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LE MILITANT / Sous le mot ‘‘ nationalisation ’’, le spectre : expropriation !

dimanche 16 décembre 2012, par Amitié entre les peuples

Sous le mot ‘‘ nationalisation ’’, le spectre : expropriation !

Article du n° 100 de LE MILITANT

Le second épisode, celui de l’invocation du spectre de la « nationalisation » de l’usine de Florange, est à vrai dire le moins important, même si lui aussi a fait du bruit. Que le ministre Monte- bourg, quelles qu’aient été ses raisons (l’ « ego » des journalistes !), ait éprou- vé le besoin d’invoquer le spectre, voila qui est significatif. Soyons précis : ce qui est vraiment significatif, ce n’est pas le mot « nationalisation » - Obama vient de nationaliser puis de revendre General Mo- tors et on sait très bien que l’entreprise publique est une modalité banale du capitalisme - mais bien le spectre qui est derrière. C’est sans doute là ce que journalistes et Mme Parisot ont perçu derrière le « ton » et l’ « ego » du ministre : présenté comme une mesure punitive, le mot « nationalisation » évoquait le spectre de ... l’expropriation.

Rien de tout cela - ni le spectre, ni le mot - n’était à l’ordre du jour des tablettes gouvernementales. A l’arrivée, le trust Mittal se déclare content, et le délégué du principal syndicat de Florange, Édouard Mar- tin, CFDT, qualifie de « trahison » le fait pour le gouvernement d’avoir renoncé, et à vrai dire de ne jamais avoir envisagé pour de bon, une « nationalisation temporaire ».
Il est permis de dire que le ressenti- ment du délégué CFDT, pour légitime qu’il soit, traduit des illusions que la grande majorité des sidérurgistes n’a- vait même pas. Mais il reste de cet épisode que, confronté à la violence sociale qu’il doit mettre en œuvre, le gouvernement a laissé filtrer des coui- nements et des frottements de méca- niques, qui ne disent pas qu’il pourrait changer d’avis, mais plutôt que la poli- tique des marchés financiers et du TSCG le brisera, tôt ou tard.

Oui, il nous fautun gouvernement de gauche !

On en arrive donc à la déclaration de J.L. Mélenchon :
« Il y a une majorité de gauche à l’Assemblée : je propose qu’elle change de centre de gravité. Je suis prêt à être Premier ministre, mais je peux aussi imaginer de ne pas l’être. Qu’une coali- tion se fasse avec des socialistes, des écologistes et des élus du Front de Gauche, sur une ment, c’est le choix des députés socia- listes de voter contre les intérêts et les aspirations de celles et de ceux qui les ont élus.

La majorité parlementaire alternative dont J.L. Mélenchon affirme ici l’exis- tence, représenterait cette majorité sociale là, et ne pourrait donc advenir que par la mobilisation sociale, et se- rait placée sous son contrôle, son man- dat, sa vigilance. Elle devrait gouverner en dénonçant le TSCG, en brisant avec le dogme selon lequel la dette soi- disant « publique » doit forcément être payée, et en s’appuyant sur la souve- raineté du peuple, elle devrait ouvrir la voie au changement de régime, vers l’assemblée constituante et la République sociale.

Et c’est, bien évidemment, possible !

Et le combat pour cela pourra modifier la donne, parce qu’il sera la vraie suite de notre victoire commune surSarkozy !
Et il s’associera au combat des Grecs et des autres peuples d’Euro-pe, Allemands compris !
Ces enjeux sont ceux de la perspective politique dont les grands mouvements sociaux ont besoin pour aller de l’avant et vaincre, parfois pour émerger. C’est bien la question du pouvoir et du régime qu’il faut résoudre, et cela n’est pas inaccessible. La majorité sociale existe, au Front de gauche d’exister réellement en œuvrant justement pour lui donner une représentation politique. Ce qui demande que, tout en reposant sur les partis dont les travailleurs sont en droit d’exiger programme, ligne et perspective, il s’élargisse, il s’affirme, non comme une composante de la majorité présidentielle, certainement pas, ni comme la gauche « extrême », mais comme le détachement avancé de la vraie majorité !

ligne de rupture évidemment avec la logique capitaliste et productiviste. C’est possible. A nous de faire la démonstration que nous sommes des partenaires fiables, idéologiquement stables, non dogmatiques. »

Oui, il y a, surtout, une majorité dans le pays qui a viré Sarkozy, rejette les licenciements, aurait voulu un gouvernement capable d’exproprier Mit- tal et d’affronter le capital, tout simplement parce que les gens veulent vivre et ne pas se faire spolier.

Au-delà de toute affaire d’« ego » et de toute combinaison « politicienne », il y a une possibilité pour que cette majorité ait une représentation politique. Ce qui l’interdit au niveau du parle-

Militant n°100 02/12/2012

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