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Le racisme anti-blanc entre instrumentalisation et réalité. C Delarue

vendredi 22 juin 2012, par Amitié entre les peuples

Le racisme anti-blanc entre instrumentalisation et réalité.

Le racisme anti-blanc est massivement la riposte de l’extrême-droite qui non seulement refusent de connaitre les formes dominantes du racisme mais sont de plus les premiers à les pratiquer. L’extrême-droite pratique quasiment toutes les formes de racisme que la législation française condamne. En ce sens, le racisme anti-blanc constitue une instrumentalisation grossière d’une notion... qui peut pourtant s’avérer juste dans certains cas. Fort peu nombreux pour ce que j’en sais.

1) Première distinction : ici et là-bas.

AILLEURS : Ces cas de racisme anti-blanc sont relativement courants dans les sociétés anciennement colonisées ou la haine de ce qui évoque les colons continue à être rapportée à la couleur de peau blanche plutôt qu’à un rejet des mécanismes de domination. Les classes dominantes locales instrumentalise aussi ce racisme anti-blanc à leur profit. Ce qui explique sans doute que ce type de discours perdure.

ICI : Ces cas de racisme anti-blanc sont beaucoup plus rares en France. C’est Tarik Yildiz, un sociologue, qui les a mis à jour dans son livre : Racisme anti-blanc, Ne pas en parler : un déni de réalité(1) . Avant lui, ces cas étaient, me semble-t-il largement méconnus. Pour autant ces cas restent extrêmement rares. Il s’agit souvent d’une injure qui frappe des ’Français de souche’ de la part de Français qui se perçoivent toujours - du fait des exclusions - comme « issus de l’immigration » .

2) Deuxième distinction : le verbe et le réel.

Un article paru dans l’Express en mars 2011 fait état des thèses de T Yildiz (2) . Mais cet article ne permet guère, à mon sens, de comprendre l’existence et la portée d’un racisme anti-blanc au-delà de l’ injure contre le « français de souche ».

Certes ces injures existent. Elles sont violentes et manifestent une intolérance coupable mais, sans vouloir diminuer leur gravité, surtout lorsqu’elles sont suivies d’agressions physiques, on ne voit guère dans le contexte social les discriminations réelles qui frappent les dit « français de souche ». Par contre on voit fort bien les discriminations qui ne cessent de frapper durement les familles de ceux qui peuvent pratiquer occasionnellement l’injure anti-blanc. Il y a là de fortes circonstances atténuantes pour éviter de trop durent peines. Surtout, il importe
1 de diffuser des thèses plus justes qui appellent les victimes du racisme systémique (qui lui peut permettre aux dominants de faire l’économie de l’injure du fait de sa réalisation factuelle et pratique par la discrimination) à ne pas se tromper de colère ainsi que le dit le MRAP .
2 de combattre surtout les discriminations racistes qui perdurent dans l’emploi, le logement, l’accès aux salles de dance, etc...

Je m’en tiens là sur ce sujet. Car, par rapport aux craintes des IDR (3), le MRAP sait très bien que la notion de racisme anti-blanc est délicate à employer . Mais la notion de « blanc » ne l’est pas moins. Elle incite gravement à la racialisation de la société. D’ou la réponse du MRAP.

Une réponse du MRAP : « Non à la racialisation de la société ! »
http://www.rue89.com/2012/06/18/une-reponse-du-mrap-non-la-racialisation-de-la-societe-233133

Christian DELARUE

1) Le racisme anti-blanc, Ne pas en parler : un déni de réalité, Tarik Yildiz, Les Editions du Puits du Roulle, 58 p., 8 euros.

2) Comment parler du racisme anti-blanc ? - L’EXPRESS
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/comment-parler-du-racisme-anti-blanc_970808.html

3) « Racisme anti-blanc » : un concept dangereux. Le MRAP ne doit pas céder.
Les Indigènes de la république » samedi 16 juin 2012
http://www.indigenes-republique.fr/article.php3?id_article=1680