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La laicité participe de la protection des droits humains. C Delarue

mardi 11 juin 2013, par Amitié entre les peuples

La laicité participe de la protection des droits humains.

L’ouvrage d’Amnesty international « Protéger les droits humains - Outils et mécanismes juridiques internationaux » (Litec 2003) ne fait pas état une seule fois de la laicité comme outil juridique et institutionnel de protection des droits humains. C’est quand même étonnant quand on sait dans de nombreux pays, la puissance d’emprise des religions, et notamment des secteurs intégristes, sur les humains et notamment les femmes.

Il y a à noter ici le principe fondateur de la laicité qui distingue une société politique ou la neutralité de l’Etat est un net progrès et une société civile de liberté de conscience (avec ses manifestations libres sous réserve de restrictions) . La laïcité ainsi conçue est déjà, depuis 1905 en France, un vecteur important de protection générale des droits humains. Ceci dit sans vouloir faire de cette loi un modèle !

D’autant que, pour certain-e-s (pas tous), il ne s’agit pas que de seulement vouloir un Etat neutre et des administrations avec des fonctionnaires qui respectent la neutralité, il peut aussi être jugé bon et important - matière à débat - de maintenir cette neutralité partout ou l’autorité de l’Etat est engagée.

Il se trouve que, sur ce point, la France a promulgué une loi le 15 mars 2004 qui interdit les signes religieux ostensibles (SOR) au sein des écoles publiques. C’est là une restriction limitée au principe du libre port des signes religieux ostensibles pour les mineurs en école publique.

Notons que ce type de texte, qui aménage un « espace de neutralité laïque » au sein de la société civile (tout comme les religions aménagent des espaces communautaires à leur convenance dans certains lieux ) pourrait être reproduit, pas nécessairement sous forme de loi, pour limiter le port de signes religieux ostensibles dans certains lieux, comme les lieux de travail afin de protéger des adultes cette fois-ci ; des adultes indisposés par la manifestation trop forte de ces signes notamment lorsqu’ils sont portés de façon durable et proximale. Il faudrait ces deux conditions. Un autre aspect pourrait prévoir des lieux mixtes ou des lieux confessionnels (puisqu’ils existent parfois).

On voit que ce type de disposition en faveur de zones de neutralité, de zones sécularisées, protège bien les droits humains des personnes athées ou agnostiques face à l’emprise excessive des personnes portant de façon continue des signes religieux très ostensibles (voile religieux et robe très longues). Bien retenir la condition de présence proximale et continue pour caractériser un besoin de protection, tout comme, à l’inverse, certaines personnes estiment devoir être protégé de personnes trop dénudées. Mais évidemment cela ne fait pas l’affaire des prosélytes de la religion.

Christian DELARUE