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ISLAMISME : Socialisme ou barbarie

vendredi 6 novembre 2020, par Amitié entre les peuples

Islamisme : socialisme ou barbarie

Joseph Andras et Kaoutar Harchi

Extrait de Regard : notes et texte complet en lien ci-dessous

Comment définir l’islam politique contemporain, demandait Amin en 2009 ? Comme « un mouvement politique qui mobilise l’appartenance religieuse dans sa forme la plus vide, la plus rituelle, conformiste et réactionnaire [3] ». À quoi aspire-t-il ? À la mise en place d’un pouvoir en charge d’appliquer la loi divine et à une vie économique soumise aux règles religieuses des rapports marchands. De quoi laisser « intact le pouvoir réel des classes possédantes » : il est « interdit de s’attaquer à la propriété, qui est sacrée, aux fortunes, quelqu’importantes et inégalement réparties soient-elles [4] ».

Ainsi, précisait-il quelques années plus tard, le président égyptien Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, a « accepté sans la moindre hésitation le libéralisme économique, la liberté non entravée des marchés, y compris celui du travail, avec tous leurs effets sociaux catastrophiques [5] ». Refus de fixer un salaire minimum, opposition aux grèves ouvrières, rejet des revendications de la petite paysannerie : les options défendues par l’organisation sunnite « sont celles du capital international dominant des puissances occidentales [6] ». Sous la bannière de l’économie islamique, on trouve seulement « les préceptes les plus banals du libéralisme américain [7] ».

La diversité des mouvements islamistes internationaux – des « modérés » aux « terroristes » – n’est que mirage, assurait encore l’ancien conseiller du président malien Modibo Keïta : leurs désaccords sont affaire de tactiques (infiltrer ou non l’appareil étatique, user ou non de la violence). L’émergence de ces formations est, d’une part, « l’expression d’une révolte parfaitement légitime contre un système qui n’a rien à offrir aux peuples [8] », et, de l’autre, « le revers des faiblesses [9] » de la gauche anticapitaliste. Si les islamistes peuvent se montrer populaires, ils ne s’engagent pas sur le terrain des luttes sociales : ils pratiquent la charité. L’islamisme ne sera dès lors jamais rien d’autre qu’« une illusion qui cache une capitulation devant les vrais défis [10] » : « Loin d’être antinomiques, les discours du capitalisme néolibéral globalisé et celui de l’islam politique sont complémentaires [11] ».

Islamisme : socialisme ou barbarie - regards.fr

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