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La structure de classe chez les fonctionnaires

samedi 10 novembre 2012, par Amitié entre les peuples

La structure de classe chez les fonctionnaires (I)

Il y a trois statuts du fonctionnaire en France : Etat (FPE), hôpitaux, collectivités locales.

Les fonctionnaires sont subdivisés en catégories fonctionnelles (D, C, B, A) sur base de la qualification et du diplôme national obtenu. Le cadre « A » cache des différentiations importantes. Les fonctionnaires sont tous payés en fonction un indice et d’une grille de traitements. Quand ce point d’indice augmente, tous les traitements augmentent mais surtout ceux d’en-haut. Les primes sont aussi beaucoup plus élevées pour le sommet que pour la base. Le salaire d’un fonctionnaire se nomme « traitement »

La structure de classe des fonctionnaires se ramène à trois ordres.

1 – LA HAUTE FONCTION PUBLIQUE (HFPE)

Il s’agit d’une toute petite minorité de hauts fonctionnaires placés au sommet de l’appareil d’ Etat.
C’est en quelque sorte la « bourgeoisie d’ Etat »

La HFPE prend part très activement depuis plusieurs décennies à la « réforme néolibérale » de l’Etat et notamment à la « casse » du statut de la fonction publique. Ce sont les ennemis de classe des fonctionnaires de base.

La HFPE est surémunérée avec des « sorties de grille » alors que le haut de la grille assure un haut niveau de revenus. Elle en veut toujours plus car elle cherche à se caler sur les traitements scandaleux des hauts fonctionnaires européens ou ceux des hauts fonctionnaires internationaux comme DSK au FMI . Elle épargne et fait des placements financiers, dispose d’un gros patrimoine et surconsomme tout comme la bourgeoisie privée.

2- L’ ENCADREMENT INTERMEDIAIRE

Il s’agit quasiment de tous les cadres dit « A+ ». Ils sont divers – dénomination variée - tant au plan fonctionnel qu’au plan de la rémunération.

Les cadres sont bien payés car ils reçoivent quasiment tous assez rapidement plus de 3000 euros net par mois. Ils perçoivent de très bonnes primes pour faire le « sale boulot » qui consiste à ce que les réformes néolibérales soient bien appliquées par la base qui elle résiste aux réformes. Ils veille à l’exploitation de la force de travail des fonctionnaires de base en terme divers : intensification, détournement de RTT vers l’allongement, gel des traitements. Tous n’apprécient pas de faire ce travail mais peu font grève ou manifestent car c’est « mal vu » par l’échelon de commandement.

Ces cadres forment en quelque sorte la petite-bourgeoisie d’Etat.

3 – LE « TIERS ETAT » ou LES FONCTIONNAIRES DE BASE

Il s’agit pour l’essentiel des fonctionnaires de catégorie C et B plus une fraction de A (de base). Ce sont les prolétaires publics.

La haine antifonctionnaire des bourgeois et des libéraux vient du fait qu’ils veulent travailler pour l’intérêt général et non pour le profit via le marché. Ils produisent une richesse non marchande en principe accessible à tous . Ce qui est payant n’est pas un prix mais un tarif. Ils défendent la péréquation tarifaire sur tout le territoire national et la présence de services publics partout sur le territoire national.

Ils gagnent tous moins de 3000 euros net par mois. Le gros de la troupe perçoit du SMIC à 2300 euros net par mois. Certains sont contractuels.

Si la HFPE surconsomme les prolétaires publics ont eux très souvent les fins de mois à « zéro » ce qui est une des modalités de définition du prolétaire face au marché des biens et services.

Les agents publics C et B et une partie des A forment le gros des manifestants et des grévistes en France.

Ils sont fortement syndiqués et votent à gauche y compris pour une partie d’entre eux en faveur de Besancenot en 2002.

10 nov 2011