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L’appel au peuple-classe ne relève pas du populisme démagogique.

mardi 8 février 2011, par Amitié entre les peuples

L’appel au peuple-classe ne relève pas du populisme démagogique.

Texte du mercredi 5 novembre 2008 repris le 8 février 20011

La catégorie de populisme est l’ objet d’une définition « scientifique » dont on peut trouver les développements chez P A Taguieff , notamment dans « L’illusion populiste » (1). Mais la notion a beaucoup variée dans le temps y compris chez son principal « inventeur ». Ce qui pose problème. Elle a perdu de sa rigueur pour devenir un terme ambigu et polémique. Ainsi Mélenchon du PG serait populiste du fait de son gout pour griffer les élites mais pas Sarkozy qui instrumentalise les passions populaires contre les intérêts du peuple. Cette notion fait donc de plus en plus l’objet d’un discours très idéologique, très instrumentalisé par certains journalistes. Cela se comprend d’une certaine manière. Les caractéristiques scientifiques du concept permettent aisément les amalgames et les polémiques.

Sans doute faut-il aussi, comme l’a dégagé l’épistémologue Patrick Tort (2), tenir compte de la présence d’un discours idéologique au sein du discours d’un scientifique. De ce fait certains retourne en quelque sorte la signification du concept. Nous renvoyons ici à la lecture d’ Annie Collovald (3) à propos de la critique de la notion de populisme.

La référence au peuple, à qui on s’adresse dans un discours l’opposant aux élites, constitue la « manière » populiste de mobilisation politique. Mais « l’appel au peuple » ne suffit pas à caractériser comme populiste les politiques ou les associations qui mobilisent le peuple-classe contre leurs dirigeants et gouvernants, ceux-ci se trouvant dans un rapport social particulier du fait de leur alliance avec certains secteurs de la bourgeoisie ou du fait qu’il mènent une politique de classe au profit du capital. C’est l’analyse concrète de la situation concrète qui précise le type de classe dominante soutenue par les dirigeants politiques et économiques.

Le populisme c’est aussi « un peuple uni autour d’un leader ». Cela serait positif si d’autres caractères plus négatifs n’apparaissaient pas. Une instrumentalisation de l’idéalisation du peuple et de la démagogie nationaliste tourne aisément en soutien de la classe dirigeante. Le peuple a bon dos ! On parle alors de « national-populisme » . La démagogie y remplace l’appel à l’esprit critique. La xénophobie ou l’appel à la guerre sont fréquemment déployés par les élites populistes lesquelles ne se résument pas à l’extrême-droite. A tel point que l’actuel Président de la République serait le premier leader populiste de France, battant Le Pen sur la critique de l’immigration. Son discours néo-colonial en Afrique vient renforcer la justesse d’une caractérisation.

On trouverait aussi des leaders populistes à gauche. Un côté viril bien posé, un côté « grande gueule » en politique et en société, ect... Mais sont-ils dès lors vraiment « à gauche » ? Pour partie oui mais avec beaucoup d’ambiguïtés et peu d’envergure. Ils sont souvent plus près à se servir qu’à servir l’intérêt du peuple. Citons eux qui prennent appui sur des intellectuels nationalistes proche de Chevènement, tel Max Gallo par exemple. Nous sommes-là à la limite de validité scientifique du concept puisque le populisme discrédite tout à la fois l’usage de la raison et les intellectuels.

Christian Delarue.

P A Taguieff in L’illusion populiste " (éd. Berg international 2002)

Patrick TORT in La pensée hiérarchique et l’évolution Ed. Aubier coll. Résonnances 1983

Annie Collovald
Les mésusages politiques du populisme - A Collovald

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article459

Le peuple contre la démocratie : le populisme par Patrice Deramaix

http://membres.lycos.fr/patderam/textes/populisme.htm