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La morale répressive et sexiste du voile selon certains musulmans. C Delarue

mardi 18 octobre 2011, par Amitié entre les peuples

LA MORALE RÉPRESSIVE ET SEXISTE DU VOILE selon certains musulmans.

La culpabilisation n’est pas la culpabilité.

Cette critique vise une réponse à « Voile islamique et séduction » mais sur Bellaciao.

VERTU COMME DOMINATION

Le voile signe l’honnêteté de la femme bien éduquée qui le porte écrit Raphaël Zacharie de IZARRA sous ce texte fort lu. Voilà qui renvoie les autres à l’enfer du mépris des femmes malhonnêtes et mal éduquées.

Cet enfer serait de plus occidental. L’auteur oublie les façons laïques de se cacher pour les femmes, de cacher surtout les formes féminines. Mais passons sur cette extension que tous ne font pas.

La vertu appartiendrait donc aux femmes portant le voile islamique ou cherchant à cacher ses formes. Plus besoin de se poser de questions. Les choses sont simples : la question de la séduction corporelle tombe dans le vice et les femmes « moralement correctes » doivent se contenter d’une séduction de l’esprit, des seuls traits de personnalité portant sur l’intelligence rationnelle et l’intelligence du cœur.

Autrement dit celles qui usent des artifices ordinaires de séduction, même de façon « soft », même portés sobrement, du type boucles d’oreilles, vernis à ongles, rouge à lèvre, jupe courte, chaussures à talons (pour s’en tenir aux formes d’ici et maintenant) passent dans l’enfer de la réprobation. Et l’on sait qu’il arrive très souvent qu’elle ne soit pas que verbale cette réprobation ! Et que dire alors de celles qui portent des mini-jupes, des décolletés plongeants, etc ! On connait le mot ! Et bien sûr cela serait sans effet de contrainte sur la liberté des femmes.

Remarquons qu’il s’agit de femmes qui dans l’usage de leur liberté ne font de mal à personnes contrairement aux violeurs et autres machos de tout pays. Si la séduction corporelle est un mal d’emblée avant d’avoir commis quoique ce soit de répréhensible alors le totalitarisme n’est pas loin. La culpabilisation n’est pas la culpabilité. La culpabilisation n’est pas la faute.

L’auteur parle de voile librement choisi mais il feint d’ignorer les très fortes pressions des hommes - des musulmans ici (mais pas tous) - pour ce voilage. En fait ces hommes-là ne savent pas « se tenir ». De plus ils se montrent excessivement possessif et jaloux dès le moindre regard vers leur femme. Cela est source de violences sur les femmes.

LE « NE PAS SE TENIR » COMME ACCEPTATION DU PATRIARCAT

Le « pas se tenir » ne correspond pas à une nature sexuelle impérieuse mais à une éducation collective manquante, qui elle-même peut être ramenée à un effet d’une société patriarcale et ici hyper-patriarcale. Car de nombreux hommes hétérosexuels peuvent être attirés par des femmes séduisantes mais cette attirance ne débouchera pas sur une gêne ou alors une gêne fort minime et pas sur une démarche offensive et encore moins agressive ou violente (1). Quel est le sens de ce propos ? Entre l’homme prétendument dépourvu de tout tentation libidinale et charnelle (car non assumée) et celui à tendance prédateur voire violeur il y a place pour un entre-deux assez large : l’homme hétérosexuel qui n’ignore pas la séduction voire qui l’apprécie mais qui pour autant ne va pas dire (ou faire) n’importe quoi sur les femmes séduisantes. Pas plus d’ailleurs que sur celles qui entendent rester le plus neutre possible mais sans nécessairement se cacher.

Christian Delarue

1) Indonésie : des femmes en mini-jupes protestent contre un gouverneur sexiste