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Identité minimale et religions monothéistes - débat MRAP 35

vendredi 9 septembre 2016, par Amitié entre les peuples

Identité minimale, racisme et religions monothéistes

Brèves notes à propos de l’exposé et du débat du MRAP Rennes d’hier soir 8 septembre 2016 sur le texte de Christian Delarue
Essentialisation raciste : Haine des musulmans car musulmans

Un premier point est abordé.

Juifs, chrétiens, musulmans ont bien des IDENTITES DIFFERENTES qui les spécifient, des identités qui donnent à chaque religion une définition propre, et ce sans qu’il s’agisse d’une essentialisation (terme à définition variable), sans que l’on puisse parler d’une racialisation du point de vue antiraciste. Christian Delarue est d’accord sur ce point qui est oublié dans son texte.

Juifs, chrétiens, musulmans, au plan identitaire, s’appuient sur des LIVRES DIFFÉRENTS : l’Ancien Testament pour les juifs, Le Nouveau Testament pour les chrétiens, le Coran pour les musulmans. Pour le dire simplement, car c’est plus compliqué (cf wikipédia). Mais il ne s’agit pas là d’être érudit ou étudiant spécialisé en religion. On pointe juste l’existence d’un livre fondamental sans dire surtout que tous en font la même lecture.

Il y a aussi pour chaque religion les ANCRAGES HISTORIQUES ET CULTURELS qui construisent des peuples à connotation ethnico-religieuse. Mais pour cette discussion (contre les préjugés de type raciste ou assimilé) on met cela de côté car le juif croyant n’est pas nécessairement du peuple Juif (avec une majuscule pour Juif) et le musulman n’est pas nécessairement arabo-musulman. Il est très important de bien faire ces distinctions au plan de l’antiracisme. Pas de présupposé, pas de préjugé ! Car le racisme, comme mode de penser, tend à figer le divers culturel dans une Nature fixe et immuable, à l’image précisément d’une soi-disant « race » biologique.

Ajoutons, pour mémoire, que chaque grand monothéisme a connu ses DIVISIONS : chiites, sunnites et autres chez les musulmans ; séfarades et ashkénaze chez les juif ; catholiques et protestants chez les chrétiens. Là encore c’est dit rapidement car sans importance pour le sujet.

Chaque monothéisme croit aussi en l’existence de son PROPHETE : Moîse, Jésus Christ, Mahomet. Mais, et c’est très important, il y a différentes interprétations sur ce que chacun a dit. Sur ce que cela représente aujourd’hui. Et ici chaque religion a, de plus, ses fondamentalistes différents des croyants plus en adaptation à l’évolution.

L’identité est sommaire. Il importe de ne pas penser, trop rapidement que des millions de croyants lisent, pensent et vivent pareillement leur croyance. On trouve énormément de différences internes qui empêche la racialisation sous un essence fixe et immuable à l’image d’une pseudo-race.

A partir de là, comme le dit Christian D., il faut surtout voir les différences d’interprétation, la diversité des pratiques et refuser d’essentialiser, de racialiser, de communautariser, d’amalgamer, de mettre tous les croyants d’une même religion dans un même pot commun.

Comment mettre un intégriste sexoséparatiste qu’il soit juif haredim ou musulman dans le même pot communautaire (raciste-communautariste) alors qu’ils s’opposent extrêmement farouchement aux autres croyant-e-s du même Livre. Et les intégristes religieux tendent, de façon limite raciste (infraracisme), à définir tous les membres de leur religion à partir d’une pratique minoritaire et contestable. Comme antiraciste on ne saurait les suivre. On vise une minorité parfaitement critiquable et ils crient stigmatisation des musulmans de tous les musulmans. C’est faux ! C’est de la manipulation de l’opinion.

Il y a aussi une façon de critiquer l’islam de façon caricaturale et radicale (ce qui est parfaitement possible mais pas toujours sérieux) mais aussi et surtout en attribuant ensuite cette charge critique à tous les croyants de la dite religion (au lieu d’une minorité le cas échéant) ce qui est faux et raciste (cf Redeker 2006 et la vidéo Fitna de Wilder).

Chez les croyant-e-s de chaque religion on rencontre des gens vivables et d’autres qui ne le sont pas. On peut trouver cela aussi chez des athées mais ce n’est pas la question étudiée, celle de la racialisation à partir de la religion.

Note CD