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La vocation des peuples-classe du monde à la souveraineté. C Delarue

dimanche 23 décembre 2012, par Amitié entre les peuples

11 THESES SUR LA SOUVERAINETE DU PEUPLE-CLASSE

Repères pour sortir d’une domination de classe.

La souveraineté nationale respire trop le compromis de classe favorable à la classe dominante. Il laisse trop de place à une oligarchie politico-financière qui s’accapare la démocratie, casse l’Etat social et sabote la transition écologique.

C’est de la souveraineté du peuple-classe qu’il s’agit de faire avancer. Elle sera faite des reculs de la gouvernance oligarchique et des avancées de la démocratie. Elle s’avancera avec plus de justice social et plus de justice fiscal. Elle pointe un ennemi de classe, celui qui mène la « guerre de classe » et qui la gagne (Warren Buffet) : les 1 à 2 % d’en-haut.

Les rapports sociaux étant multiples, il doit être entendu qu’il existe d’autres dominations que le classisme, des dominations et oppressions particulièrement puissantes qui ne doivent donc pas être considérées comme secondaires : le sexisme et le racisme.

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Suite à discussions, le texte ci-dessous (avec un titre différent) a été repris et modifié (25 avril 09 sur LGS) : La vocation des peuples-classe du monde à la souveraineté.

http://www.legrandsoir.info/spip.php?article8381

Dans le nouveau texte, la thèse 6 « cette tâche est collective »est supprimée (faible apport).

Une thèse a été rajoutée - in fine au n° 11 - qui introduit brièvement la question nationale. Sa concision est une ouverture à d’autres développements. La voici : L’acquisition de la souveraineté du peuple-classe s’apparente à un processus révolutionnaire ou le peuple-classe va former société . De la thèse passons à l’hypothèse. Le peuple-classe peut alors s’ériger alors en nation (2) et s’étendre rapidement sur une zone plus vaste afin de conserver ses conquêtes systémiques. Mais d’autres formes de constitutions élargies de souveraineté du peuple-classe peuvent surgir.

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1 - Il n’y a nulle part de peuple-classe (1) souverain sur la planète. En effet tous les peuples-classe, à l’exception des USA, subissent une double domination d’une part celle de l’impérialisme extérieur, pour l’essentiel celui des USA, même si son hégémonie faiblit, et d’autre part celle de leur propre bourgeoisie. Les pays « ex-communiste » subissent un retour contrastée vers le capitalisme et donc une bourgeoisie issue de la nomenklatura domine les peuples classes de ses pays.

2 - Le peuple (au sens large du terme) des USA, donc tous ses citoyens et ses résidents non citoyens, est le seul peuple souverain de la planète. Ce « peuple-citoyen » - on dirait ce peuple-nation pour la France - ne subit aucun joug d’une puissance extérieure, aucun impérialisme tant sur le plan économique que politique ou militaire. Même au plan culturel ce sont les USA qui diffusent leur mode de vie sur la planète. La puissance des USA s’érode. Des puissances secondaires menacent son leadership.

3 - Le peuple-classe des USA n’est pas souverain. Il subit la domination multiforme de la bourgeoisie des USA, de son oligarchie financière. Le pouvoir du vote citoyen n’est nullement à négliger car c’est une conquête démocratique à développer mais le cadre actuel de son exercice fait que ce pouvoir est très restreint. La démocratie libérale organise plus la dépossession des citoyens que la réappropriation de leur territoire et de leur existence sociale dans un cadre écologique respecté.

4 - Chaque peuple-classe doit lutter contre deux fronts : contre sa propre couche dominante et contre la domination externe (sauf pour les USA). Le combat contre sa propre bourgeoisie se dédouble, du moins pour les peuples-classe du nord, en combat anticapitaliste interne et combat anti-impérialiste contre les peuples dominés (du sud).

5 - La vocation des peuples-classe est de travailler inlassablement à leur unité interne et à la solidarité externe avec les autres peuples-classes. Il doit aussi veiller à la prise en considération de la dimension écologique.

6 - Le processus d’acquisition de souveraineté des peuples-classe n’est
pas écrit d’avance. Il dépend à la fois des conditions existantes et
notamment du degré du développement inégal et combiné du mode de
production capitaliste et de la conscience de classe des travailleurs
salariés qui sont dans beaucoup de pays la force motrice de la
transformation sociale.

7 - Au regard de la diffusion du capitalisme sur la planète il y a tout
lieu de penser que la souveraineté des peuples-classe se fera en
articulation de plusieurs territoires : le national, le continental et
le mondial. Aucune zone ne doit être sous-estimée. Tous les combats sont à mener de fronts pour faire reculer partout la logique du profit et
celle de ma marchandisation avec les rapports sociaux qui l’accompagnent.

8 - La transcroissance des luttes qui démarrent dans un cadre local ou
national doit être étendu à l’échelle du continent. La transcroissance
peut aussi partir de l’entreprise vers le site le quartier et la ville.

9 - L’approfondissement de la démocratie dans tous les champs
d’activité est le vecteur essentiel pour l’accès à la souveraineté du
peuple-classe. La démocratisation s’épanouit au mieux dans un cadre laïc
et égalitaire sans sexisme ni racisme.

10 - Le peuple-classe peut s’appuyer dans nombre de pays sur les sphères
dégagées de l’emprise du capital comme la sécurité sociale, la gestion
publique des biens communs, toutes les formes d’appropriation publique
qui pu être livrées à la socialisation et au(x) peuple(s)-classe.

11 - L’acquisition de la souveraineté du peuple-classe s’apparente à un processus révolutionnaire ou le peuple-classe va former société . De la thèse passons à l’hypothèse. Le peuple-classe peut alors s’ériger alors en nation (2) et s’étendre rapidement sur une zone plus vaste afin de conserver ses conquêtes systémiques. Mais d’autres formes de constitutions élargies de souveraineté du peuple-classe peuvent surgir.

Christian Delarue

Membre du groupe « société » du Conseil scientifique d’ATTAC.

11 avril 2009

1) publié dans la revue Mouvements.

https://mouvements.info/classe-dominante-et-oligarchie-contre-peuple-souverain-et-peuple-classe/

Un des tout premier texte fut : Les frontières du peuple-classe. C Delarue

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article598

2) Il s’agit d’un phénomène historique non universel ; Dans cette hypothèse la nation devient pour ainsi dire immanente au peuple-classe. La société monde étant pour l’heure hors de portée pour l’établissement de souveraineté des peuples-classe, la dynamique ne s’applique que sur des zones territoriales restreintes qui fait intervenir le fait historico-culturel et le fait démocratique.

http://blogs.mediapart.fr/blog/christian-delarue/241212/11-theses-sur-la-souverainete-du-peuple-classe