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La révolution sioniste est morte ! F Xavier

dimanche 28 décembre 2008, par Amitié entre les peuples

La révolution sioniste est morte !

dimanche 13 mai 2007, par François Xavier

http://www.oulala.net/Portail/article.php3?id_article=2963

A quelques semaines de l’anniversaire de la tristement célèbre Guerre des Six Jours, il convient - une bonne fois pour toutes ! - d’admettre que la souveraineté israélienne sur les Territoires palestiniens est une colonisation.

Pour les distraits, les curieux, les obtus, les intégristes, et tout ceux qui n’ont pas encore bien saisi la complexité de la carte géopolitique au Proche Orient - et son indéfectible interdépendance avec nos sociétés occidentales - voici le livre indispensable pour vous dessiller les yeux et comprendre tout simplement ce vers quoi court Israël. Et les USA emmenées par des néoconservateurs toujours avides d’étendre les frontières de l’Empire et d’influencer la marche du monde, pourvu que cela soit dans celui qui les satisfait.
Dérangeant, consternant, alarmant, ces textes écrits par des Israéliens nous glacent d’effroi. Mais il convient, de toute urgence, d’aider à la diffusion de ces informations-là si l’on ne veut pas être, une fois encore, les témoins incrédules et faussement candides d’une nouvelle page noire de l’histoire de l’humanité.

Tous ces textes témoignent de la longue lutte de citoyens Israéliens contre l’occupation de la Palestine. Elle commence dès les premiers jours suivant la guerre de juin 1967, elle n’a jamais cessé et continue aujourd’hui, menée par des juifs, mais aussi par des représentants de ceux qui se nomment les Palestiniens d’Israël. Les auteurs ici rassemblés sont des journalistes, des politiques, des écrivains, des poètes ou simplement des femmes et des hommes que l’on dirait ordinaires s’il ne fallait pas tant de courage pour s’exprimer comme ils/elles le font. Courage, qui nous fait aussi saluer Eyal Sivan (qui, on s’en souvient, avait reçu par la poste, en mars 2003, une cartouche de 22mm accompagnée de menaces de mort) et Eric Hazan, les éditeurs, car n’oublions pas que La fabrique se remet lentement d’un long procès (gagné !) intenté par Avocats Sans Frontières, une association où le seul adhérent connu est un illuminé, maître Gilles-William Goldnadel qui voit de l’antisémitisme à tous les coins de rue, même chez ses coreligionnaires et que le MRAP n’a de cesse de dénoncer pour ses alliances avec l’extrême droite ... (on comprend tout de suite la nauséabonde subtilité à se cacher ainsi dans une robe de - petite - vertu, si proche de l’organisation internationale homonyme de défense des droits de l’homme Avocats sans frontières qui porte ce même nom en Belgique, mais s’appelle en France Avocats sans frontières France pour éviter toute confusion, on sait comment l’amalgame est si vite fait dans les esprits), officine douteuse donc qui s’en prend systématiquement à toute personne, physique ou morale, dès que l’on ose parler des Juifs, d’Israël et de la Shoah en des termes qui n’épousent pas le Grand Mensonge Sioniste. Courage, donc, et chapeau bas à monsieur Hazan qui récidive avec ce livre (après L’Industrie de l’Holocauste, qui lui avait valu les foudres d’ASF) en publiant des propos impubliables dans les médias de notre belle France si démocratique, si libre ... qu’ils déclencheraient une avalanche d’accusations d’antisémitisme, sans parler des actions en justice, histoire de justifier le fond de commerce de certains. Que le dieu des sycophantes les protège !

