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La théorie du « double regard » de Christian Delarue

lundi 23 janvier 2023, par Amitié entre les peuples

Respect, Reconnaissance, Responsabilité.

La théorie du « double regard » de Christian DELARUE
(« théorisation » des années 2003-2004 - texte remis en ligne)

Contre le réductionnisme comme mécanisme d’oppression sexiste et/ ou raciste.

Nous présentons là un mécanisme de correction contre le racisme et le sexisme ainsi que des arguments en faveur de la dignité humaine rapportée à la présence d’artifices ou de signes humains bien visibles et vus potentiellement comme opposés à cette dignité. Cela mérite précision.

Au travers des exemples contemporains de la femme voilée d’une part et de la femme sexy d’autre part on peut voir à l’œuvre un même mécanisme de réduction de la personnalité humaine à son apparence. La réduction n’est pas que ponctuelle mais perdure sous la forme de l’oubli de la dignité humaine. Car il peut y avoir quasiment en même temps que la réduction une activation d’un mécanisme correcteur - disons élévateur - qui va attribuer admiration, plus grand respect humain. On parlera d’une « montée » en considération d’autrui.

Le regard strictement réductionniste - sans son double de correction - risque de produire en même temps racisme et sexisme. Il y a risque de perte provisoire ou durable de l’humain pour la réduction s’agissant du voile à la religion (musulmane ou autre ) et au genre (féminin). Cette perte peut être mineure ou grave. Tout dépend du regard mais aussi des paroles qui accompagnent (ou non).

Pour autant, il ne s’agit pas de dire que l’apparence ne dit rien en elle-même, qu’elle n’a pas de signification sensible, volontaire ou involontaire, malgré soi. Il ne s’agit pas de dire que tout est dans le regard d’autrui, un homme le plus souvent, pas seulement. Celle qui porte un signe sait qu’elle le porte. Que cela a un effet. Homme ou femme, on perçoit bien le voile ou le sexy. On lui donne des sens plus ou moins variés. Mais on lui donne du sens. Cela fait sens pour nous.

Promouvoir un non réductionnisme à ce que l’on voit si bien, si fortement, si intensément, c’est opérer une sorte de détachement relatif qui permet de porter un double regard, l’un et l’autre sans dénigrement :
 voir la femme sexy mais aussi la personne humaine,
 voir la femme voilée mais aussi la personne humaine.

Le double regard c’est ce maintien du commun humain respectable. C’est renouer avec l’humanité commune par delà de ce qui apparait de façon très sensible.

Il s’agit d’expliquer contre le réductionnisme commun aux deux cas cités que la reconnaissance de l’être humain et de la dignité humaine doit prévaloir
 sur l’être ostensiblement religieux d’une part et
 sur l’être ostensiblement sexué d’autre part.

Le réductionnisme est potentiellement in fine une forme de violence ou de mépris qui vise à limiter l’expression des personnalités par des interdits variables de vestimentation ou de signes annexes.

Il s’agit d’une forme d’empêchement du développement de la personnalité humaine.

Pour les réductionnistes, il s’agit de ne voir in fine, par pression ou loi ou violence, que de l’humain, c’est à dire que des êtres humains normalisés et donc
 pas des êtres sexués (avec des signes ostensibles de féminité) et
 pas plus les êtres « religieux » (avec des signes ostensibles d’appartenance religieuse).

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