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Les gilets jaunes, « communards » de 2018 et 2019 - Christian DELARUE

mardi 1er janvier 2019, par Amitié entre les peuples

CULTURE PO.

Les gilets jaunes, « communards » de 2018 et 2019

« Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple, et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs »

Le droit à l’insurrection de 1793 a été aussi mis en oeuvre en 1871... puis en 1968, 2018. (liste incomplète)

 D’EN-BAS

Les gilets jaunes sont peu ou prou des nouveaux « communards » de 2018, pas des communistes (pas nécessairement du moins, ni des blanquistes ou des anarchistes) comme on croit souvent, mais des insurgé.es, des insurgé.es hommes et femmes, de toute origine, des insurgé.es contre l’injustice sociale de classe.

Le gros de ce mouvement a été d’abord « d’en-bas et pour en-bas » (mise en mouvement classes modestes pour « plus pour en-bas et moins pour en-haut »), et « par en-bas » mais plus pacifiquement plus institutionnellement (avec le RIC).

 QUEL POPULISME ?

Dans ce bloc social d’en-bas, hétérogène par définition (alliance de classes sociales ), il y a certes des éléments réactionnaires (racistes, xénophobes, fascistes, etc) qui sont visés sous le terme « populisme de droite ». On voit mal pourquoi le peuple d’en-bas serait protégé de décennies de discours racistes. Mais ils sont loin d’être majoritaire.

Les communards insurgés contre les injustices sociales, c’est beaucoup plus les élites de droite (lèche-bottes du MEDEF et du 1%) et de centre-gauche (le PS suit une politique de droite) qui sont refusées en plus des riches ! Derrière la « richophobie » c’est surtout le long processus d’accumulation de la richesse vers le haut, vers le 1% qui est contesté. C’est donc un mécanisme économico-politique de domination de classe qui est refusé.

Quand aux autres formations politiques - PCF, FI, NPA, il y a moins refus que doute sur les capacités à repousser l’ennemi de classe ! C’est différent, me semble-t-il.

 CRISE MULTIPLE DE REPRESENTATION

Cela renvoi à une crise de représentation politique des classes sociales populaires (pauvres, modestes, moyennes basse). Le RIC représente une issue incertaine à cette crise démocratique spécifique car cette « démocratie réellement existente » montre son caractère de classe. Cela ne date pas d’aujourd’hui. Mais c’est aujourd’hui que çà éclate car il y a aussi une crise de la représentation des travailleurs et des usagers dans l’entreprise et hors l’entreprise. Cela fait beaucoup.

XX

Personnellement, je me sens profondément solidaire de ce processus qui bouscule l’ordre injuste du monde, et pas qu’en France. Je déteste l’idée des dominants qu’ici il n’y a pas à se plaindre, comme si les injustices n’étaient pas monnaie courante.

Après je n’ai pas de boule de cristal. Il y a un pari pour une suite progressiste. Bensaid est toujours vivant.

Christian DELARUE