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L’intégrisme religieux comme rapport social de domination sexiste, sexoséparatiste. C Delarue

samedi 14 novembre 2015, par Amitié entre les peuples

L’intégrisme religieux comme rapport social de domination sexiste, sexoséparatiste.

Complément à « INTEGRISME DES RELIGIONS : PROPOSITION AU CS d’ATTAC »

http://amitie-entre-les-peuples.org/INTEGRISME-DES-RELIGIONS

Ce qui n’est pas envisagé ici c’est le volet politique et notamment le refus de la démocratie par certains. Seul le volet « moeurs » ou « sociétal » (soit une conception du monde sexiste et sexoséparatiste issue des Livres sacrés) est critiqué.

L’intégrisme religieux se décline au pluriel - il y a des intégrismes car il y a des religions - mais, en deux mots ici, on dira qu’il relève tout à la fois d’un rapport social sexiste (Danièle Kergoat - 1) , et plus particulièrement sexoséparatiste avec un enjeu spécifique de conflictualité (puisque rapport) et d’infériorisation (théologie de la « complémentarité » de LA croyante), mais aussi (Zarifian) d’oppression, d’exploitation de domination ici hyperpatriarcale (dont j’ai distingué ailleurs à propos du sexoséparatisme une version « hard » et une version « soft »), et - s’agissant des musulmans - d’une géopolitique classiste et raciste (liée au développement inégal et combiné du capitalisme - L Trotski) au sein de laquelle un patriarcat dominé par le néolibéralisme (migrants et discriminés au nord) et par l’impérialisme (au sud) a voulu reprendre la main en soumettant les femmes musulmanes (au nom de l’islam, d’une interprétation de l’islam).

Dominés dans un champs (économico-social) mais dominants dans un autre (religion-sexe) , dire cela c’est remarquer en pointillé toute la complexité de l’enchevêtrement des rapports sociaux de domination. Ce qui fait que l’on peut tout à la fois dans une perspective de solidarité (nous sommes militants mais aussi pris dans des rapports comme dominés) les défendre contre l’impérialisme, le capitalisme et les combattre au nom du refus ferme de l’intégrisme sous ses différentes formes.

Le sexisme sexoséparatisme se double d’une « islamophobie paradoxale », ie d’une islamphobie contre les musulmanes (venant des musulmans intégristes) parce que musulmanes dites « mauvaises » si elles n’adoptent pas, au nom de la religion, le modèle hypertextile (le voile et jupe longue) et la réclusion « femme à la maison ». D’ailleurs, comme préconisée par le Salon de Pontoise la cuisine est faite pour elle. Mais il n’y a pas que sexisme et sexoséparatisme, il y a une haine et agression relevant de la musulmanophobie, par haine d’un islam trop « léger ». (2)

Christian DELARUE

1) Ouvrage collectif « Travail et rapports sociaux de sexe » - Rencontre autour de Danièle Kergoat. Ed L’Harmathan 2011.

2) Les intégristes - avec le Coran à l’appui - condamne les renégats avec la dernière rigueur et le repentir n’est pas accepté par eux. Mais tous les musulmans ne font pas une telle lecture.