Car ce livre-là est inattaquable ! Messieurs les avocats, passez votre chemin, ne nous faîtes pas perdre notre temps ...
Ce livre-là est en béton armé car le sens des textes est remarquable, l’esprit d’une rare acuité, le ton d’une bravoure essentielle pour qui recherche avant tout la justice pour tous les hommes. Certains de leurs auteurs sont également remarqués, figures emblématiques de la société israélienne qui osent parler : Shulamit Aloni, fondatrice du parti Meretz, ministre de l’Education du gouvernement Rabin, met en parallèle la volonté de ne pas voir chez les Israéliens avec celle des Allemands sous le nazisme. Rien de moins !
Yeshayahu Leibowitz (le plus grand intellectuel de l’histoire d’Israël, médecin, biochimiste, philosophe, théologien, défenseur du mouvement des réfractaires en 1982, le « Voltaire israélien » qui n’a cessé de revendiquer la séparation totale de l’Etat et de la religion) explique que le refus de servir dans les territoires occupés pourrait - enfin ! - remettre en cause le « consensus national-fasciste » qui domine la société israélienne. Le ton est donné !
Avraham Burg, ancien président de la Knesset, figure marquante de l’establishment travailliste, annonce que la révolution sioniste est morte, tout simplement ...
Mais aussi Amira Hass et Nurit Peled Elhanan, l’une correspondante de Haaretz dans les Territoires depuis bientôt dix ans, l’autre, fille d’un général - l’un des tout premiers à dénoncer l’occupation - et qui, ayant perdu sa fille dans un attentat, n’en demeure pas moins une fervente opposante à l’occupation ; elle dénonça d’ailleurs le premier ministre de l’époque comme le responsable de la mort de sa fille (Bibi, qu’as-tu fait ?) et prononça, le 8 mars 2005 devant le Parlement européen, à l’occasion de la Journée des femmes, un discours extraordinaire de lucidité et d’abnégation.
Comme vous le voyez, tous ces propos ne sont pas anodins ni ne proviennent de tracts isolés mais furent publiés dans la grande presse, et le plus souvent dans le vénérable Haarertz. Mais n’en concluez pas trop vite qu’Israël est « la seule démocratie du Moyen-Orient », car tous ces articles montrent, précisément, combien on en est loin !

