Amitié entre les peuplesAccueil > Altermondialisme > Altermondialisme / Internationalisme > Pour l’altermondialisme > Les mouvements de l’altermondialisme appartiennent aux peuples-classe.
Les mouvements de l’altermondialisme appartiennent aux peuples-classe.
samedi 6 juillet 2013, par
Les mouvements de l’altermondialisme appartiennent aux peuples-classe.
Par Christian DELARUE
Peuple-classe est une catégorie politique importante mais ignorée de l’altermondialiste.
J’ai eu l’occasion de relire des chroniques anciennes sur l’altermondialisme pour préparer une intervention récente.
Les Forum Sociaux sont des espaces de rencontre « horizontaux » entre individus (mais pas tous) et membres des mouvements sociaux de la société civile (pas tous : pas le patronat).
Il existe une très grande diversité d’individus et mouvements sociaux intervenant dans le champ de l’altermondialisation (les processus pratiques de transformation du monde) et de l’altermondialisme (les revendications et projet pour un autre monde).
.
Ils sont tous, chacun à leur façon, à objet généraliste ou objet spécifique, venus féconder la dynamique altermondialiste pour un autre monde possible.
J’en cite quelques uns que j’ai eu l’occasion d’expliciter lors d’une récente conférence à Rennes : décolonialiste, anti-impérialiste, anti-capitaliste classiste et/ou antiproductiviste, antisexiste et féministe, antiraciste et antifasciste, écologique et pour les générations futures, anti-guerres et pour la paix, anti-intégrisme et pour un monde libre, paysans pour une agriculture durable,
coopérativiste, etc. Il doit y en avoir d’autres, plus modestes.
Tous ces mouvements sociaux sont des acteurs, à un titre ou un autre, de façon implicite ou explicite, soit d’un peuple-classe national ou régional, ou mondial.
Même ceux qui sont plus éloigné des revendications sociales au profit d’exigences sociétales ne pensent pas qu’elles soient d’abord une pratique des oligarchies ou des classes dominantes. Pour autant cela ne signifie pas que le peuple-classe a par vocation une capacité intrinsèque à porte sans souci et sans débat les exigences de tous ces mouvements internes à l’altermondialisme.
D’autant que ces mouvements ne sont pas tous d’accord. Ils portent souvent des revendications contradictoires au premier abord. Ce n’est que le débat qui permet de trouver des points communs qui in fine portent contre les 1%.
La notion de peuple-classe ne valide pas le citoyennisme faussement interclassiste, une notion ou tous les chats sont gris de l’oligarchie au crève-la-faim.
Citoyennisme qui se tait sur les residents étrangers en capacité d’intervenir comme citoyen dans le pays ou ils vivent durablement. C’est en cela qu’il est faussement interclassiste car il oublie ces résidents qui sont dans leur grande majorité des travailleurs salariés ou des travailleurs indépendants et en tout cas des membres du peuple-classe.
Ce concept donne un cadre de référence commun aux « rouges » et au « verts » sans les départager d’emblée. Tout dépend du sujet abordé.
Je renvoie au débat sur l’altermondialisme de 2004 entre P Khalfa, JM Harribey, I Josua et F Flippo sur l’altermondialisme. Faut-il ne plus tenir compte des rapports sociaux dans l’entreprise ?
Pierre Khalfa pose l’abandon du classisme. Mais il s’agit du classisme dans l’entreprise. JM Harribey refuse un enterrement trop rapide. Il existe un classisme global , cf accumulation du capital.
L’altermondialisme récent a mis en avant les 99% contre le 1%. Le peuple-classe correspond au 99%. Il est compris comme vaste « peuple social ». Mais il n’est pas nécessairement que cela, s’il est intégré dans une compréhension matérialiste des sociétés humaines .
Ce pourrait d’ailleurs être un autre chiffre du type 98 ou 97%. Mais de nos jours, ce sont les 99% qui sont visés tout à la fois comme cadre d’alliance et comme acteurs à mobiliser.
Christian Delarue.