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Le classisme de la gouvernance de l’Union européenne producteur de fascisme car destructeur de chaque Etat social.

mercredi 27 avril 2022, par Amitié entre les peuples

UE producteur de fascisme

Le classisme de la gouvernance de l’Union européenne producteur de fascisme car destructeur de chaque Etat social.

Fascisation comme processus transnational.

Dans ce point de vue je m’exprime à l’aide d’ATTAC, de la CGT Finances et même du MRAP mais à titre personnel. Christian DELARUE

Une tribune « Europe, une crise sans fin » parue dans Libération, en juin 2018, (par Jean-Marie Harribey, Pierre Khalfa, Dominique Plihon, et Esther Jeffers) annonçait que les règles de l’Union européenne était un carcan qui faisait le lit de l’extrême-droite dans plusieurs pays . Cela se vérifie. Les peuples subissant le classisme (1) pourront « se tromper de colère ». Ils le font ! En ce sens, une fraction de peuple dans chaque pays vote de plus en plus pour un autoritarisme anti-social de type fasciste.

« Nous appelons fascisation le processus d’enracinement multiforme de la logique fasciste se déployant dans une société non dirigée par un pouvoir politique fasciste et continuant à fonctionner en se légitimant d’un cadre démocratique. À l’exception des venues au pouvoir de fascistes par un coup d’État brusque (et encore de nombreux signes sont repérables même dans ces situations), toutes les expériences fascistes que nous avons connues historiquement ont été précédées d’un processus plus ou moins long de fascisation. La fascisation n’est en conséquence pas réductible à l’action des groupes explicitement fascistes. » - Saïd Bouamama Les Possibles d’ATTAC à propos des classes et quartiers populaires

La gouvernance oligarchique de l’Union européenne mène une dure politique antisociale contre les travailleurs-ses du public et du privé, contre les chômeurs-ses, précaires et les retraités des 98 ou 99%. On évoque sous le terme de classisme une politique antisociale et même une véritable « guerre de classe » des oligarques et classes dominantes de l’UE contre une très large fraction de chaque peuple, que ce soit les 90% ou même les 99%. L’UE est devenu au fil des ans très anti-sociale et aussi anti-environnementale.

Nos gouvernants sont, peu ou prou (selon la couleur politique), en adéquation avec cette logique destructrice des appuis sociaux que sont les services publics, la sécurité sociale, les codes du travail, les statuts des fonctionnaires.
Il n’y a plus de modèle social stabilisé et sécure. Il ne reste que le grand écart entre les très riches toujours plus riches et les pauvres. Les SDF le restent, l’ISF est supprimé.

Anti-sociale, elle est très travailliste : au lieu d’aller vers les 32 heures ou même les 30 heures en Europe, selon les formations sociales, les patronats européens veulent encore et toujours « faire travailler plus ceux et celles qui travaillent déjà 35 heures par semaine ». Ils en ont jamais assez. Il faut faire toujours plus de profit pour les groupes capitalistes. L’idée de brider la libre entreprise par des règles raisonnables est absente. Qui parle d’Europe sociale en proposant un trajet viable pour y accéder sérieusement ?

Il faut le dire d’autant plus nettement qu’un discours lénifiant perdure malgré les critiques récurrentes.

Pour la CGT Finance (2), « la crise de 2008 a accéléré cette évolution. La prenant pour prétexte (stratégie du choc), les dirigeants européens, épousant les demandes des marchés financiers et du patronat, ont décidé d’accentuer l’offensive et de ne plus s’embarrasser de faux-semblants. Les réformes mises en place au nom de l’amélioration de la gouvernance (Paquets législatifs Six-Pack en 2012 et Two-Pack en 2013, TSCG – Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance de l’UE, appelé aussi Pacte budgétaire – en 2012,...), qui renforcent notamment les compétences de la Commission européenne et les élargissent au domaine social jusqu’alors prérogative nationale, visent explicitement le démantèlement de l’État social et de tout ce qui permettrait aux travailleurs de s’y opposer. »

Nous sommes face à une crise stratégique.

Les forces de progrès social sont divisées entre repli national souverainiste pas nécessairement pro-socialisme et difficile construction d’une Europe à très forte dominante sociale et environnementale ; une Europe construite par en-bas, par les peuples 90 ou 99% avec leurs syndicats ou associations. Car il faut cesser de vouloir construire du social et de l’environnemental avec des élites bourgeoises et capitalistes « thatchériennes », qui ne pensent qu’à détruire les appuis sociaux au profit des riches.

Notre proposition : Dans chaque pays de l’UE, les forces de progrès social sus-nommées doivent donc enclencher des mobilisations sociales pour sortir des logiques destructrices et mortifères issues de la « thatchérisation du monde » (3).
La défense et promotion des services publics avec embauche de fonctionnaires en est un vecteur . La RTT à 32 heures sur 4 jours voire moins sans perte de salaire dans certains pays est une bonne direction, opposée aux ploutocrates qui nous gouvernent.

Christian Delarue

1) Il y a trois sens à classisme ou classiste : un sens global et deux sens réduits ou particuliers :
 Un sens général de politique (antisociale) de classe (de la classe sociale dominante) voire en plus fort celui de « guerre de classe (économico-sociale dominante) »
 Deux sens plus réduits : 1) discrimination de classe mais aussi 2) mépris de classe

2) CGT Finances https://www.cgtfinances.fr/societe/international/europe/quelques-premiers-enseignements-de-la-crise-grecque/article/l-union-europeenne-est-elle-compatible-avec-le-progres-social

Dans un autre texte : « Loin de contribuer à la cohésion des peuples européens, ces politiques ont entraîné une dégradation des conditions sociales, et des services publics, pesé sur les salaires et généralisé la précarité l’emploi. Elles ont ouvert en grand la porte au repli nationaliste, aux partis populistes voire xénophobes. »

https://www.cgtfinances.fr/societe/international/europe/article/union-europeenne-l-urgence-est-a-l-europe-sociale

3) Thatchérisation du monde et des sociétés depuis la fin des années 70 (83 en France) : Néolibéralisme - Main droite de l’Etat
http://amitie-entre-les-peuples.org/La-thatcherisation-du-monde-et-l-extreme-droite-economique