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Les dictatures religieuses, l’imposition de la honte du corps et refus du nudisme (I).

dimanche 1er septembre 2013, par Amitié entre les peuples

Les dictatures religieuses, l’imposition de la honte du corps et refus du nudisme et des femmes sexy (I).

 Tenir compte d’un passé récent, toujours présent.

L’imposition forcée de la honte de son corps par les religions est un phénomène historique et social. Bien avant le sexoséparatisme des intégristes musulmans il y a eu celui des dictatures à subculture catholique. Ce phénomène s’est adouci ici ou là et c’est positif mais il demeure actif dans la société en lien avec la pudibonderie réactionnaire laïque.

La formule « dictature religieuse » est un condensé aisé pour le titre de ce texte mais n’est pas juste partout. Les dictatures de la seconde partie du XX ème siècle dans le sud de l’Europe comme celles actives en Amérique du sud ne sont pas à proprement parler des dictatures religieuses. Mais la religion, son interprétation intégriste, a énormément servi d’appui idéologique à l’établissement comme au maintien de ces dictatures.

 Autoritarisme et intolérance de moeurs

Dans le sud de l’Europe comme en Amérique latine hier, comme à l’Est aujourd’hui (Pologne) la religion catholique a servi de fonction de légitimation pour brider les conflits de classe et pour couper court aux mouvements de libération des femmes, notamment par rapport au corps (IVG, contraception, libre habillement, nudisme, séduction, etc...).

Sous les dictatures de Salazar au Portugal, de Franco en Espagne, des Colonels en Grèce, de Pétain en France, de Mussolini en Italie le nudisme a été férocement réprimé. Au-delà du nudisme, c’était la libre vestimentation qui était combattue.

 De la pudeur à l’imposition de la honte

Cette imposition de la honte de son corps a été fondée sur la notion de pudeur. La pudeur est effectivement un fait social et historique mais qui n’est pas absolu. Partout dans le monde et à diverses périodes de l’histoire on a trouvé des femmes et des hommes vivant dans le plus simple appareil : pas toujours nu mais pas loin, quasi-nu.

La pudeur pour soi ne fait pas problème. Elle le devient lors qu’elle est imposée à autrui soit par la culpabilisation des jeunes soit par la répression des adultes. C’est ce qui est arrivé sous les dictatures précitées. C’est ce qui se pratique de nos jours dans le monde juif et musulman. On trouve des intégristes de ces deux religions qui impose aux femmes la honte de leur corps et un sexoséparatisme particulièrement lourd. L’insulte et l’injure sont des armes d’intimidation qui complètent l’impératif de stricte obéissance aux principes religieux intégristes, qui ne sont qu’une interprétation autoritaire et sexoséparatiste de la religion.

- Les Femen, le test.

On trouve des pays ou le mouvement féministe a participé à une libération des moeurs qui autorise le nudisme. C’est positif. On remarque cependant à propos des Femen que cette avancée est des plus limitée. On observe des résistances.

Certes on trouve des critiques des Femen qui ne s’en prennent pas au fait qu’elles soient nues mais plutôt au fait que ce sont de jolies femmes quasi-nues. Ce n’est pas le même type d’argument. Il faut se méfier de mélanger un argumentaire qui vise à imposer la pudeur à tous et un argumentaire qui vise à souhaiter un pluralisme des corps et notamment des seins chez les Femen.

Pour ma part, j’ai défendu l’idée de « seins politiques » (1). Ils peuvent attirer le premier regard masculin qui est instinctif, largement incontrôlable (à la différence de sa prolongation), mais de là à dire « exciter sexuellement » non. C’est faux car il y a autre chose qui interfère. Le second regard perçoit un message politique de refus de la pudeur imposée à autrui, d’une forme de sexisme.

Christian DELARUE

16 mars 2013

1) FEMEN : Elles tapent le machisme sur ses deux côtés.

http://blogs.mediapart.fr/blog/christian-delarue/190213/femen-elles-tapent-le-machisme-sur-ses-deux-cotes