Le clivage fondamental de l’entreprise capitaliste et le mépris de classe structurel des capitalistes (II). C Delarue

mercredi 26 décembre 2012
par  Amitié entre les peuples
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Entreprise capitaliste II

Le clivage fondamental de l’entreprise capitaliste et le mépris de classe structurel des capitalistes.

Lire aussi : La religion de l’Entreprise, ce Dieu-fétiche vénéré par la droite et le patronat.

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article3014

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Si l’on veut bien enlever la majuscule qui fétichise l’Entreprise
capitaliste comme un Dieu qui surplombe toute activité et légitime par
avance toutes les pratiques, surtout celles des capitalistes et de la
finance alors on voit crûment que sous le régime néolibéral marqué par l’emprise d’une finance globalisée, les "apporteurs de capitaux" méprisent foncièrement les "apporteurs de force de travail", qu’ils soient cadres ou employés ou ouvriers. Les cadres sont certes mieux payés mais pas moins subordonnés, à l’exception du "top management" surpayé qui est lui aux côtés des apporteurs de capitaux.

Ce mépris est structurel et foncier mais pas nécessairement individuel et psychologique. Dans les cas d’exacerbation de la lutte de classe interne qui travers chaque entreprise capitaliste comme chaque nation il y a alors mépris de classe flagrant et ouvert mais ce n’est pas permanent. L’entreprise capitaliste cherche à faire croire qu’elle est une communauté homogène unie pour la satisfaction de la clientèle. Mais cela n’est que beau discours. La réalité de ces entreprises sous logique néolibérale est qu’il peut y avoir usage d’une terminologie d’apparence respectueuse mais avec des
pratiques d’exploitation et de mépris.

Ce mépris se remarque de plusieurs façons : d’une part les pratiques de sous paiement de la force de travail et celles du travaillisme soit celles d’intensification du travail et d’augmentation du temps de travail et d’autre part les pratiques d’exclusion de l’entreprise avec ses conséquences en termes de moindre solvabilité économique face aux marchés de produits et services
mais aussi en termes de sentiments de perte du sentiment de
participation à la production de l’existence sociale.

Ce mépris tient au fait du poids des apporteurs de capitaux face aux
apporteurs de force de travail. Car l’entreprise capitaliste sous la
forme juridique de la société anonyme faisant appel public à l’épargne
est une communauté conflictuelle et non pas homogène. Au-delà de sa
diversité il y a le conflit premier entre ceux qui veulent produire
sobrement, sans travaillisme, et ceux qui veulent surtout dégager du
profit, profit financier aujourd’hui ou profit industriel hier. Pour ces
derniers le travaillisme est nécessaire. Il faut toujours plus exploiter
la force de travail salariée : plus d’intensification, plus de 35 heures
hebdomadaires, moins de salaires sauf pour l’encadrement supérieur,
couche d’appui de la finance. La financiarisation a accrue cette
exploitation qui existait déjà au XIX ème siècle, du temps du
capitalisme concurrentiel . Elle porte d’ailleurs le plus souvent non
seulement contre le travail mais aussi contre la nature.

L’entreprise capitaliste tout comme l’entreprise sociale a-capitaliste
de l’ESS (les sociétés coopératives ) produisent toutes les deux des biens marchands malgré des statuts différents et des valeurs fondatrices différentes. Ce type de richesse produite - des marchandises - les distingue des services publics qui eux produisent des valeurs d’usages dans le cadre d’une économie non marchande. Mais l’entreprise capitaliste a pour principe premier de produire des marchandises uniquement pour le profit et de nos jours pour les surprofits financiers lorsqu’elles sont soumises à la finance.

Pour changer sa logique, il faudrait changer ses statuts et son mode de fonctionnement ainsi que son inscription en externe dans le concurrentialisme international. Il faudrait aussi adapter en interne des comportements égalitaires et coopératifs non fondés sur le travaillisme et l’exploitation. Il s’agit donc de mener avec les syndicats une lutte en interne et en externe.

Parfois, au plan global, on entend la chanson de la négociation et du compromis mais elle sonne toujours dans le même sens néolibéral depuis vingt ans. Et pas qu’en France, qui n’est pas une exception en Europe. En fait, le MEDEF répète qu’il n’y a plus de "grain à moudre". La guerre de classe des entrepreneurs est féroce en France et en Europe, n’en déplaise à Bernard Guetta, et il faudrait que dans le camp du travail on se montre "souple" en pliant encore l’échine en acceptant les salaires modestes, les 39 heures, le pognon des grands patrons. Il faut au contraire riposter fermement contre le MEDEF, contre la droite des riches et des profits, mais aussi au gouvernement actuel. Nous manifesterons prochainement en ce sens.

Christian DELARUE

sur Dazibaoueb : http://www.dazibaoueb.com/article.php?art=31272


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