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Il n’y a qu’un arabe dans l’affaire Clearsteam !

samedi 27 mars 2010, par Amitié entre les peuples

Il n’y a qu’un arabe dans l’affaire Clearsteam !

Le profilage ethnique est inconnu de Philippe Bilger.

Voici le propos de Philippe Bilger : « Je propose à un citoyen de bonne foi de venir assister aux audiences correctionnelles et parfois criminelles à Paris et il ne pourra que constater la validité de ce “fait”, la justesse de cette intuition qui, aujourd’hui, confirment un mouvement né il y a quelques années. Tous les noirs et tous les arabes ne sont pas des trafiquants mais beaucoup de ceux-ci sont noirs et arabes. Je précise car rien dans ce domaine n’est inutile : qu’il y ait aussi des “trafiquants” ni noirs ni arabes est une évidence et ne me rend pas plus complaisant à leur égard. Il n’est point besoin d’aller chercher des consolations dans les statistiques officielles dont la finalité presque exclusive est de masquer ce qui crève les yeux et l’esprit si on accepte de regarder ».

http://www.philippebilger.com/blog/2010/03/eric-zemmour-ou-le-trublion-officiel.html

Le « profilage ethnique » de la police explique qu’il y ait plus de noirs et d’arabes dans les tribunaux que de blancs. Ce fait assez peu développé n’est pas pris en compte par Philippe Bilger qui s’en tient à l’apparence des choses et qui du coup confond cause et conséquence. Si la police n’arrête que des noirs, il n’y aura que des noirs dans le box. Mais la délinquance ne sera pas noire pour autant puisque la délinquance blanche restera en liberté.

Le profilage ethnique est grosso modo l’autre nom du contrôle au faciès . La police use alors d’une technique d’interpellation fondée sur des caractéristiques visibles des individus . Dans les lieux publics à fort passage on l’on voit la police au travail on remarque qu’elle arrête surtout les noirs, les arabes. Il peut y avoir couplage du critère racial-raciste avec d’autres profilages comme l’interpellation de jeunes hommes notamment ceux qui par leur façon de s’habiller peuvent à leurs yeux les rattacher à la marginalité ou à la pauvreté.

Le profilage ethnique fait l’impasse sur la délinquance en col blanc car les hommes et les femmes avec attaché-case et voiture de prestige (sans parler de l’hyper-classe internationale avec yacht et avion personnel) ne seront pas importunés par un contrôle. Il est vrai que ces délinquants-là craignent plus à priori les brigades spéciales ou les agents du fisc que le policier de rue. Et encore pas les plus gros ! Comme le dit Maître Eolas dans son excellente chronique « On voit que ce qu’on regarde », il n’y a qu’un arabe dans l’affaire Clearsteam.

On pourrait alors dire que la délinquance d’affaire est blanche et masculine. Mais précisément l’approche raciale ne dit jamais la vérité d’un processus. Elle en reste à l’apparence des choses. L’impérialisme n’est pas blanc, il n’est même pas à strictement parlé occidental car il est largement le fait de la seule classe dominante des pays du nord. On y ajoute une large fraction de la classe politique dirigeante et la vérité est dite !

J’entends déjà certains me répondre que la bourgeoisie impérialiste du nord est blanche et masculine. Très très largement certes. Mais le facteur important c’est la classe sociale, pas la couleur de peau. Le racisme se trompe d’analyse et de colère ! De nombreux blancs sont membres du peuple-classe et surtout du prolétariat (qui n’est pas le salariat). A l’inverse dans les pays du sud on trouve une bourgeoisie compradores noire ou arabe qui émarge à la mondialisation capitaliste, du moins sur les restes du festin.

Christian Delarue

Lire : On voit que ce qu’on regarde Maitre Eolas
http://www.maitre-eolas.fr/post/2010/03/25/On-ne-voit-que-ce-qu-on-regarde