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GJ : Les cadres ont pris le pouvoir - Christian DELARUE

dimanche 27 janvier 2019, par Amitié entre les peuples

Gilets jaunes : Les cadres ont pris le pouvoir

Au-delà des « Foulards rouges » (de ce jour), des bobos serviles du 1% et du MEDEF ainsi que de la « main droite de l’Etat » !

XX

Pour certains Gilets jaunes, les cadres et pris le pouvoir au sein du peuple et, de ce fait, on constate l’absence des classes modestes au sein des représentants élus et de façon générale au sein des corps intermédiaires de la société civile, corps plus ou moins chargés de la cohésion sociale et donc de la justice sociale, fiscale et territoriale le tout dans un souci de justice climatique. Les corps intermédiaires forment une sorte de structure « demi-élite » entre les élites d’en-haut (ou le 1%) et le peuple dans toute sa stratification (les 99%) . Ces corps négligent les classes d’en-bas, les classes sociales pauvres et modestes, de rien à 1800 euros par mois.

La question posée est : Ou sont les ouvriers et employés de base vivant avec des petits salaires au sein des structures représentatives de la société ?
La réponse indique bien qu’on en trouve dans certains syndicats, beaucoup plus dans certains que d’autres ou ils sont minoritaires voire absents . Mais même dans ces syndicats comme la CGT ils n’ont pas le pouvoir . Voilà pour la critique.

Il faut quand même reconnaitre que ce que l’on appelait jadis les organisations ouvrières comme la CGT pour le syndicalisme et le PCF pour le parti politique, le parti communiste de la classe ouvrière ne le sont plus. Les cadres ont effectivement pris le pouvoir. Et cela s’est réalisé progressivement avec la diversification de la catégorie cadre.

On ne peut plus parler des cadres aujourd’hui comme il y a 50 ans. Cette hétérogénéité a été la source d’un étalement de la stratification sociale avec en bas le petit encadrement, comme les B + dans la fonction publique qui ont encore des rémunérations relativement modestes (entre 2000 et 2600 euros ) qui ne les dégagent pas de tout souci de fin de mois et une diversité de cadres plus élevés dans la hiérarchie sociale dont certains avec des rémunérations très élevées, supérieures à 10 000 euros par mois. Par ailleurs ces syndicats défendent aussi ces cadres sur-payés face à des patrons qui sont eux de grands capitalistes richement dotés. Autrement dit ils défendent le salariat et la masse salariale contre le profit et notamment la montée des profits financiers et du CAC 40.

Ici il convient de remarquer que les Gilets jaunes sont plus un mouvement redistributif de type « moins pour en-haut, plus pour en-bas » qu’un mouvement anti-capitaliste. D’ailleurs il a été remarqué que ce mouvement ne s’opposait pas aux patrons et au MEDEF mais à l’Etat accusé d’injustice sociale. Il s’agit d’un mouvement qui ne vise aucunement à la révolution des structures économiques (rien sur la socialisation des banques ou d’autres réformes importantes pour une autre économie) mais qui exigent une autre répartition des richesses et un Etat social maintenu notamment avec des services publics (à bas tarifs ou gratuits) dans les campagnes. Et pour cela, ce sont tous les riches qui doivent payer.

Concernant le temps de travail, la proposition des 42 heures hebdomadaires par un homme politique de droite - Wauquiez - a suscité d’abord la remarque suivante : avec 4000 ou 5000 euros par mois y a pas de problème à faire des 42 H mais avec le smic « va te faire foutre ! » ou plus intelligemment « commence d’abord avec le smic et on verra après » ! Ce n’est qu’ensuite que l’idée des 32 heures hebdomadaires comme règle de base a été discutée (et non tranchée) car il y a le chômage de masse à affronter en plus des bas salaires. La droite ne propose jamais de combattre cette double injustice sociale : elle est indifférente au chômage (cf Macron et son « traverser la route » : quelle ignorance !) et elle est incapable d’éradiquer la pauvreté et les bas salaires sauf à ressortir la distinction réactionnaire entre les inclus et les exclus.

Le problème c’est que la gauche historique (de 1983 à nos jours) n’a guère fait mieux. Il est reconnu cependant que les 35 heures des années 2000 ont crée des emplois et furent un progrès social, un progrès combattu par le MEDEF et les très hauts fonctionnaires « pantoufleurs » (cf la Caste de Mauduis). Mais il reste beaucoup de débat à mener pour avancer.

Christian DELARUE

1) Les inclus mélangent allègrement les inclus d’en-bas ayant un travail au smic et les inclus d’en-haut surpayés

Distinction : Classisme et pauvrophobie Christian DELARUE - Amitié entre les peuples
http://amitie-entre-les-peuples.org/Distinction-Classisme-et-pauvrophobie-Christian-DELARUE

De Pierre ROSANVALLON (cours en pdf) sur le soupçon à l’encontre des « corps intermédiaires » : « Toute instance politique intermédiaire est soupçonnée de corrompre la volonté générale en tendant insidieusement à biaiser son mode de formation. Cette réticence s’est en grande partie superposée avec la critique, tôt entreprise, des représentants comme équivalents d’une nouvelle aristocratie confisquant la voix du peuple. Mais elle ne doit pas être confondue avec elle. Liée à la stigmatisation de l’entropie représentative, la perspective d’une démocratie directe renvoie à l’utopie d’un peuple continuellement actif, tout à la fois législateur et magistrat. L’idée d’une démocratie immédiate correspond à autre chose. Elle signifie que le peuple peut s’exprimer en corps, comme un ensemble qui fait clairement sens et prend avec évidence forme. La démocratie directe refuse la délégation, le principe d’une action et d’une parole pour autrui. La démocratie immédiate, quant à elle, repousse l’interface, c’est-à-dire l’institution ou la procédure qui contribue fonctionnellement à une structuration de l’expression collective. »