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L’économie sociale et solidaire, un appendice ou un faux-fuyant ? Jean-Marie Harribey

vendredi 17 avril 2020, par Amitié entre les peuples

L’économie sociale et solidaire, un appendice ou un faux-fuyant ? Jean-Marie Harribey

Mouvements, Sociétés, Politique, Culture, n° 19, janvier-février 2002, p. 42-49.

Parmi les thèmes qui ont prétendu renouveler le débat public en matière économique et sociale au cours des dix dernières années figure en bonne place celui d’un secteur de l’économie qui, selon ses promoteurs, viendrait compenser les défaillances du marché ainsi que celles de l’administration publique produisant des services non marchands. Promu sous diverses appellations assez voisines dans l’esprit, « économie sociale et/ou solidaire », « tiers- secteur », s’insérant dans une « économie plurielle », il reçut une première consécration officielle en France avec la création au printemps 2000 d’un Secrétariat d’Etat à l’Economie Solidaire, traduisant apparemment la volonté gouvernementale de lui donner une place entière dans l’économie et surtout de la développer. Déjà, en septembre 1998, Martine Aubry, Ministre de l’Emploi et de la Solidarité, qui gardait la responsabilité du nouveau Secrétariat d’Etat, avait confié à Alain Lipietz la mission de rédiger un rapport sur « L’opportunité d’un nouveau type de société à vocation sociale ». Un consensus semble donc émerger pour compléter la palette d’intervention dans le domaine de la politique de l’emploi et de l’insertion : aux mesures déjà mises en œuvre telles que l’allégement des charges, les emplois jeunes et la réduction du temps de travail, s’ajoute dorénavant l’encouragement à la création d’activités nécessaires pour donner à la société un « troisième pilier » à côté du marché et de l’Etat.

L’objectif du présent texte est d’examiner les bases théoriques de ce consensus. Après réflexion, elles paraissent assez fragiles. La raison ne tient pas principalement au fait que ces activités forment un ensemble un peu disparate par leurs statuts et les domaines concernés. Mais au fait que, bien que l’économie sociale et solidaire soit une idée très ancienne, elle reflète l’état de crise que traverse aujourd’hui la société capitaliste de plus en plus libéralisée.

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