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La « main droite » de l’Etat - Christian DELARUE

samedi 28 juillet 2018, par Amitié entre les peuples

La « main droite » de l’Etat.

NB : Remise en ligne d’un texte écrit en avril 2018, soit bien avant l’affaire Benalla-Macron et l’hypothèse du césarisme déjà évoqué avec M Sarkozy. Le césarisme étant notamment, pour le dire vite ici, un détournement et durcissement autoritaire des institutions républicaines travaillant en principe à l’intérêt général sous le principe de l’universalisme juridique. Durcissement « classiste » aussi (au profit d’une classe dominante) . CD.

Quel Etat ? Quelle République ? Quel droit ?

Violence économique et violence policière : La critique de la répression policière, de l’Etat d’urgence, doit accompagner la critique du néolibéralisme sous ses aspects économiques et financiers, tant nationaux que mondiaux, avec ses effets anti-sociaux et anti-écologiques.

http://amitie-entre-les-peuples.org/La-main-droite-de-l-Etat-Christian-DELARUE

Si la « main gauche » de l’Etat (Bourdieu) évoque les thématiques de la démocratisation des institutions, le développement des droits sociaux pour tous et toutes, surtout pour les classes populaires modestes, la promotion des services publics pour leur mise en oeuvre, une réelle protection sociale, une justice fiscale et sociale, une lutte contre les inégalités, etc. la « main droite » de l’Etat évoque elle son inverse. Côté main droite, il y a rabougrissent de la démocratie et des services publics, réduction des droits sociaux, et pour empêcher la contestation populaire il y a la répression policière. Ces processus droitiers peuvent mener à des dictatures.

 Retour en arrière nécessaire.

Historiquement, l’Etat et sa classe politique dirigeante sont plus souvent à droite qu’à gauche et les expérience réellement à gauche ne durent pas. La main gauche de l’Etat est atrophiée. Elle a besoin de l’activité militante des travailleurs privés et publics, stables ou précaires, des étudiants et des retraités pour une action transformatrice de l’Etat favorable au peuple-classe multicolore.

On sait que, depuis 1983 pour la France, la gauche de gouvernement et la droite ont beaucoup cédé face à l’oligarchie et à la classe dominante notamment sa fraction capitaliste (cf J Bidet). Il y a eu beaucoup de privatisations depuis 35 ans. La bride a été lâchée aux banques et à la finance (libéralisations diverses).

C’est une grosse lame de fond réactionnaire qui s’est traduit par deux processus nuisibles que sont de la marchandisation et la mise en concurrence généralisée . Ces processus économiques sont porteurs d’inégalités sociales accrues ; ils sont nuisibles socialement et territorialement car les plus démunis socialement et les plus isolés territorialement ne sont plus servis par les services publics pourtant chargés de rendre effectif les droits sociaux.

Mais la « guerre des classes » - dont on sait qui la gagne - ne concerne pas que le champ économique il vaut aussi pour la répression policière. Cette répression vise nettement celles et ceux qui contestent d’une part les politiques d’austérité ou la casse des services publics et d’autre part les critiques des lois anti-immigration.

 Evolution dans la police.

La police et son rôle dans la société a beaucoup changé. On constate tout à la fois une grande fréquence et plus de gravité dans les violences policières en France. Pour qu’une telle violence policière se déploie il faut soit un aval net et franc soit un silence complice de la hiérarchie et au-dessus de la classe politique aux commandes. « Institution à part entière, elle - la police - ne peut être considérée comme un simple exécutant de l’autorité judiciaire. dit Jen-Jacques Gleizal (1) spécialiste de la question, auteur jadis du »Désordre policier".

Il faut aussi des « casseurs » . Mais la violence de ces derniers est surmédiatisée et surexploitée pour généraliser des pratiques policières très violentes et contraires à un Etat de droit .

On en parle beaucoup sur les réseaux sociaux des brutalités policières et les vidéos d’amateurs qui circulent en attestent. Ces violences policières accompagnent épisodiquement du racisme et du sexisme . Il ne fait pas bon être jeunes et arabes ou noirs . Quand aux femmes violées on peine encore beaucoup à les écouter et les prendre au sérieux dans nombre de commissariats. Les associations féministes ne cessent d’exiger des formations et des sensibilisations.

 Pour une critique instruite .

Il y a nécessité d’une critique réelle de la violence policière et de son lien avec la situation économique et sociale. Peu de syndicats, sauf la CGT Police, mènent cette critique d’une double répression contre la société. Il y a plutôt des syndicats droitiers - infiltrés par l’extrême-droite - qui en redemandent pour plus et mieux réprimer.

