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Les formes de “SLUT-SHAMING”

lundi 7 mars 2016, par Amitié entre les peuples

Les formes de “SLUT-SHAMING”

Le slut-shaming (cf Sonya Barnett et Heather Jarvis,) est une pratique consistant à jeter l’opprobre sur une femme parce qu’elle ne s’habille pas selon les « convenances » et surtout trop ci ou trop çà, trop long ou trop court. C’est plus rare contre un homme mais c’est aussi possible (port de short court). Mais il n’y a pas que la façon de s’habiller, il y a aussi certaines pratiques sexuelles qui sont stigmatisées (cf point 4).

1) on peut la considérer comme “une salope” (entendez une femme trop sexy qui excite les hommes ), selon la version d’un normativisme dominant (la bonne tenue en soi) ou selon une version de renversement des responsabilités du fait d’un risque de « provocation » aux attouchements sexistes voire au viol (pour certains policiers), ou du fait d’un risque de perturbations scolaires (pour certains enseignants).
Ces critiques stigmatisantes voudraient qu’elles portent une jupe moyenne juste au-dessus du genoux et pas une mini-jupe, un décolleté moyen et pas un très plongeant (Ségolène Royale dans son Ministère), ou parce que les talons sont trop hauts (à renfort de prescriptions médicales, la science venant remplacer les curés pour stigmatiser - cf aux échasses - ou interdire la masturbation, les talons hauts, les strings, etc), etc...

2) ou parce qu’elle n’est pas habillée comme un « bonne musulmane » c’est à dire voilée mais aussi couverte de façon à cacher les formes féminines, selon la version intégriste pro hypertexile de certains musulmans (ou juifs ou autres religions pour autres religions), ce qui autorise chez certains une agression car une « mauvaise musulmane » n’est plus une femme digne et respectable, elle devient comme une prostituée, à l’instar d’ailleurs de certains « laïques » cités plus haut.

3) Ce peut être aussi, en sens inverse, parce qu’elle est trop couverte ou trop moche selon certains critères. Venir enseigner en sabots (trop moche) a pu susciter de vives critiques, pas des viols que je sache. Et cette stigmatisation valait aussi pour les hommes qualifiés de « ploucs ».

4) Des pratiques sexuelles sont aussi visées.

Se masturber est mieux accepté que jadis mais à peine. Faire l’amour à plusieurs non !

Je cite pour conclure, à propos de la diversité des pratiques sexuelles librement consenties (pas la prostitution) avec des personnes majeures, ce texte.

Il y a des femmes qui aiment faire l’amour, des femmes qui n’aiment pas ça. Il y a des femmes qui couchent avec beaucoup d’hommes (ou de femmes, mais nous sommes ici dans un schéma très hétéro), d’autres qui couchent avec le même homme toute leur vie. Il y a des femmes qui sucent, qui pratiquent la sodomie, qui jouent avec des sex toys, et il y en a qui ne sucent pas, qui ne pratiquent pas la sodomie et qui ne jouent pas avec des sex toys. Il y a des femmes qui perdent leur virginité à 13 ans, d’autres qui restent vierges toute leur vie.

Tout cela, ce sont des “femmes”. Rien d’autre. Le mot “salope” a été inventé par les bigots et les moralistes de tous crins pour s’élever au-desus d’une mêlée qui les choque, parce qu’ils en ont peur. Oui, la liberté sexuelle dérange, surtout celle des femmes, car elle dit merde au patriarcat, à l’establishment, à l’Histoire.

in Pour en finir avec le « slut-shaming »

http://www.konbini.com/fr/tendances-2/pour-en-finir-avec-le-slut-shaming/

En somme, vivent les « salopes », vivent les « coincées du sexe », laissez-les vivre librement !

Christian DELARUE