Les deux "Mahomet", le doux et le dur.
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Les deux "Mahomet", le doux et le dur.
ou Islam intégriste et islam non intégriste selon Martine GOZLAN (1)
Elle rappelle d’abord
p19 que de nombreux imams non islamistes ont été égorgés en Algérie car le Coran n’est pas aménageable
P18 que l’intégrisme n’a jamais d’interlocuteurs et n’en veut pas ; il ne connaît que des adeptes et des ennemis.
P15 que le théologien soudanais Mahmoud TAHA fut pendu pour avoir différencier, au coeur même du Coran, les incantations guerrières des appels à morale transcendante, conçue pour toute l’humanité.
L’Islam, pour eux, appartient aux musulmans et non aux "kuffars", aux impies. Il est donc impossible de souligner les passages de tolérance et d’évacuer ceux d’intolérance.
Les deux "Mahomet"
De plus écrit l’auteure, "il y a un Mahomet prophète et un Mahomet chef de guerre. Il y a un Mahomet des droits de l’homme et un Mahomet de la répression. Il y a un Mahomet dissident, rebelle sans armes, fasciné par Jésus-Christ dont il découvre l’histoire et les enseignements à l’âge de 12 ans, lors d’un voyage en caravane avec son oncle vers LA Syrie : aux portes de Bosra, terminus des caravanes venues d’Arabie, l’enfant aurait parlé à des moines chrétiens. Mais il y a aussi un Mahomet général qui n’hésite pas à faire couler le sang pour Dieu.
Le dédoublement de la personnalité du Prophète sous le poids des événements va produire un dédoublement du texte sacré. Une partie du Coran a été révélée à La Mecque, une autre à Médine.
A La Mecque on n’existe que par le rang et la fortune. Cette ville est (alors) dure aux pauvres, aux étrangers, aux femmes : on enterre vivantes dans le sable les petites filles, symbole des bouches inutiles.Mais c’est là que seront aussi prophétisés les appel à la générosité. Ici Mahomet est un dissident.
En 622, il émigre vers Yathrib, la future Médine, et le ton change. Les versets pour la guerre au nom d’Allah apparaissent. Le Coran commence à mêler la prédication morale au courroux contre l’ennemi. La courte symbiose des trois religions laisse place aux pratiques d’exclusion.Le "Djihad" n’est plus l’effort (sens éthymologique) sur soi mais la guerre collective ou la lutte individuelle contre les païens. Les intégristes ne retiennent que ce sens belliqueux.
Christian Delarue
in Pour comprendre l’intégrisme islamiste de Martine GOZLAN Ed Albin Michel coll Espaces libres - janv 2002
Le livre de M Gozlan a été écrit peu de temps après la frappe des "twin towers" du World Trade Center à Manhattan qui a fait 4000 victimes. Plus en arrière-plan, on trouve les exactions des islamistes en Algérie, et dans d’autres pays.