L’intolérance à l’infidélité en général et celle des intégrismes religieux en particulier. C Delarue
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L’intolérance à l’infidélité en général et celle des intégrismes religieux en particulier.
Le thème de la tolérance a connue une certaine notoriété avec la montée de la laïcité dite positive. Il s’agirait d’être tolérant, et donc de brider son propre sentiment d’oppression pour permettre l’expression ostensible du religieux de l’autre (1). Ce phénomène a donc pour contexte français l’affaire du voile islamique mais aussi plus largement la montée de l’islam rigoriste.
Cet islam là, qui n’est pas le seul, se montre très sévère à l’encontre de l’infidélité. Des courants des autres religions ont profité de la vague pour renforcer leur emprise dans la société. Le christianisme a aussi sa branche patriarcale et « familialiste » très rigoriste qui s’appuie notamment sur un propos de Jésus : Jésus dit : “Celui qui convoite une femme seulement du regard, a déjà commis l’adultère avec elle dans son coeur". Ils ne sont pas très loin de Tariq Ramadan même s’ils se haïssent en fait.
Quand aux athées la situation est variable . Certains ont réellement accomplis par une longue réflexion une démarche de libération de l’emprise des religions, et sont en général plus ouverts dans les principes. Ce qui n’exclue pas des contradictions et des inconséquences au plan de la pratique réelle puisque la violence à l’encontre des femmes qui ont « trompés » leur mari est universelle et touche toutes les couches sociales croyantes ou non.
Ce petit texte ne porte pas sur la violence proprement dite mais sur l’intolérance et le mépris issu de l’infidélité.
Le passif de l’intolérance à l’infidélité est lourd !
La désacralisation progressive de la fidélité, qu’il convient de nommer plus justement « fin de l’exclusivité sexuelle » (voir ci-après) participe de la fin de la répression de l’adultère et corrélativement d’un montée de l’égalisation de la tolérance. Le processus en cours ne fait que débuter. Le passif de l’intolérance à l’infidélité est lourd. Il est très sexué dans la mesure ou les hommes et les femmes sont loin d’être à égalité face à l’intolérance. En effet les hommes ont largement bénéficiés de beaucoup d’indulgence que les femmes. Avec les intégrismes religieux l’intolérance vire carrément aux comportements barbares.
Lire par exemple : L’infidélité hors les lois
Dans le film « Yol », le cinéaste turc Yilmaz Güney raconte la répudiation d’une épouse infidèle par son mari, qui l’abandonne dans la montagne, sous la neige. En Iran, sous la domination de Khomeyni, les coupables d’adultère étaient punis de lapidation. En Afghanistan, depuis la prise de pouvoir par les Talibans, tout dévoilement public d’une partie de son corps par la femme est assimilé à de l’infidélité et puni de mort...
http://www.doctissimo.fr/html/psychologie/mag_2000/mag1103/dossier/ps_2841_fidelite_culture.htm
Les amours pluriels s’affirment peu à peu.
Les amours plurielles ne sont pas un phénomène récent. Ce qui est récent c’est qu’on se mette à en parler. En parler n’est pas chose évidente dans la mesure ou pour l’heure il faut combiner dire et discrétion et ce même dans les milieux sociaux les plus ouverts. L’amour pluriel ou le polyamour a été défendue par Françoise Simpere dans son livre « Il n’est jamais trop tard pour aimer plusieurs hommes ! » L’auteure ne condamne pas la monogamie mais revendique d’autres modèles.
http://www.doctissimo.fr/html/psychologie/amour/8879-amours-plurielles-itw.htm
La fidélité change de forme.
L’amour « pluriel » désacralise la fidélité au sens traditionnel dans la mesure ou elle débouche sur la remise en cause de l’exclusivité sexuelle. Mais, à mon sens, la fidélité perdure sous une autre forme : elle devient plurielle. Aimer c’est « prendre soin de » dit Eric Fromm . Ajoutons y compris sexuellement au travers d’une bonne « carte du tendre ». Autrement dit on accorde de l’attention à plusieurs femmes ou hommes y compris sexuellement et ensuite on s’en souvient plus positivement. La pluralité est évidemment variable selon les individus et sans normes précises. D’ailleurs un même individu pourra passer d’une période polyamoureuse à une période monoamoureuse. Le « tomber amoureux » ne me semble pas compatible avec la pluralité.
L’après rupture : Si la relation a été riche, source de satisfactions et de bonheur, il n’y a alors aucune raison de ne pas rencontrer à nouveau l’autre sereinement après la rupture. Ce n’est pas une obligation. Evidemment ! Mais, à priori, ce n’est pas un problème.
Christian Delarue