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Le monde appartient aussi à l’humanité-classe ! C Delarue

samedi 14 juin 2014, par Amitié entre les peuples

Le monde appartient aussi à l’humanité-classe !

peuple

1 - L’humanité-classe ou la solidarité des peuples-classe du monde !

…contre la Caste (1).

C’est une utopie mobilisatrice de type communiste ou socialiste.

C’est une utopie évidente car le monde n’est pas seulement coupé en deux entre la Caste mondialisée (1) et le reste de l’humanité mais aussi par d’autres divisions : le clivage national, celui continental, les « blocs civilisationnels » et ou religieux, le clivage de genre, etc. Mais ces entités englobantes que sont la Nation, l’Europe, etc sont elles-même divisées entre des dominants d’en-haut et peuples-classe. C’est en ce sens que l’on peut évoquer de faux « vivre ensemble », de fausses « cohésions sociales ou nationales », de faux « commun(s) » . Ce n’est pas tant la perspective qui est fausse que l’hypocrisie qui masque la conflictualité et les multiples rapports sociaux que le néolibéralisme a durci.

La référence à l’humanité-classe est une façon de reprendre ce qu’écrivait l’altermondialiste Christophe AGUITON en 2001 : « Le monde nous appartient » (2).

L’humanite-classe doit devenir Humanité au lieu d’être une sous-humanité, une humanité objet du pouvoir de la Caste, subissant sa domination néolibérale.

L’humanité-classe a vocation à ne pas rester soumise à la Caste mondiale, à l’hyperclasse dominante, à l’oligarchie mondiale.

L’hyper-classe doit mourir sur ces deux traits qui la caractérisent : comme Pouvoir sur l’humanité-classe soit le reste de l’humanité et comme « Tas d’or » c’est à dire comme accumulation de richesse financière et matérielle.

La Caste refuse d’appliquer la justice sociale dans le monde qui implique de déposséder les riches et d’enrichir les pauvres. Au contraire sa logique fondamentale est d’accroitre de façon prédatrice tout à la fois son accumulation financière et ses pouvoirs oligarchiques.

Quand Nasser Mansouri-Guilani (NMG pour les CGTistes) plaide en avril 2004 (dix ans) pour une « mondialisation à l’usage des citoyens » c’est bien des citoyens des peuples-classe qu’il parle, des citoyens de l’humanité-classe, de tous les travailleurs salariés du privé et du public mais aussi des paysans de tout pays, sans considération d’ethnie ou de sexe.

2) Cette position se répète au plan européen.

Il existe un pouvoir oligarchique au niveau européen qui assure sa domination de classe sur tous les peuples-classe d’Europe via l’Union européenne. La critique de l’UE est variable mais indispensable à toute avancée démocratique, sociale et écologique en Europe.

On peut distinguer les peuples-classe de l’Est (très dominés), les peuples-classe du sud de l’Europe (Grèce, Italie, Espagne, Portugal) très dominés aussi par rapport aux autres peuples-classe d’Europe (dont celui de France) dans la mesure ou le niveau de prédation, le niveau d’exploitation des travailleurs salariés du privé et du public y est différent.

Les peuples-classe d’Europe sont appelés aussi à prendre toute leur place en Europe. Il ne s’agit pas « d’en sortir » comme certains communistes nationalistes le préconisent mais d’y entrer et d’occuper toute la place ! Pour cela il faut bousculer l’Union européenne et enclencher un rapport de force à tous les niveaux.

3 ) Les luttes nationales d’un peuple-classe contre sa classe dominante !

Le mouvement socialiste-communiste est ici divisé.

a) Soit le peuple-classe doit toujours et encore « devenir Nation »

Marx préconisait jadis un tel devenir et cette logique est toujours préconisée par certains communistes.

