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INTEGRISME DES RELIGIONS : PROPOSITION au Conseil Scientifique d’ATTAC - C Delarue

mercredi 8 février 2017, par Amitié entre les peuples

INTEGRISME DES RELIGIONS : PROPOSITION AU Conseil Scientifique d’ATTAC

Membre du groupe « Cultures et société » lié au Conseil scientifique d’ATTAC j’ai proposé au printemps 2015 que l’on analyse l’intégrisme religieux et les intégrismes religieux. Ce qui n’est pas tout à fait la même chose - c’est à préciser évidemment - que le fondamentalisme ou les fondamentalismes. C’est souvent pris comme quasi équivalent, comme quasi-synonyme, la différence étant jugée mineure.

Comme militant antiraciste - ex membre du bureau exécutif du MRAP du temps de Mouloud AOUNIT - j’ai du me faire une opinion sur le Coran car la question revenait beaucoup trop souvent . Je sais donc qu’il existe plusieurs lectures. C’est secondaire de dresser une typologie. L’essentiel est ailleurs.

Les plus réactionnaires des religions prennent appuis pour leur offensive sur des précisions littérales à propos des moeurs, de la sexualité, des femmes, des homosexuels, des athées, des autres religions. Mais comme militant laique ce n’est pas tant le type l’interprétation qui m’intéresse mais surtout la pratique sociale, c’est à dire les effets, ce que les croyant(e)s font de cette interprétation à savoir les discours, les attitudes, les comportements. D’ou le terme intégriste différent de fondamentaliste mais aussi des autres modes d’affirmation de sa croyance plus en tolérance, en liberté, égalité, laïcité.

Le christianisme, le judaisme et l’islam - mais d’autres religions aussi - sont traversés par plusieurs courants en fonction de ce qu’ils acceptent (ou non) de la modernité. La modernité ne vise pas ici les aspects économico-sociaux ou plus nettement encore le capitalisme proprement dit - critiqué par exemple par la théologie de la libération - mais d’une part la démocratie et la laïcité et d’autre part le « sociétal », la culture, des moeurs ou la liberté et l’égalité sont de principe (et pas la complémentarité, la hiérarchie et l’inégalité). L’intégrisme religieux impose un ordre moral dans le champs dit « sociétal » mais il peut aussi aller plus loin. Ce qui oblige à des distinctions.

Concernant l’islam, on trouve plusieurs courants : un courant progressiste, dit parfois « modéré » ou « tolérant » voire « d’émancipation », qui est favorable à la démocratie, à la sécularisation, la liberté et l’égalité des femmes et ne stigmatise pas l’homosexualité pas plus que la séduction, un autre courant dit fondamentaliste, avec des sous-courants, se montre via l’action politique - qui peut être militaire et terroriste (sous-courant ici) - contre la démocratie et la laïcité et développe une haine des mécréants et des homosexuels ainsi que des femmes qu’ils ne conçoivent que cachées et sans aucune séduction d’ou une politique répressive de type sexoséparatiste plus ou moins intense (« hard » = réclusion à la maison et sorties accompagnées du frère ou du mari, « soft » = sortie libre mais en hypertextile c’est à dire voilée avec habits larges et longs et contrôlés tout le temps), un troisième courant, « gramscien », n’agit que dans la société civile par l’action « culturelle » sexoséparatiste et par la ré-islamisation des mondes musulmans (dans ou hors les pays musulmans) et ce sans se préoccuper d’une action politique ou d’un prise de contrôle du pouvoir. On trouve ce type d’intégrisme agissant en Europe. Il manifestait en France avec la droite catholique contre le mariage des homosexuels.

Christian DELARUE

Le 11 mars 2015

https://blogs.mediapart.fr/christian-delarue/blog/010515/integrisme-des-religions-proposition-au-conseil-scientifique-d-attac

Addendum sept 2015

L’intégrisme comme rapport social de domination sexiste, sexoséparatiste. C Delarue -
http://amitie-entre-les-peuples.org/L-integrisme-comme-rapport-social