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Le MRAP et le populisme.

dimanche 26 août 2012, par Amitié entre les peuples

Le MRAP et le populisme.

Quand le MRAP est-il passé de la critique et du combat contre fascisme et le nazisme, des régimes politiques autoritaires racistes, sexistes et classistes, à la critique du populisme ? Ma recherche personnelle (non terminée) ne m’indique pas de période nette à partir de laquelle le MRAP s’est mis à employé le terme de populisme.

Il en va de ce mot comme d’autres : il est diffusé massivement à une certaine époque mais il était déjà employé depuis fort longtemps auparavant mais de façon plus discrète et avec une signification différente. Le mot islamophobie a aussi une telle histoire.

Je me souviens donc très bien de débats sur fascisme et néo-fascisme. Après avoir beaucoup user du livre d’Ernest Mandel je suis passé à celui de « Dictature européenne » . Il n’y a guère que depuis une dizaine d’années que j’emploie le terme « populisme » quoi qu’avec une certaine réserve tant il fait l’objet d’un usage ambigu.

Il en arrive à désigner aussi bien Hugo Chavez (au Vénézuela) que Le Pen père et fille (en France). Il fonctionne un peu, toute chose égale mise à part, comme la notion de totalitarisme qui est aussi frappe le nazisme et le stalinisme, parfois sérieusement mais parfois de façon idéologique, très contestable. Cette capacité surprenante de la notion de populisme signifie qu’il dispose d’une pertinence réduite. Et que par prudence il n’est pas mauvais de lui adjoindre un adjectif.

Il suscité les interrogations : Savoir qui parle lorsqu’il y a critique à connotation condescendante du populisme. Il importe aussi de savoir si ce populisme met en jeu un peuple ethnique ou un peuple-classe. Et de quel peuple ethnique il s’agit : une minorité nationale ou la référence à un peuple ancien d’un peuple nation dominant.

Hugo Chávez cherche à mobiliser le peuple-classe de son pays contre la bourgeoisie et contre l’impérialisme des USA alors que les Le Pen mobilise un peuple nation à connotation ethnique de type catho-laique contre les migrants du sud . Si JL Mélenchon est approché (un peu rapidement) de H Chavez comme mobilisant un peuple-classe français contre la troika mais aussi contre la bourgeoisie nationale alors on va comprendre aisément qu’il ne figure pas sur la même place sur l’échiquier politique français. On est déduit alors qu’une certaine critique du populisme sert la construction d’un espace « centre » ou plus exactement d’une logique d’alternance plus que d’alternative.

L’usage des catégories de peuple prise à la culture ancienne des Grecs et des Romains s’explique par le fait que le populisme n’est pas une doctrine ou une idéologie structurée comme le socialisme, le fascisme, le libéralisme, le féminisme, l’écologisme. Il est non seulement de droite comme de gauche mais il est aussi modernisateur et archaïque ; multi-classiste autant qu’ouvriériste ou paysan ; etc. Ce terme de populisme apparait comme étant d’une scientificité « molle ». Ce qui n’empêche pas son usage dans les sciences sociales et la science politique. Pour en sortir il ne reste qu’à le qualifier comme populisme d’extrême-droite, ou populisme nationaliste xénophobe ce dernier pouvant se trouver à gauche par dérive.

Christian DELARUE