Plutôt que de continuer à vous expliquer l’indispensable lecture de ce livre, je me retire à pas de loup derrière l’original ; voici quelques extraits choisis, pour vous donner envie d’y aller voir de plus près, quelques phrases uniques et merveilleuses dans leur monstruosité rapportée car éprises d’une justice si avidement recherchée par les deux peuples, mais si adroitement oubliée sous couvert d’une guerre contre le terrorisme qui permet au plus fort d’user et d’abuser de tout son pouvoir.
Shulamit Aloni - « Dans ce pays, on rencontre aujourd’hui des gens qui disent « je ne veux pas savoir, je ne lis pas les journaux ». [...] Nous n’avons pas accepté que les Allemands disent « nous ne savions pas » et cela nous a rendus furieux, à juste titre. [...] Chez nous aussi, les gens ne savent pas et ne veulent pas savoir. Ce qu’ils savent c’est qu’ils doivent se montrer patriotes. Et quoi de plus patriotique qu’une guerre ? Et l’on hisse le drapeau dans les écoles. Et l’on chante l’hymne national. Il y a même cette imbécile (Limor Livnat, ministre de l’Education nationale) qui a proposé d’inscrire sur les murs des classes : Elohim yaazor lanou (Dieu nous viendra en aide). Ne sait-elle pas que sur le ceinturon des soldats nazis, il était inscrit Dieu est avec nous ? Il règne ici une hystérie patriotique et les gens ne disent rien. [...] Quand nos tireurs d’élite tuent des gens, je ne peux pas vivre avec ça. Je ne peux pas admettre que nous ressassions sans cesse que nous sommes les victimes et que nous ne fassions pas notre examen de conscience. [...] Quand le général Amos Yadlin, qui dirige le collège de la Sécurité nationale, écrit un article dans lequel il juge moral de tuer des femmes et des enfants lors de nos liquidations ciblées, et quand quelqu’un comme le professeur Assa Kasher (philosophe à l’université de Tel-Aviv) soutient cette position, il y a un problème. [...] Dans Yediot Aharonot, Nahum Barnea a un jour écrit que Sharon lui avait dit : « Le sang juif est le ciment le plus efficace pour maintenir le consensus national. Quand le terrorisme diminue, les interrogations apparaissent, les critiques se font entendre et l’amertume grandit. Lorsque la terreur ne s’exerce pas, notre société se relâche et perd son dynamise. » »
Yeshayahu Leibowitz - « Mais ils sont aussi des héros, tous ceux qui surmontent l’instinct de propriété, la volonté de pouvoir, la soif d’honneurs, l’instinct sexuel - et la bravoure guerrière n’est en rien supérieure. La référence donnée à l’héroïsme au combat par rapport à toutes les autres formes d’héroïsme est une des caractéristiques du renforcement en notre sein du principe de violence. [...] Il y a eu des guerriers héroïques qui étaient des justes et d’autres qui étaient des méchants, certains ont été des saints, d’autres des monstres. C’est pourquoi cet ajout dans la prière du souvenir n’est qu’une preuve supplémentaire de cet esprit de violence qui a pénétré le judaïsme religieux contemporain. [...] Quant aux 140 soldats qui refusent de participer à des actions qui transforment l’armée de défense d’Israël en armée d’occupation d’Israël, [...] ce sont eux les héros d’Israël [...]. Ce refus, s’il devient un phénomène collectif, même minoritaire, est susceptible de remettre en question le consensus national-fasciste qui domine la société toute entière. Il peut s’agir du premier pas d’un retour de la bestialité à des valeurs juives et humaines. »
Avraham Burg - « Le sionisme est mort, et ses agresseurs sont installés dans les fauteuils du gouvernement à Jérusalem. [...] La révolution sioniste reposait sur deux piliers : la soif de justice et une équipe dirigeante soumise à la morale civique. L’une est l’autre ont disparu. [...] Notre vocation était de devenir un modèle, la lumière des nations, et nous avons échoué. La réalité, au terme de deux mille ans de combat pour la survie, c’est un Etat qui développe des colonies sous la houlette d’une clique corrompue qui se moque de la morale civique et du droit. [...] Aussi longtemps qu’un Israël arrogant, terrorisé et insensible à soi-même et à autrui fera face à une Palestine humiliée et désespérée, nous ne pourrons pas avoir la paix. [...] L’alternative, c’est une prise de position radicale : le blanc ou le noir - s’y dérober serait consentir à l’abject. Voici les composantes de l’option sioniste authentique : une frontière incontestée au centimètre prés, un plan social global pour guérir la société israélienne de son insensibilité et de son absence de solidarité, la mise au ban du personnel politique corrompu au pouvoir aujourd’hui. »
Nurit Peled Elhanan - « Je crois que vous auriez dû inviter une femme palestinienne à ma place, parce que les femmes qui souffrent le plus de la violence dans mon pays sont les femmes palestiniennes. [...] La violence individuelle et collective sont le lot des femmes musulmanes aujourd’hui, pas seulement en Palestine mais partout où le monde occidental éclairé pose son grand pied impérialiste. [...] C’est ainsi parce que le soi-disant monde libre a peur de l’utérus musulman. [...] Chacune d’entre nous est terrorisée par une éducation qui infecte l’esprit, qui nous fait croire que tout ce que nous pouvons faire, c’est soit prier pour que nos fils reviennent à la maison, soit être fières devant leur cadavre. [...] L’islam en soi, comme le judaïsme en soi et le christianisme en soi, n’est pas une menace pour moi ni pour qui que ce soit. C’est l’impérialisme américain, c’est l’indifférence et la complicité européennes, c’est le régime israélien raciste et cruel qui sont une menace. »

En résumé : achetez ce livre, lisez-le et agissez ! Les prochaines élections législatives doivent être un moyen d’imposer à nos élus de s’occuper aussi de l’amélioration de la marche du monde. Et tant que ce sera une minorité d’Israéliens qui considèrent les Palestiniens comme des égaux, et l’occupation comme une catastrophe, il convient de continuer le combat pour que plus une terre ne soit colonisée au XXIe siècle !

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