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Intégration entre anthropologie juridico-universaliste et anthropologie socio-culturelle. C Delarue

samedi 5 novembre 2011, par Amitié entre les peuples

Intégration entre anthropologie juridico-universaliste et anthropologie
socio-culturelle.

Note de lecture.

L’auteur d’un ouvrage sur l’anthropologie juridique - Norbert Roulland (1)- confronte le modèle juridique français fondé sur l’unité du genre humain et marqué par une certaine uniformité juridique à l’hétérogénéité socio-culturelle des sociétés.

La notion juridique d’égalité s’oppose à celle de « discrimination positive » et donc à l’idée de multiculturalisme, de sociétés pluriculturelles. La reconnaissance de la « diversité culturelle » est néanmoins possible dans le cadre juridique français mais elle ne doit
alors pas sortir du cadre de « l’intégration », mais une intégration souple , une intégration respectueuse des différences pour peu que ces dernières cherchent à s’accommoder. Dire ici que les différences doivent « s’accommoder », signifie plus élimination des aspérités culturelles trop fortes par le frottement des dites cultures que respect du multiculturalisme. Mais la diversité culturelle est censée se maintenir dans ce compromis et cet entre-deux.

Pour sauver la « diversité culturelle » sans reconnaître le multiculturalisme le HCI a donné au concept d’intégration un contenu qui le distingue nettement de l’assimilation ou le différent allogène doit rapidement résorber intégralement toute sa « différence » dans la société d’accueil . La différence disparait donc totalement par l’assimilation complète à la culture dominante. En distinction, le concept d’intégration développé par le HCI promeut en quelque sorte le modèle interculturel mais sans présupposé du pluriculturel . C’est osé mais c’est ainsi.

L’interculturel s’effectue par une dialectique de la rencontre . Le respect de chacun y est promu conformément aux préconisations de l’UNESCO mais chacun doit faire un effort dans la rencontre pour que celle-ci perdure sans conflit. Doit-on ici supposer - sauf naïveté sur la réalité - que l’allogène à plus d’effort à faire que le « français de souche » ? C’est pour cela que l’UNESCO reconnaissait préalablement les particularités culturelles et donc le pluriculturel en même temps que la nécessité de l’interculturel pour le « vivre ensemble ».

Christian DELARUE

1) in « La tradition juridique française et la diversité culturelle. »

http://www.reds.msh-paris.fr/publications/revue/pdf/ds27/ds027-10.pdf