 Au-delà le lien est à faire entre Police et Justice puis entre Justice et gestion gouvernementale de l’ordre public le tout sans oublier l’international .

Pour une position critique-scientifique il faut aller au-delà de l’apparence répressive de la Police pour saisir l’ampleur de la politique liberticide. Du fait des interventions géopolitiques (de l’Etat impérialiste) et de ce que l’on peut appeler ’de façon euphémisée une « gestion » de l’ordre public international, il y a institution de l’Etat d’urgence (dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme »), puis loi de sécurité intérieure, votée en octobre 2017 est porteur d’une législation liberticide.

Le ministère de la Justice semble au carrefour des deux piliers étatiques, entre répression des faibles et des exclus, et défense des droits citoyens.

Autre approche de ce déséquilibre étatico-institutionnel et de cette domination des pouvoirs régaliens, la répartition des secteurs en fonction du genre : ministères de l’Intérieur et des armées sont des instances encore très masculines/machistes qui peuvent être des tremplins pour une candidature à l’Elysée (Sarkozy, Guéant, Valls, Collomb, le Drian...), pendant que les ministères sociaux (Education nationale, Santé, Fonction publique ...) sont souvent sous une responsabilité féminine (Najat Belkacem, Touraine, Lebranchu pour la présidence précédente...).

L’analyse inter-institutionnelle (comparatisme) est une démarche analytique à promouvoir dans un processus de démocratisation-socialisation de l’Etat et des services publics. On retrouve alors l’hypothèse de l’introduction de ce texte : La critique de la répression policière, de l’Etat d’urgence, doit accompagner la critique du néolibéralisme sous ses aspects économiques, financiers tant nationaux que mondiaux avec ses effets anti-sociaux et anti-écologiques.

Christian DELARUE

1) Le juge et le policier | Cairn.info
https://www.cairn.info/revue-pouvoirs-2002-3-page-87.htm

 NDDL : NON A LA VIOLENCE DE L’ETAT CONTRE LES COMMUNS !
Pierre Dardot et Christian Laval

La destruction violente des communs de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes par le gouvernement français est un acte infâme et révoltant. L’actuelle offensive policière, menée par plusieurs milliers de gendarmes et de CRS, avec engins blindés et hélicoptères n’est que l’exercice de la violence étatique la plus pure contre un ensemble de pratiques collectives en cours ou en gestation, dont les fragiles conditions matérielles (bâtiments, lieux de réunion, outils de travail, troupeaux) sont anéanties par les bulldozers et les escouades policières.

http://questionmarx.typepad.fr/files/nddl-non-à-la-violence-de-letat-contre-les-communs.pdf

 Pour l’arrêt immédiat des violences policières faites aux étudiant.e.s
https://www.change.org/p/pour-l-arr%c3%aat-imm%c3%a9diat-des-violences-polici%c3%a8res-faites-aux-%c3%a9tudiant-e-s

## ÉVACUATION DE TOLBIAC : VÉRITÉ POUR LES BLESSÉS ####
Tolbiac, fac au centre de la mobilisation contre la loi Ore, volontairement ouverte à tou.te.s à été plusieurs fois attaquée. Le lendemain du 19 avril, les Crs ont évacué avec violence l’occupation de Tolbiac à 5h30 du matin.
Des témoignages racontent que l’intervention policière à blessé plusieurs camarades, dont 2 grièvement.
L’un d’entre nous serait actuellement entre la vie et la mort.

La version de la préfecture se pose en contradiction avec celle des personnes présentes lors de l’évacuation.
Ces même personnes qui ont assisté à la scène. Nous exigeons de savoir : Combien y a t il de blessés ? Notre camarade est il dans le coma ? Comment s’appelle t il(s) ?
Rassemblement devant l’hôpital cochin samedi 21 avril à 14h pour obtenir la vérité de la part des services hospitaliers.

XXX

Nous, universitaires, soutenons et accompagnons les étudiants dans leur contestation de la loi Orientation et réussite des étudiants (ORE) et de Parcoursup (pétition ouverte aux citoyen-ne-s)

http://www.parcourssup.eu/

Tribunes

« Une sélection absurde » : plus de 400 enseignants dénoncent la réforme de l’accès à l’université

https://www.francetvinfo.fr/choix/tribune-une-selection-absurde-plus-de-400-enseignants-chercheurs-denoncent-la-reforme-de-l-acces-a-l-universite_2693044.html#xtor=CS2-765-[email]-

https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/180418/les-etudiant-e-s-ont-raison-de-se-revolter-contre-l-ordre-de-la-selection-et-de-la-rep

https://blogs.mediapart.fr/collectif-des-etudiantes-nantaises-mobilisees/blog/180418/non-nous-ne-sommes-pas-des-enfants-capricieux