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Le harem comme figure du sexoséparatisme, de la ségrégation sexiste.

mardi 2 juin 2015, par Amitié entre les peuples

Le harem comme figure du sexoséparatisme, de la ségrégation sexiste.

« Si les expériences du féminisme ont été et sont diverses d’un pays à l’autre, cette question nous concerne toutes et peut-être encore davantage les femmes musumanes des sociétés post-coloniales » écrit (p38) Wassyla Tamzali dans Une femme en colère - Lettre d’Alger aux Européens désabusés (Ed Gallimard 2009) . Elle constate une frilosité à porter cette question dans l’espace public à l’exception de ce qui bouscule pas trop le machisme ambiant, le mode patriarcal spécifique.

Elle indique que cette timidité ne vient pas d’un manque de courage mais de l’idée que la démocratisation et la laïcité allaient porter dans son mouvement même des droits nouveaux pour les femmes. Cette idée n’est pas fausse mais pas suffisante. On sait que sans mouvement féministe organisé les conquêtes liées à la démocratisation et au sécularisme restent insuffisantes pour les femmes. Quand la démocratie accompagne la montée des idéologies religieuses, défavorables aux femmes, les progrès de la condition féminine restent faibles. On assiste même à des régressions qui nous plongent dans un patriarcat renforcé.

Ce que Christian Delarue nomme le sexoséparatisme (soft ou hard) n’est jamais qu’une « recomposition de l’idéologie du harem, basé sur la ségrégation des sexes et l’assignation à identité des femmes. Le harem est la forme musulmane, aboutie, sophistiquée et brutale du patriarcat ». (p41)

Christian Delarue

Sur le harem lire : Harem : ce que les femmes, recluses, font entre elles

https://clio.revues.org/5623