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J Martine - Le peuple-classe multicolore, en transition éco-socialiste !

vendredi 9 octobre 2015, par Amitié entre les peuples

J Martine - Le peuple-classe multicolore, en transition éco-socialiste.

Maintenir une perspective non dogmatique en prise avec les alternatives concrètes tel est l’enjeu. En lien avec un peuple-classe multicolore.

La question écologique (et la COP21) amène à souligner la pertinence de l’approche de Joel Martine à propos du concept de peuple-classe dans son texte de 2013 « Le peuple-classe comme travailleur collectif dans l’économie-monde et dans la transition éco-socialiste » (https://blogs.attac.org/groupe-societe-cultures/articles-cultures-anthropologie/article/le-peuple-classe-comme-travailleur et sur ce site). On sort du fourre-tout de « peuple » sans adjectif mobilisé aussi bien par la gauche que la droite et le FN !

Face à la tendance (qui est souvent la mienne), de voir d’une part le peuple-classe en diversité et même conflictualité interne constante donc très difficilement ou rarement convergent et d’autre part la classe dominante comme doublement prédatrice contre la nature et le peuple-classe, et surtout comme nettement constituée objectivement (en soi) et subjectivement (pour soi) (cf les Pinçon-Charlot), Joel Martine a, lui, mis plus l’accent sur le potentiel d’auto-transformation de ce peuple-classe dans sa lutte réelle, ici et maintenant, contre la classe dominante car, dit-il, ce « peuple-classe lutte », et ce malgré ses conflits internes et ses fractions.

Ce n’est certes pas l’ensemble de 99% de la population d’en-bas qui lutte dans un même mouvement comme la classe dominante (« qui serre bien les coudes ») peut le faire, mais ce sont bien des fractions de ce peuple-classe - travailleurs salariés, chômeurs, paysans, etc - qui luttent contre les politiques de la classe dominante et de ses soutiens technico-politiques dument appointés (le 1% d’en-haut). Il ne faut pas attendre de voir tout le peuple-classe dans la rue pour parler de peuple-classe en action ! Pour évoquer pour lui enfin une subjectivité en plus de son objectivité.

Ronan Chiquet évoque à ce propos (1) une certaine capacité politique du peuple-classe « C’est la capacité du peuple-classe à définir ses intérêts de classe dans le contexte de société globalisée que nous connaissons aujourd’hui. Ses intérêts d’ordre matériel, politique, social, écologique, inter-culturel, rapports Nord/Sud, modes de production..... doivent être priorisés et mis en adéquation avec la capacité d’action sur le terrain du moment. Donc objectifs et moyens doivent être en concordance. » Cette capacité est évoquée mais rien de dogmatique est dit sur les modalités, si ce n’est une certaine concordance nécessaire.

Avec Joel Martine on peut donc penser - théorisation matérialiste à l’appui - qu’il y bien a « en pointillé » lutte réelle vers l’éco-socialisme, un écosocialisme altermondialiste donc conçu de façon incertaine, non dogmatique, mais un écosocialisme néanmoins doté d’une double perspective articulée, tout à la fois post-capitaliste (question de la propriété posée pour le débat en lien avec une dynamique d’en-bas) et post-productiviste (quelle autre production et quelle autre consommation, sans dogmatisme mais à partir du réel pensé).

L’ analyse critique qu’il développe est matérialiste donc en prise avec ce réel en mouvement , ses contradictions multiples, ses divers rapports sociaux, ses dominations lourdes diverses, et elle est donc sociale et historique. C’est cette complexité qu’il importe d’articuler mais en laissant le contenu ouvert au débat démocratique . Chacun peut y ajouter son contenu comme l’extractivisme par exemple (cf Nicolas Sersiron), comme l’intégrisme (cf Christian Delarue).

L’idée de diversité aide à penser l’auto-transformation car nous ne sommes pas tous pareillement avancés sur le front de la lutte anti-productiviste ou anti-capitaliste. Il y a donc non arrogance, humilité ici mais néanmoins avec l’idée d’une transformation à mener et c’est cette transformation plus ou moins consciente qui aide à son tour à percevoir une perspective dynamisante, mobilisatrice. Et ce peuple-classe - français ou autre - n’évolue pas seulement par des prises de consciences en entre-soi mais aussi - et c’est important - en luttant contre la classe dominante. Je dirais même que c’est là que se cale un équilibre instable entre conquêtes sociales (et fiscales) des 99% et conquêtes écologiques car l’articulation des deux perspectives écsocialistes n’est pas dogmatique. Elle est juste posée et à débattre pour son contenu.

Christian DELARUE

1) De la maturité politique du peuple-classe. R Chiquet - Amitié entre les peuples
http://amitie-entre-les-peuples.org/De-la-maturite-politique-du-peuple