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Il y a 20 ans en Algérie, la montée en puissance du FIS

dimanche 27 juin 2010, par Amitié entre les peuples

Il y a 20 ans en Algérie, la montée en puissance du FIS et de la violence d’Etat ;

J’ai fait un séjour en aout 1990 dans une Algérie en transition. Retour en arrière. J’ai aussi participé entre 92 et 97 à un groupe de solidarité à contre le FIS (et le gouvernement algérien d’alors) à Rennes. Ch Delarue

La démocratie en Algérie 1990 (TV Canada)1/2 YouTube

http://www.youtube.com/watch?v=oC8yX87j4f0&feature=related

La suite de l’octobre 1988 en Algérie se traduit par la montée en puissance de l’islam radical. En effet, deux ans plus tard, en 1990, le FIS - Front islamique de salut - remporte un premier succès aux élections locales qu’il confirme l’année suivante en 1991, aux élections législatives. En décembre 1991 commence la « décennie noire » en Algérie.

1) Octobre 1988 : Emeutes populaires contre la « Perestroïka à l’Algérienne » de Chadli Bendjedid

Algerie : autopsie d’une tragedie 1988-2000
http://www.youtube.com/watch?v=xNPnXpZfz3o

La « Perestroïka à l’Algérienne » (1) de Chadli Bendjedid, président d’une République militaro-socialiste depuis 1979, débouche en octobre 1988 sur les émeutes de la jeunesse et sur une féroce répression. Les tortures étaient assurées par la sécurité militaire proche de Chadli qui ne partira que sur démission suite au coup d’ Etat de 1992. Le processus de démocratisation s’est transformé en répression prolongée.

Les émeutes de la jeunesse et du peuple-classe algérien sont dues au volet économico-social de cette perestroïka et pour l’approfondissement du volet politique en termes de libertés publiques, civiles et sociales nouvelles. Elles contestaient les sévères politiques d’austérité et aux inégalités sociales maintenues voire accrues.

2) Le FIS (Front Islamique du Salut) (Algérie)

http://www.medea.be/index.html?doc=76

Fondé le 18 février 1989 dans la mosquée al-Sunna de Bab el Oued à Alger, le FIS a été légalisé par le ministère de l’Intérieur le 16 septembre 1989.

Le FIS centre son idéologie sur le respect strict des valeurs de l’Islam. Selon lui, la législation doit se soumettre aux impératifs de la Chari’a dans tous les domaines. Le concept de démocratie est assimilé à l’athéisme, et la légalisation des partis « qui prônent la contradiction avec l’islam » est condamnée. Avant le premier tour des élections législatives de décembre 1991, certains dirigeants parlaient d’interdire les partis laïques et socialistes en cas de majorité du FIS. Loin d’être homogène, le FIS est marqué par des dissensions philosophiques internes nettes entre le clan de la Djazaara (les « djazaristes », partisans du dialogue et d’une islamisation par étapes), proche des Frères Musulmans égyptiens, et le clan de la Salaafia (les « salafistes », partisans d’une islamisation radicale de la société algérienne et plutôt internationalistes).

Christian Delarue

1) On évoque la Pérestroika par rapport à l’ouverture politique multiforme du régime initiée par Chadli Bendjedid contre les bureaucrates conservateurs. Il a pris la décision de libérer le premier président de la République, Ahmed Ben Bella, emprisonné par Boumediène depuis le coup d’Etat ; il a pris la décision de « faire rentrer » l’opposition au pays : comme le cas d’ Hocine Aît Ahmed et Bachir Boumaza (hommes historiques)… ; et il se débarrassa très vite des tous les membres du conseil de la révolution, et plus tard de certaines autres personnes gênantes. (cf wikipedia).

De plus, la constitution de 1989 consacre le multipartisme, la liberté d’expression, d’association et de réunion, ainsi que la séparation des pouvoirs. Le socialisme pouvait prendre une autre figure à condition d’approfondir la démocratisation contre les militaires via une redistribution des richesses au profit du peuple-classe. Ce ne fut pas le cas. Le changement n’est pas venu d’en-haut par simple « pérestroika »car sans lutte d’en-bas les bureaucrates n’ont pas voulu « scier la branche sur laquelle ils étaient assis ».