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« L’avertissement à Israël est devenu encore plus brutal après la mort de Mandela »

samedi 4 janvier 2014, par Amitié entre les peuples

« L’avertissement à Israël est devenu encore plus brutal après la mort de Mandela »

L’Orient le Jour, lundi 16 décembre 2013

Les récents succès de la cam­pagne de boycott des colonies en ter­ri­toire pales­tinien sti­mulent les appels à des sanc­tions contre Israël simi­laires à celles qui ont pré­cipité la fin de l’apartheid en Afrique du Sud, selon des ana­lystes et des militants.

Un édi­to­ria­liste du quo­tidien israélien Haaretz égrène cette semaine avec inquiétude les toutes der­nières ini­tia­tives contre la colo­ni­sation. « La com­pagnie d’eau néer­lan­daise Vitens a coupé ses liens avec son par­te­naire israélien Mekorot, la plus grande Église pro­tes­tante du Canada a décidé de boy­cotter trois entre­prises israé­liennes, le gou­ver­nement roumain a refusé d’envoyer davantage d’ouvriers du bâtiment et l’Association d’études amé­ri­caines vote sur la rupture des rela­tions avec les uni­ver­sités israé­liennes », énumère-​​t-​​il. Cette ava­lanche se produit quelques mois à peine après l’adoption de « lignes direc­trices » de l’Union euro­péenne (UE) excluant de sa coopé­ration les ins­ti­tu­tions et entre­prises israé­liennes ayant des acti­vités dans les ter­ri­toires occupés. « L’avertissement est devenu encore plus clair et plus brutal après la mort de Nelson Mandela », qui a réveillé la mémoire « de la col­la­bo­ration d’Israël avec le régime d’apartheid et fourni de pré­cieuses muni­tions à ceux qui vou­draient les mettre sur le même plan », sou­ligne le com­men­tateur. « L’analogie pourrait ali­menter la conviction qu’Israël aujourd’hui peut être mis à genoux de la même manière que l’Afrique du Sud hier », prévient-​​il. Dans un com­mu­niqué, une porte-​​parole du mou­vement BDS (Boycott, dés­in­ves­tis­sement, sanc­tions), Rafeef Ziadah, s’est féli­citée que « l’Union euro­péenne et ses États membres com­mencent enfin à remédier à cer­tains aspects de leur com­plicité avec le système israélien de colo­ni­sation, d’occupation et d’apartheid du peuple pales­tinien ». Elle réagissait à la publi­cation le 3 décembre sur un site gou­ver­ne­mental bri­tan­nique d’une noti­fi­cation aux inves­tis­seurs que « les citoyens et entre­prises de l’UE doivent être conscients des consé­quences poten­tielles sur leur répu­tation d’une impli­cation dans les acti­vités éco­no­miques et finan­cières des colonies ainsi que des pos­sibles vio­la­tions de droits individuels ».

« Air de famille »

Si les plus farouches cri­tiques d’Israël n’assimilent pas la situation dans les ter­ri­toires occupés à l’apartheid, ils recensent bien des points communs, en par­ti­culier en Cis­jor­danie et à Jérusalem-​​Est, où Israé­liens et Pales­ti­niens ne béné­fi­cient pas des mêmes droits. « Malgré les dif­fé­rences évi­dentes entre l’Afrique du Sud de l’apartheid et le régime pyra­midal d’oppression israélien, il y a de nom­breux airs de famille. La domi­nation d’Israël sur les Pales­ti­niens constitue une occu­pation, une colo­ni­sation et un apar­theid », déclare Omar Bar­ghouti, membre fon­dateur du BDS dans les ter­ri­toires pales­ti­niens. « Indé­pen­damment de la défi­nition du régime d’oppression israélien, une des prin­ci­pales leçons que nous avons tirées de Mandela et de nos cama­rades sud-​​africains est que la résis­tance interne doit s’accompagner d’une soli­darité inter­na­tionale continue, en par­ti­culier sous la forme d’un mou­vement BDS, pour isoler l’État oppressif et le forcer à res­pecter ses obli­ga­tions », explique M. Bar­ghouti. Selon des sources poli­tiques israé­liennes citées ven­dredi par le quo­tidien Maariv, l’UE se prépare à imposer au prin­temps un éti­quetage dis­tinctif des pro­duits des colonies exportés en Europe. Le repré­sentant de l’UE pour le pro­cessus de paix Andreas Rei­nicke a indiqué récemment que cette reven­di­cation était désormais sou­tenue par la majorité des 27, contre seulement deux il y a deux ans, et conti­nuerait à gagner du terrain en cas d’échec des négo­cia­tions de paix.

Un autre ana­lyste de Haaretz considère que l’absence remarquée des diri­geants israé­liens aux funé­railles de Mandela « n’était pas un accident », jugeant incon­ce­vable de « laisser Israël non repré­senté au sommet moral mondial ». « Le danger qui menace Israël est la perte de légi­timité ». « Pour sur­vivre dans un Moyen-​​Orient dif­ficile, nous avons besoin du soutien de l’Occident et par consé­quent nous devons faire partie com­plè­tement de l’Occident », conclut-​​il.

L’isolement croissant d’Israël pré­occupe aussi son prin­cipal allié, les États-​​Unis. Le vice-​​président amé­ricain Joe Biden a affirmé le 10 décembre n’avoir « jamais vu en 40 ans un tel effort de délé­gi­ti­mation d’Israël », le qua­li­fiant de « plus grave menace à la sécurité et à la via­bilité d’Israël ».

http://www.france-palestine.org/L-avertissement-a-Israel-est