Accueil > Altermondialisme > Contre la marchandisation ? > Contre la marchandisation de la force de travail. > Contre le travaillisme, le précariat et le chômage. > Le travail sobre pour tous et toutes face au travaillisme en Europe. C Delarue

Le travail sobre pour tous et toutes face au travaillisme en Europe. C Delarue

jeudi 3 mai 2012, par Amitié entre les peuples

LE TRAVAIL SOBRE POUR TOUS ET TOUTES FACE AU TRAVAILLISME EN EUROPE

Ce travail sobre doit être conçu comme le premier pas vers le dépassement du salariat.

Dans un précédent texte la critique du travaillisme était orientée vers le bien vivre pour tous. Lire « Contre le travaillisme pour le bien vivre » (13/ 7 / 2010 AELP) . Ici c’est une autre orientation qui est proposée.

***

Les chômeurs cherchent du travail et un salaire. Ils veulent aussi effectuer un travail utile pour la société mais sans excès, sans travaillisme, sans intensification du travail ni dépassement des 35 heures hebdomadaires, bien au contraire. La vie existe ailleurs hors du travail contraint et subordonné.

Pour déployer au mieux un tel travail ils peuvent se diriger soit vers l’ESS qui n’est pas sans contrainte mais qui permet d’autres conditions de travail, soit vers la fonction publique qui en principe déploie un travail non marchand qui est au service des besoins sociaux et de l’intérêt général et non pour profit d’abord d’une minorité.

Participer à la production de l’existence sociale est chose essentielle et positive dès lors que cela est bien partagé entre tous tant en temps passé qu’en revenu perçu. Ce qui est bon pour les travailleurs et travailleuses est alors bon pour la société. Mais c’est oublier que nous vivons sous l’emprise d’un capitalisme productiviste et hyper-concurrentiel qui broie les travailleurs et travailleuses.

On le sait les libéraux ne cesse de promouvoir le travaillisme et le productivisme. Alain MADELIN a voulu le rénover en s’émerveillant des pratiques politiques d’un Tony BLAIR. ’Ce « nouveau travaillisme » (1) pousse au « travailler plus » comme l’ancien. Cela respire le « vrai » travail de Sarkozy qui est la trame de fond de la droite depuis Pétain et même avant. Le travaillisme c’est en un sens le travail soutenu et intensif demandé par tous les patrons, de droite comme de gauche, depuis la naissance du capitalisme.

Il n’y a que deux perspectives face au vieux travaillisme, libéral ou chrétien de droite ou de gauche :

1 - l’une « pour en sortir » en allant vers le dépassement du salariat (non pas son abolition) avec plus de RTT (30 heures hebdo voire moins) et donc l’apologie ce que d’aucuns nomment le « travail sobre pour tous », ce qui n’est pas ne rien faire mais bien travailler. Mais il s’agit de travailler avec modération, à son rythme, sans excès. Et du travail bien payé. Ce projet ouvre l’emploi à de nombreux chômeurs.

2 - l’autre qui vise à son maintien sous des formes nouvelles - comme le productivisme et le concurrentialisme - et qui se fonde sur « la confiance dans la liberté » du capital, « dans la liberté du marché et dans la liberté des entreprises » comme le dit Madelin qui croit bon d’en appeler, en plus, à l’idéologie du mérite, celle qui aujourd’hui permet à une minorité de sortir de la grille républicaine des qualifications avec des salaires faramineux ; des salaires ou traitements exorbitants pour certains membres de la bourgeoisie privée et de la bourgeoisie publique.

Notez bien que le travaillisme d’un Sarkozy comme d’un Madelin mais aussi de certains « libéraux de gauche » plaide contre l’assistanat. Mais nul part figure un projet de partage du travail qui ne soit pas précarité mais plutôt une nouvelle RTT (30 H hebdo) sans intensification du travail et sans perte de salaire pour l’immense majorité des travailleurs percevant moins de 3000 euros net par mois et même pour les moins de 4000 euros net par mois. Le sort de la petite bourgeoisie d’encadrement au-dessus ne nous intéresse moins , car c’est de la bourgeoisie qu’il faut s’occuper ! Elle nous vole !

Les mêmes SARKOZY et MADELIN plaident pour se montrer comme BLAIR « implacablement dur contre les syndicats de travailleurs », du moins ceux qui n’ont pas encore baissé l’arme de la défense des intérêts matériels, moraux et symboliques de tous les travailleurs(ses), les « vrais » ou les autres, les français de souche ou les autres.

Christian DELARUE

1) Pour un travaillisme à la française - Libération
http://www.liberation.fr/evenement/0101215971-pour-un-travaillisme-a-la-francaise

2) QUE FAIRE DU TRAVAILLISME ? REPONSE A MADELIN ET SARKOZY.- Dazibaoueb

http://www.dazibaoueb.com/article.php?art=29634