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Hollande et Valls : Travaillisme et productivisme pour le patronat ! C Delarue

lundi 14 avril 2014, par Amitié entre les peuples

Hollande et Valls : Travaillisme et productivisme pour le patronat !

Contre le travaillisme et le productivisme de Valls et du PS.

I - En guise d’introduction sur Bellaciao lire ces 4 billets.

Arrêtons d’assister les patrons ! - Frédéric Lordon
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article140719

Manuel Valls, nouveau capitaine de l’austérité - Thierry Brun
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article140739

Coût du travail : Valls répond aux revendications du Medef - Jean-Baptiste Chastand
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article140738

Valls, le premier ministre français nouvellement nommé promet l’austérité et fait des appels du pied à l’extrême-droite - Alex Lantier -
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article140744

II ...mais aussi pour ce billet plus spécifique :

Les éditorialistes du 12 avril / France Inter
http://www.franceinter.fr/emission-le-journal-de-la-semaine-politique-les-editorialistes-du-12-avril

L’accent y est mis nettement sur le travaillisme et le productivisme comme politique de droite de la « gauche de centre ».

III - Réponse possible de gauche : partage contre travaillisme.

Pas partage de la misère mais partage des richesses, donc s’en prendre aux très riches et à l’oligarchie.

Le productivisme capitaliste s’appuie sur le travaillisme au sens d’exploitation généralisée de la force de travail.

Ici, loin de toute théorisation marxiste restrictive, on exploite encore plus aussi bien les employés de bureau du privé que les ouvriers de l’industrie, les travailleurs du privé que les travailleurs du public et les fonctionnaires du rang (C, B, A de base). D’ou le néologisme de travaillisme qui met l’accent sur une tendance forte au « faire travailler plus » tous les travailleurs salariés et même les travailleurs indépendants soumis à des entreprises donneuses d’ordres.

A ) Adopter un sens nouveau pour travaillisme !

lire :

Contre le travaillisme pour le bien vivre.
http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article1166

Contre le travaillisme, pas l’abstinence mais le travail sobre !
http://blogs.mediapart.fr/blog/christian-delarue/301012/contre-le-travaillisme-pas-labstinence-mais-le-trava

L’anti-travaillisme rouge et vert .
http://blogs.mediapart.fr/blog/christian-delarue/050512/lanti-travaillisme-rouge-et-vert

et surtout ce texte :
Contre la doxa travailliste en Europe vive la RTT et le partage du travail.
http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article1076

B) Pour une nouvelle RTT en Europe !

Contrairement aux éditorialistes mainstream il y a à penser que la « gauche de centre » de Hollande et Valls propose certes une politique de droite de type travaillisme et productivisme mais qu’il ne s’agit nullement d’un fatum. La croissance capitaliste serait pour la doxa le dogme intouchable des politiques de droite et de gauche-centre (UMPS en France) .

Le travaillisme et le productivisme capitaliste sont liés par la politique de surexploitation de la force de travail, de celles et ceux qui travaillent déjà la précision est d’importance. Il s’agit d’une politique opposée, symétriquement contraire, à celle de partage du travail par RTT hebdomadaire , politique économique et sociale qui serait aujourd’hui d’aller vers les 32 ou les 30 heures hebdomadaires en Europe, en lien avec un SMIC européen variable. Si une autre Europe est possible c’est celle d’une RTT généralisée contraire au travaillisme productiviste !

Cette politique de croissance, dite très idéologiquement « socialisme de l’offre, » va s’appuyer en pratique sur le patronat, le petit ou le grand malgré les différences d’échelle, car c’est lui qui doit « mettre en musique » le travaillisme, le « travailler plus ». Et il sait le faire. C’est même pour une large majorité son obsession ordinaire et historique ! Il va donc accentuer d’une part l’intensification du travail mais aussi l’augmentation du temps de travail autrement dit le « travailler plus sans payer plus » (ou du moins en payant moins que juste et nécessaire). Car la logique travailliste est d’accumuler plus les profits des entreprises privés, fer de lance du productivisme.

Le productivisme attendu, quand il ne s’agit pas de montée de la finance, va probablement s’adresser aux couches sociales aisées ; ce qui risque de contrarier une réelle politique de transition écologique remplacée par une écologie marchande fort chère. Les couches sociales aisée (dernier décile d’en-haut) et la bourgeoisie (1% d’en-haut) vont faire montre d’écologie de marché appliquée avec des maisons écolos, des voitures écolos, de l’énergie écolos (éoliennes de quartiers aisés par exemple).

Surtout notre « gauche de centre » pense semble-t-il que ces profits vont aller à l’investissement productif au lieu d’aller à la financiarisation de l’économie et au-delà à l’enrichissement des très riches : la fameuse minorité oligarchique du 1% d’en-haut. Il n’y a que l’encadrement supérieur qui peut espérer de nouvelles augmentations de revenus en faisant le « sale boulot » du travaillisme-productiviste. On peut même parier, sans trop se tromper, qu’avec pareille incitation, le harcèlement au travail et les suicides vont augmenter dans les années à venir.

Christian Delarue