Les Néerlandais commencent à regretter la légalisation de la prostitution JP Stroobants
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Les Néerlandais commencent à regretter la légalisation de la prostitution
M le magazine du Monde | 23.12.2011 à 11h57 • Mis à jour le 25.06.2012 à 11h18
Par Jean-Pierre Stroobants
LA SUÈDE ET LA NORVÈGE PUNISSENT, la Belgique tolère, la France débat. Et les Pays-Bas ? Ils regrettent. Onze ans après avoir joué les pionniers en légalisant le travail sexuel - comprenez la prostitution -, ils évoquent un "flop général". C’est l’expression qu’a utilisée récemment Evelien Tonkens, sociologue à l’université d’Amsterdam et chroniqueuse du Volkskrant, le quotidien progressiste d’Amsterdam. Dans un texte très remarqué, cette universitaire ancrée à gauche passait à la moulinette tous ceux qui avaient plaidé pour une légalisation qui n’a rien résolu. A savoir les milieux libéraux, qui espéraient combattre l’emprise de groupes mafieux, et les représentantes du courant féministe, qui prônaient la liberté de choix pour chaque femme.
AUJOURD’HUI, DE 50 À 90 % DES "TRAVAILLEUSES" actives derrière les vitrines ou dans les "salons de massage" le feraient sous la contrainte. Et dans le quartier De Wallen, la célèbre "zone rouge" d’Amsterdam, seules 2 % des quelque 6 000 prostituées avouent aimer leur travail, a indiqué une enquête. De nombreuses femmes originaires d’Afrique, d’Europe de l’Est et d’Asie se voient toujours confisquer leur passeport à l’arrivée et sont contraintes de se livrer à de "l’abattage" en échange de quelque 2 000 euros par mois pour les plus chanceuses. Un souteneur gagnerait, lui, en moyenne 500 000 euros par an en maintenant plusieurs femmes sous sa coupe.
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