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La force de caractère, une pugnacité entre sacrifice et virilité.

jeudi 9 mai 2013, par Amitié entre les peuples

La force de caractère se manifeste par la pugnacité entre deux maux le sacrifice et le virilisme.

Elle ne saurait être constamment du côté du sacrifice ou de la privation comme le veut le christianisme (qui parle de « vertu de force » à propos du refus d’IVG). Elle ne saurait, non plus se déployer comme courage viril qui impose sa violence à autrui. C’est là la leçon de Christophe DEJOURS dans l’ouvrage « La souffrance en France » (1998). Si réponse ou riposte il doit y avoir, elle doit être mesurée, non excessive, adaptée à la dangerosité de l’individu, au type d’agression. A défaut, on passe de la liberté émancipation à la liberté-oppression. Notons qu’il ne s’agit pas là forcément de respect du droit mais plus du respect d’une éthique.

Entre ces deux excès à éviter, la force de caractère se déploie sur la base de convictions qui ont passé le feu de la critique. Les convictions sont le moteur de la vertu de force mais en se gardant de tout fanatisme. Il s’agit de se garder d’avoir un « coeur dur » disait E FROMM qui ne faisait nullement dans le sentimentalisme . Il n’y a qu’à lire « L’Art d’aimer » pour comprendre que chez lui l’amour est plus affaire de volonté que de sentiments. J’y vois ici son côté spinosiste plus que sa culture psychanalytique.

La force de caractère avance dans l’adversité. On peut dès lors momentanément s’arrêter, voire reculer, se reposer, réparer ses blessures, mais jamais durablement. L’émancipation passe par l’action elle-même guidée par la pensée avertie des possibles. Ce n’est pas la théorie, pourtant nécessaire, qui importe mais l’action persévérante.

« Entreprendre pour espèrer, persévérer pour réussir » est une bonne formule pour peu que l’on ne confonde pas entreprendre avec agir en bon capitaliste. Qu’il faille se lever tôt est une chose ; pour construire la société est une bonne chose, qu’il faille le faire pour produire des biens à obsolescence programmée ou des biens de destruction des hommes et de la nature en est une autre. Productivisme ! La guerre au Mali remplit déjà les comptes bancaires de plusieurs sociétés : avions à réparer, pétrole à fournir, routes à refaire, etc... Capitalisme de guerre ! Se lever tôt pour le lucre comme but et le dol semi-légal comme moyen va bien aux personnages promus par le sarkozysme et au-delà par le néolibéralisme. Etre de gauche, c’est déjà se garder de mettre le doigt dans cet engrenage capitaliste.

CD

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