HEMISPHERE GAUCHE et EUROPE : Trois visions européennes s’opposent.

mardi 26 mars 2019
par  Amitié entre les peuples
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HEMISPHERE GAUCHE et EUROPE : Trois visions européennes s’opposent.

Nous aimons l’Europe, pas l’Union européenne !

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Linke HEMISPHÄRE und EUROPA : Drei europäische Visionen entgegenzusetzen.
Wir lieben Europa, die Europäische Union aber nicht !
http://amitie-entre-les-peuples.org/Linke-HEMISPHARE-und-EUROPA-Drei-europaische-Visionen-entgegenzusetzen

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Le dogme fort de l’Union européenne est celui de la "concurrence libre et non faussée". Il débouche sur des politiques nuisibles de libéralisation, de financiarisation, de privatisation, de marchandisation généralisée qui cassent de façon continue depuis des années les services publics, les garanties sociales, les politiques d’implantation territoriale des services sur les territoires . Ces politiques bénéficient surtout au bloc social d’en-haut (classe dominante et en-dessous). Ce libéralisme économique destructeur du social est aussi incompatible avec une transition écologique. Ce libéralisme économique mis en oeuvre par l’oligarchie s’accompagne de politiques répressives contre les classes sociales qui se lèvent contre l’austérité, les bas salaires, la précarité, le chômage.

I - Trois visions, pas deux !

Trois visions européennes s’opposent : 1- une vision souverainiste-nationaliste, 2 - une vision néolibérale pro-union européenne (Macron), 3 -une (ou des) vision(s) d’alternative pro-europe mais anti-union européenne.

a) La vision souverainiste propose le Frexit comme il y a eu le Brexit (non terminé). Son contenu plus ou moins nationaliste lui donne aisément un contenu inter-classiste qui laisse place aux idées-forces de droite et de la classe dominante nationale mais aussi aux courants anti-migrant.es.

b) La vision néolibérale pro-Europe défend l’Union européenne, sa troïka, sa gouvernance pro-riches du 1%, pro-multinationales et son oligarchisation anti-démocratique, anti-sociale et anti-écologique. Sous couvert d’ "aimer l’Europe", elle veut nous faire accepter les institutions néolibérales de l’Union européenne avec toutes ses dérives .

c) A l’opposé de ces deux visions, il existe un ou des courants pro-Europe mais anti-Union européenne. La critique de la construction de l’Europe depuis 1986 (Acte unique européen) jusqu’à nos jours montre toute la faiblesse de l’Europe sociale et toute la force du concurrentialisme économique destructeur qui mine les solidarités, une construction bien à l’opposé d’une nécessaire démocratisation au profit des peuples. Refuser le carcan des traités de l’Union mais pour les "Justices" en Europe : sociale, fiscale, territoriale, climatique et environnementale. Dans cette perspective, la sortie de l’Euro pourra être utilisée comme une menace ! (2)

II - Le peuple sous deux sens.

S’appuyer sur les peuples est nécessaire. Quel peuple ?

a) - Le peuple forme d’abord une communauté politique et citoyenne qui doit savoir et pouvoir travailler au bien commun de la dite communauté qui comprend aussi les classes sociales modestes, celles "ayant des fins de mois difficiles". Or ni la démocratie réellement existante, ni la République actuelle ne parviennent à construire la justice sociale et fiscale. Pas plus la justice territoriale, surtout pour l’Europe ou se concentrent les industries et les richesses au centre (RFA) alors que les périphéries s’appauvrissent.

Médiations : Les partis politiques se réclamant de la sociale-démocratie du type PS en France n’ont jamais pu, depuis 1983, offrir - sauf la RTT à 35 heures - des alternatives aux politiques néolibérales destructrices. Il reste en France le PCF, la FI et le NPA comme forces politiques de transformation sociale à gauche, en plus des écologistes de gauche

b) - Le peuple est aussi - complémentairement - sur un côté d’un rapport social inégalitaire et conflictuel . A l’opposition classique "peuple/élite" on évoquera plus, de nos jours, l’opposition du peuple-classe 99 % contre le 1 % et les multinationales. Cette opposition apparait de plus en plus pertinente. Elle n’annule pas la notion de communauté politique avec ses citoyens et ses représentants.

Médiations : Les syndicats de travailleurs et travailleuses du privé et du public sont des acteurs forts du peuple-classe de chaque Nation. Ils peinent à s’unir sur des revendications fortes en Europe. Ils ne bousculent pas l’Union européenne pour construire l’Europe sociale. Cette dernière n’est donc qu’un appendice misérable d’une Europe capitaliste. Mais ce sont encore eux qui peuvent, avec les autres mouvements sociaux - les altermondialistes - et les groupes sociaux revendicatifs de type Gilets jaunes, offrir des perspectives.

III - Crise et stratégie contre-hégémonique.

Prendre la mesure de la critique des peuples donc la pleine mesure de la crise actuelle !

La crise politique actuelle n’est pas simplement une crise de représentation au sein de laquelle le ou les populismes seraient un symptôme à traiter. La crise est plus profonde et touche la légitimité des politiques menées tant en France qu’en Europe. L’idéologie dominante - autour du libéralisme économique, du productivisme, de l’extractivisme, du travaillisme - peine à être hégémonique. Elle vise surtout à unifier certains groupes sociaux autour de la classe dominante, soit le 1% d’en-haut.

La stratégie contre-hégémonique vise alors à construire à gauche, une alliance de classes sociales qui intègre les groupes sociaux les plus dominés, exploités, opprimés aux côtés de celles et ceux qui le sont moins, (car ils ou elles ne connaissent pas les fins de mois difficiles).

Cette stratégie est de gauche car elle intègre aussi différents thèmes politiques : l’écologie, le féminisme, l’antiracisme, le refus du néo-fascisme montant en Europe comme des intégrismes religieux.

Christian DELARUE

La gauche, le peuple et la stratégie contre-hégémonique (Christian Delarue) - Les blogs d’Attac
https://blogs.attac.org/contre-hegemonie/democratisation/article/la-gauche-le-peuple-et-la-strategie-contre-hegemonique-christian-delarue

2) Sur le livre d’Attac et de la fondation Copernic :
Cette Europe malade du néolibéralisme - La Chronique Europe | Le Média
https://lemediapresse.fr/europe/cette-europe-malade-du-neoliberalisme-la-chronique-europe/