Interview de Jean-Yves CAMUS sur Regards

Interview de Jean-Yves CAMUS sur Regards

Sous titre : Le rassemblement national est-il un national socialisme ?

Réponse négative.

L’entretien débute sur le 30 janvier 1933 date de l’accès au pouvoir d’Adolphe Hitler il y a 90 ans.
https://www.youtube.com/watch?v=JWR4pGkAoLU&t=13s

Cet interview de M Camus, qui assurément connait bien son sujet, vient compléter, préciser mon propre texte : « Le NDSAP et le RN, ni nazi, ni populiste. »
http://amitie-entre-les-peuples.org/Le-NSDAP-et-le-RN-ni-nazi-ni-populiste-Christian-Delarue

Le terme fascisme a, je crois, deux sens courants : il a celui très général de matrice à divers courants ou régimes politiques très autoritaires (classisme, racisme, sexisme, homophobie) mais il a aussi un sens plus spécifié, lié au parti fasciste de Mussolini et donc une définition qui n’est ni le nazisme ni les dictatures de type Espagne de Franco, Portugal de Salazar , Grèce des Colonels, etc...

Le FN de 72 puis le RN de 2018 a repris la flamme du MSI italien.
Après deux « dédiabolisations » (une première en 72 avec J-M Le Pen mis en avant par des plus extrémistes se réclamant du nazisme en arrière plan et plus tard une seconde avec Marine Le Pen par rapport aux saillis de son père, qui aussi ne cherchait pas à être élu), la constante FN-RN reste la « préférence nationale » devenu la « priorité nationale » forte et excluante : flamme justifiée)

Retour à J-Y Camus :

NDSAP-RN : Il n’y a pas de politique d’extermination des musulmans par le RN comme pour le NDSAP qui a lui voulu et réalisé l’extermination des juifs. Il y a certes essentialisation et stigmatisation du musulman mais c’est différent. Là « on passe d’un problème de génome à un problème de culture  ».

– Sur le « national-populisme » : Quel peuple nazi ? Quelle considération du peuple ?
« Ni le fascisme italien ni le parti nazi n’ont fait état du référendum populaire. »
Les libertés individuelles sont nécessairement très limitées dans une conception organique du peuple. Le génome d’un peuple-race prévaut ici sur les droits. La souveraineté d’un peuple ainsi conçu prime sur les droits et libertés. Ce peuple suit son chef, son conducator.

– Quel peuple côté extrême-droite française ?
Il y a une distinction à faire : Pour Marine Le Pen l’assimilation des résidents étrangers est encore possible (avec effort culturel certes) mais pas pour Zemmour ou là - nettement - ce n’est plus possible. Il y a donc bien une différence de nature entre eux-deux, même si il y a politique d’exclusion dans les deux cas.

Addendum : Il y a eu il y a peu une scission de Action Française a Rennes sur le même clivage : l’un haineux explicitement racialiste, l’autre se voulant hors racialisme mais dans la seule exclusion nationale-sécuritaire de « l’immigration massive ». In fine c’est la même exclusion raciste.
L’un est aussi d’apparence viriliste-militariste (et violent), l’autre « présentable » : on dit CC-TT (costard-cravate ou tailleur-talons).

Christian Delarue