Ainsi Georges Gastaud, communiste « national », écrit : « Dans le « Manifeste », l’internationaliste Marx conseillait à la classe ouvrière de »devenir la nation« pour entraîner derrière elle la masse des exploités. La Commune, premier gouvernement ouvrier de l’histoire, fut le résultat d’une insurrection patriotique contre l’occupant prussien et ses collabos versaillais »

in « Vive la Nation ! » par Georges Gastaud (PRCF)

http://www.comite-valmy.org/spip.php?article236

Cette piste a été exploitée théoriquement ici :

Peuple ethnique, Etat, peuple-nation chez E. Gellner : « Nations et nationalisme » (Christian Delarue) - Les blogs d’Attac

http://blogs.attac.org/groupe-societe-cultures/articles-cultures-anthropologie/article/peuple-ethnique-etat-peuple-nation

La gauche, la nation et l’émancipation du peuple-classe. C Delarue

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article666

Dans cette perspective - si elle ne débouche pas sur une option droitière de fermeture type « sortir de l’Europe »« - il s’agit alors - à mon sens - de mettre beaucoup plus l’accent sur la constitution du peuple-classe national comme force sociale de transformation interne, ouverte et inclusive, que de valoriser une sorte de fétichisme de la Nation comme le font certains à gauche et le font aussi les serviteurs des bourgeoisies nationales ! C’est gênant ! Parler de »national« n’est pas identique à dire et répéter »Nation« comme d’autres répètent Entreprise, Europe ou Patrie, ce qui introduit toujours de »faux communs" ou l’on trouve ensemble le loup et les agneaux, le renard et les poules !

Dans certains Etat, les peuples-classe peuvent prendre appui sur l’existence d’un Etat social national et sur d’autres conquêtes sociales pour construire un peuple-classe national offensif. Il importe là encore de le dépouiller ce peuple-classe national de tout germe de peste impérialiste car l’Etat social national a beaucoup été construit sur l’impérialisme.

Enfin il y a d’autres dominations ou oppressions à se libérer : le racisme, le sexisme, et aussi la surexploitation de la force de travail qui s’exerce aussi dans les PME et TPE, pas que dans les FMN ou STN !

La question de l’écologie est transversale et ne trouve pas réponse dans le seul cadre national !

b) Soit il y a souci de transcroissance des luttes et les luttes qui commencent dans une région (Bretagne par exemple) s’étendent au territoire national puis dans les territoires voisins.

Le mode dominant de luttes sociales en Bretagne lors de l’automne 2013 n’a pas permis que les luttes en Espagne de début 2014 puissent « transcroitre » car en Bretagne c’était le patronat productiviste qui était souvent aux commandes !

La logique et le « modèle » de la « transcroissance des luttes » implique que l’accent soit mis sur des revendications sociales salariales. Cela ne signifie pas absence de revendications paysannes et de revendications écologiques bien au contraire mais une recherche de revendications communes hors du monde patronal qui défend d’abord la logique de profit !

4 ) L’altermondialisme lutte contre toutes les formes de domination

Il vient de divers modes de luttes historiques mais il change lui-aussi au cours de son évolution. Ce n’est pas par gout du « néo » mais bien parce que certaines théorisations ont négligé l’apparition de dominations dites secondaires que l’altermondialisme a voulu les prendre en charge : sexisme, machisme, autoritarisme, racisme, intégrisme religieux, etc... Le retour des forces fascistes et crypto-fascistes repose la question de ces luttes pour l’égalité dans la liberté et la laïcité !

L’altermondialisme contemporain est marqué par la prise en compte du néolibéralisme et du poids de la finance et de la dette comme pouvoir et ce au niveau mondial ainsi qu’à tous les niveaux territoriaux. C’est pouquoi il y a beaucoup d’économistes non orthodoxes dans l’altermondialisme intellectuel mais il y aussi de nombreux intellectuels venant d’autres champs de pensé . Il y a aussi des différences entre ATTAC et le CADTM comme organisations altermondialistes contemporaines mais toutes les deux mènent des combats contre toutes les oligarchies néolibérales nationales, continentales ou mondiales , contre le FMI, la BM, l’OMC, contre les grandes banques privés (bourgeoisies bancaires mondialisées) . Le soutien à l’ONU est continu quoique critique. La préférence va pour un mouvement de solidarité venant des divers peuples-classe, travailleurs salariés et paysans surtout et contre les diverses formes de domination.

Le CADTM a une composante féministe active comme ATTAC et son groupe « genre ». Le MRAP, organisation antiraciste, est membre co-fondateur d’ATTAC et participe à une activité qui lutte contre toutes les formes de racisme. Le CADTM est actif contre le fascisme de par ses liens avec la Grèce.

Christian DELARUE

1) Une caste mondiale contre une humanité-classe.

Note de Christian DELARUE sur « LA CASTE » de David ROTHKOPF - Ed Robert Laffont mars 2009 (330 pages).

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article2522

2) Christophe Aguiton, Le monde nous appartient, Paris, Plon, 2001.