assommés par le travail qui, rentrés chez eux, redoublent leur condition en s’abrutissant plus encore avec la mal nommée « culture » de divertissement diffusèe par la télévision, le nouvel opium du peuple.

Promouvoir des activités vraiment libres passent donc autant par la RTT salarié que le respect de rythmes humains du travail contraint.


Voir en ligne : http://www.local.attac.org/35/DE-LA...