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Haine « douce » ? Les violences passives C Delarue

mercredi 4 janvier 2012, par Amitié entre les peuples

HAINE « DOUCE » ? LES VIOLENCES PASSIVES

A propos de violences passives on évoque souvent celles des institutions comme les maisons de retraites et donc à l’encontre des personnes âgées. Ici, il s’agit d’autre chose.

Les violences passives sont souvent omises face aux violences actives.
Pour ces dernières lire LA VIOLENCE CONTRE LES FEMMES

http://www.prevention.ch/haltealaviolence.htm

Les violences actives sont relativement connues quoique nombreuses,
celles passives le sont beaucoup moins.

I - Citons au titre des violences passives :

Elles « fonctionnent » au travail ou dans le quartier entre personnes qui se connaissent bien.

1 - L’invisibilisation  :

L’individu vous voit bien mais fait semblant du contraire.
Il passe à coté de vous et il ne vous salue pas. Il entend vous ignorer totalement comme être humain.

2 - L’évitement manifeste.

Il change de trottoir pour ne pas avoir à vous saluer.

Facteurs aggravants :
Facteur répétition : Plus ce défaut de salutation est fréquent alors que les personnes se connaissaient bien et plus la violence est forte.
Facteur subjectif : Plus vous avez de l’estime pour la personne (par ailleurs) et plus le procédé est violent.
Facteur comparatif : la personne salue bien des étrangers mais pas vous. Cela renforce l’impact de la violence.
En tout état de cause il s’agit d’une marque de mépris.
Elle sera peu violente pour les individus qui vivent ordinairement dans un monde de mépris. En fait ils font « comme si » mais la violence fait son travail de destruction.

3 - Le regard méprisant.

Il vous regarde des pieds à la tête avec mépris. Cela est la forme euphémisèe d’une violence qui évite le crachat aux pieds (violence active) voire le crachat à la figure.
Le regard peut être ambivalent entre deux formes opposées : celui de reconnaissance et celui de mépris. Les erreurs d’attribution sont donc possibles.

NB A la suite de l’invisibilisation qui suppose la proximité relative on peut trouver la néantisation complète : l’individu va volontairement jusqu’à ne plus être en situation de pouvoir vous croiser.

II - Débat sur la portée de ces violences.

Les formes passives de violence dénotent une haine de l’autre apparemment « douce » ou plutôt modérée. On parlera plutôt alors de ressentiment.
Cependant il importe de remarquer qu’elles peuvent être particulièrement tenaces donc répétitives et destructrices.

Christian DELARUE