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La question de la fragmentation du peuple-classe.

samedi 13 décembre 2014, par Amitié entre les peuples

La fragmentation du peuple-classe pose la question de son unification possible contre le 1%

L’unité du peuple-classe (99%) est concevable sur certaines questions contre le 0,1 % et plus largement contre le 1% d’en-haut qui forme grosso modo la classe dominante et-ou dirigeante de la société . Pour autant on ne saurait cacher que la tâche est difficile eu égard aux autres conflits particulièrement aigus au sein des 99% d’en-bas (le peuple-classe) notamment entre patrons (très souvent au sein du dernier décile d’en-haut) et ouvriers ou employés ou technicien (majoritairement membre du peuple social des 90% d’en-bas). Mais ces conflits peuvent être relativisés, mis au second plan quand des problèmes plus importants surgissent et sont en lien avec l’oligarchie politico-financière et le 1% d’en-haut .

Ainsi, contre les grands créanciers qui réclament paiement d’une dette illégitime , le travailleur salarié (public ou privé) est comme le petit patron ou l’indépendant. Ils peuvent donc théoriquement converger pour un changement de position. Il y a d’autres situations comme celles-ci .

Cette façon de saisir la situation complexe ne cache nullement les rapports sociaux objectifs - rien à voir ici avec des relations choisies - au sein du peuple-classe (comme au sein du peuple nation) qui relèvent bien de l’exploitation, de la domination de l’oppression et qui ne postulent aucune fuite. Je suis donc bien d’accord avec le propos de Julie Guitare ci-dessus : « L’histoire des 1% et de l’unanimisme des 99 restants n’est pas réaliste. Le débat politique exige de reconnaître la fragmentation sociale pour ce qu’elle est. » . Évidemment. Mais qui postule naïvement un unanimisme ? Une bêtise.

Reste que sous le néolibéralisme, l’accumulation de richesse économique comme celle de la puissance de nuire du 1% et en son sein du 0,1% d’en-haut est grandiose. Ils sont aux commandes de la société au plan économique ou politique et même pour une part sur les deux champs à la fois. Sans parler des appuis des la Haute administration. On parle alors d’oligarchie politico-financière. C’est surtout dans les pays du Nord (la triade) que le 1% sévit mais pas que : même dans les pays du sud ils sont féroces !

Accord ici avec Xipetotec « Originellement, le thème des 1% contre les 99% a été repris par David Graeber (Occupy Wall Street, auteur d’un pavé sur l’histoire de la Dette) à l’économiste Thomas Piketty qui a travaillé sur cette question. Donc c’est quand même du sérieux. »

Et c’est parce que cette prédation est énorme - privatisation, marchandisation, financiarisation, précarité, guerre sociale pro-austérité surtout contre le peuple social (90%° qui trinque plus que le 99%) et parce que cette puissance de nuire est grandiose que paradoxalement l’on peine à transformer le monde, avec l’appui du peuple-classe, vers le socialisme du XXI siècle !

Il faut compter en plus avec le jeu des divisions politico-idéologiques - surenchérissement contre les Roms, les fonctionnaires de base, etc - qui s’ajoute aux effets des rapports sociaux sus-énoncé. Le 1% trouve des couches d’appui expertes et nuisibles chez l’encadrement supérieur - cf Alain BIHR sur l’encadrement capitalisme - au sein du 10% d’en-haut mais aussi hélas à la base de la société chez les indécis, les plus soumis à l’intox idéologique dominante.

A propos du peuple-classe et des 99%, le objectif (ce qui est théoriquement posé) et le subjectif (ce qui bouge réellement) sont à penser en relation dialectique et non comme des « choses » ne niant l’une et l’autre.

Le peuple-classe 99% ne forme certes pas d’emblée un ensemble homogène mais il a vocation théoriquement à sortir de sa soumission au 1% par la dynamique des luttes diverses sociales et sociétales (si on ne les opposent pas) . Encore faut-il que les choses soient dites concernant la prédation du 1% ! La théorisation n’est pas sans effet lorsqu’elle devient la chose des masses, la chose du peuple-classe.

Christian DELARUE