Le peuple-nation en lutte selon M Thorez (1953)

Il y a 60 ans !

Le peuple-nation en lutte selon M Thorez (1953)

Le 29 octobre 1953, Maurice Thorez estime pourtant dans une interview :« ...la question de l’indépendance nationale est maintenant posée avec force et se trouve placée au centre de toute la vie politique de la France... C’est pourquoi le front de lutte tend à englober toutes les classes laborieuses et en même temps d’autres milieux, c’est à dire tous les Français qui veulent reconquérir l’indépendance et la souveraineté nationales... L’union et l’action de toutes les énergies nationales et démocratiques constituent le problème décisif de l’heure, l’unité de la classe ouvrière étant la condition d’un tel rassemblement. » (histoire du PCF page 551 - Editions Sociales- 1964).

Ce front national-là ressemble ici à un front du peuple-classe mais n’en est pas un ! La notion de peuple-nation ou de front national n’intègre que trop bien « tous les français » y compris la bourgeoisie mais pas les immigrés, ceux simplement résidents. Elle permet trop aisément des dérives dans les discours et les stratégies, (ou vice et versa), et plus précisément des déplacement d’alliances sous forme de « front national bourgeois » au détriment de certaines couches populaires.

Ce qui d’ailleurs arriva mais qui n’était nullement une fatalité.

« La direc­tion du PCF, selon les aspi­ra­tions de ses tuteurs sovié­ti­ques, a pré­féré l’État fran­çais res­tauré par les gaul­lis­tes, avec sept minis­tres com­mu­nis­tes dans le gou­ver­ne­ment, pen­dant deux ans, plutôt que des ins­tan­ces issues de la Résistance pour­tant domi­nées par les com­mu­nis­tes. »

in Maurice Kriegel-Valrimont, jusqu’au bout l’esprit de rébellion

http://rebellyon.info/Maurice-Kriegel-Valrimont-jusqu-au.html