Accueil > Antisexisme - Féminisme > Contre le sexo-séparatisme hommes - femmes ! Against sexoseparatism men - (…) > Question textile - Justice textile - Diversité textile > Jean-Claude Kaufman, le burkini et l’hypertextile sous l’hyperdémocratie. C (…)

Jean-Claude Kaufman, le burkini et l’hypertextile sous l’hyperdémocratie. C Delarue

lundi 19 juin 2017, par Amitié entre les peuples

Question textile

Jean-Claude Kaufman, le burkini et l’hypertextile sous l’hyperdémocratie

Jean-Claude Kaufman évoque à propos du burkini et l’hypertextile la notion de société hyperdémocratique qu’il rapproche explicitement de la notion de « seconde modernité » de François de Singly .

Pour lui le burkini n’est qu’une « différence » de l’autre qu’il convient d’accepter . Chacun choisit sa morale et ses vêtements. Avec le burkini, il ne s’agit pas nécessairement d’une acceptation de la société hyperpatriarcale que défendent les intégristes religieux sexoséparatistes. Car l’individu opère des accommodements.

De plus, dans une perspective de relativisme culturel montant et dominant dans l’hyperdémocratie, on ne saurait pas plus interdire le burkini que le string seulement pour hommes et femmes. Hypertextile et hypotextile doivent pouvoir se combiner sous l’hyperdémocratie. C’est là une sorte de modèle montant qui n’est cependant pas encore effectif.

Cette « seconde modernité », quoiqu’issue des conquêtes féministes, est factuellement forte de modernités (nécessairement) plurielles . Plusieurs sociologues tendent en effet à mettre le pluriel à »modernités » pour mettre l’accent sur le mélange des éléments issus de la tradition patriarcale, comme le sexoséparatisme, avec des éléments qui s’en dégagent diversement par acceptation du principe de liberté des femmes et d’égalité entre hommes et femmes. L’accent est mis sur la complexité des comportements « textiles » du fait des accommodements divers opérés par les individus du fait de la diversité des trajets individuels, du degré de leurs ruptures avec ce qui pourrait passer pour une essence réactionnaire.

Dans la seconde modernité on trouve des éléments de la société post-traditionnelle ( non pas au sens où il n’y aurait plus de transmission intergénérationnelle de modèles normatifs, mais au sens où ces éléments ont perdu leur force d’évidence, d’allant-de-soi) avec des éléments qui y résistent et qui relèvent encore partiellement de la société traditionnelle. Mais cet emprunt à la tradition ne relève pas forcément d’une acceptation du patriarcat ancien. En fait, il y a des dynamiques complexes qui se heurtent.

Christian DELARUE

L’émancipation selon JCK

À l’origine du burkini, il y a le gouvernement australien qui, après les violentes émeutes raciales de Cronulla Beach en 2005, décide de mener une opération de com en recrutant des femmes musulmanes comme maîtres-nageuses. Le gouvernement passe commande d’un vêtement adapté. On est donc plutôt dans un esprit d’émancipation, et il faut rappeler que les islamistes n’aiment pas les femmes à la plage, et encore moins les femmes en train de se baigner.

in Le burkini, les seins nus, la République et la démocratie - Le Point
http://www.lepoint.fr/societe/le-burkini-les-seins-nus-la-republique-et-la-democratie-18-05-2017-2128252_23.php

En notant l’émancipation des femmes à partir de ce qu’il y a de pire en matière de patriarcat - difficile de voir pire - pour y voir alors une « sortie d’émancipation », même sous un tel accoutrement, c’est particulièrement osé... C’est là valider l’emprisonnement textile des intégristes musulmans qui eux tolèrent la sortie des femmes de la maison - leur lieu normal de vie pour eux - mais expressément sous prison textile. C’est valable pour les jeunes filles . Ce n’est pas là une émancipation. C’est la validation d’un hyperpatriarcat sexoséparatiste.

« Seconde modernité » de François de Singly et conquêtes féministes. | Le Club de Mediapart

https://blogs.mediapart.fr/christian-delarue/blog/161215/seconde-modernite-de-francois-de-singly-et-conquetes-feministes