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Forte contestation du sommet de l’OTAN à Strasbourg. C Delarue

lundi 6 avril 2009, par Amitié entre les peuples

FORTE CONTESTATION DU SOMMET DE L’OTAN (NATO)

Note pour le CA d’ATTAC France

http://www.legrandsoir.info/

Les peuples-classe de l’occident refusent l’OTAN son atlantisme dépassé et la militarisation du monde.

Ce sommet de l’OTAN, tout comme celui du G 20, représente ce qui est honni par les peuples-classe du Sud mais aussi par une large fraction de la population du Nord. Jean Ziegler dans son dernier livre attire notre attention sur la « haine de l’Occident » qui monte chez les populations dominées par l’impérialisme multiforme occidental. Il importait de montrer que le sommet de l’OTAN ne pouvait se dérouler sans une opposition ferme et résolue des citoyens du Nord.

Le contre-sommet ce fut d’abord, du 1 au 5 avril un Village autogéré puis de multiples interventions et débats de fond en conférences internationales puis, évidemment, le 4 avril, la manifestation « multinationale », manifestation découpée, encerclée.

 Crise de légitimité : une hégémonie contestée.

Il aurait pu certes y avoir une petite manifestation comme suite aux obstacles dressés par le gouvernement mais ce ne fut pas le cas. La contestation fut massive le 4 avril quoique repoussée en périphérie et dispersée du fait de la stratégie d’encerclement. Cette stratégie policière faisait qu’il était difficile d’entrer sur zone (blocage de pont) et une fois dedans difficile d’en sortir. Malgré tout, il y eu une convergence internationale remarquable de nombreux citoyens déterminés à contester la légitimité de la militarisation du monde de la répression policière à commencer par l’état de siège de la ville de Strasbourg. En train, en car ou en voiture l’affluence des opposants à ce sommet fut très massive. Des cars venaient de la Finlande, la Pologne, la Russie, de Grèce, de Turquie ou d’Espagne, de Grande Bretagne, de Belgique ou d’Italie, sans parler des délégations du Canada et des Etats-Unis, d’Afghanistan et du Japon.

Par contre, ce qui n’a pas pu se réaliser pleinement ce fut la manifestation d’ensemble. Suite à l’incendie d’un hôtel (Ibis) et des fumées dégagées par cet incendie la manifestation a quittée la place - le Jardin des Deux Rives - dans la précipitation par plusieurs endroits et notamment en passant à travers deux rangées de cars de police stationnés près de la place. La police fut à la fois surprise de nous voir fuir la place enfumée par cet endroit mais aussi inquiète d’être à son tour encerclée par la masse des fuyards. Les cars furent malmenés par certains et l’affrontement qui a suivi eu pour conséquence de couper en deux la manifestation. Certains n’ont jamais pu manifester réellement.

 Empêcher l’expression de la contestation

Faire exploser la manifestation internationale contre l’OTAN afin d’empêcher la médiatisation de cette manifestation faisait sans doute parti de la stratégie du pouvoir de Michèle Alliot-Marie et du préfet. Mais il est plus facile d’ignorer la tenue de conférences-débat que d’une manifestation très massive.

En effet, la manifestation proprement dite, ce qui en restait, fut rapidement bloquée en tête et sur sa fin. Plusieurs centaines de manifestants furent ainsi pris en souricière pendant plus d’une heure ce qui occasionna au bout d’un certain temps la colère de jeunes et des bris de barrières et de nouveaux affrontements. Ces atteintes aux libertés des manifestants est inadmissible, d’autant plus inadmissible que le désordre policier régnait ailleurs.

Pour ma part, voyant qu’il n’y avait plus de responsables en tête de manifestation, et ayant été responsable de manifestations antifascistes pour le MRAP j’ai pris un certains nombre d’initiatives notamment avec le camion de la CGT 93 qui s’est trouvé coincé en tête de manifestation. La tension montait. Il fallait trouver une solution. Il était irresponsable d’appeler à la dissolution de la manifestation. Alors qu’une part important de la manifestation repartait par l’arrière suite à négociations, l’autre partie à suivi le camion de la CGT 93 sans s’occuper des affrontements. Des CRS ont lancé des cailloux sur certains manifestants.

Car dans pareil cas c’est le préfet qui prend ses responsabilités et au-dessus de lui les plus hauts responsables politiques. Au cas présent c’est la ministre Alliot-Marie et le Président Sarkozy qui doivent assumer entièrement les dégâts de cette stratégie.

 Le désordre policier sciemment organisé

La police protège le centre-ville encercle la manifestation mais reste inactive quand des individus (des autonomes ?) mette le feu à un hôtel, à l’office du tourisme, et au poste de douane. Pourtant l’hélicoptère était là ainsi qu’une masse impressionnante de policiers. Là, pas un geste de fait. Le pouvoir n’avait-il pas besoin de ces incendies pour justifier l’état de siège de Strasbourg ? Car tout n’est pas à mettre sur le dos des « blacks blocks » qui ne portent que des attaques sélectives (1). Je ne les défends pas mais pour ce que j’en sais à ce jour, ils n’attaquent pas les personnes ni les biens matériels sans valeur symbolique forte du capitalisme. Ne pas confondre avec un simple casseur !

Par contre, au lendemain de la manifestation, le Campement autogéré est totalement bouclé par les forces de l’ « ordre ». Des barrages et des filtrages des personnes du village sont exécutés, les forces de l’ordre n’hésitant pas à leur confisquer des livres, affiches, banderoles,... Ces agissements qui une fois de plus répriment le plus facile doivent cesser.

A quoi sert la police ? Qui protège telle ? Que fait-elle des ses prérogatives de puissance publique, de son « monopole de la violence légitime » ? Dans le cas présent, il est patent qu’elle n’est plus un service public « républicain » protecteur des libertés de tous mais une officine militariste au service d’une politique, celle de Sarkozy. Danger. La contestation de ce sommet n’en était que plus nécessaire. Une question surgit : Strasbourg, est-il l’annonce d’un nouveau cran du sécuritarisme contre les droits et libertés.

Christian DELARUE

Membre du CA d’ATTAC France

Membre du BE et du CA du MRAP

NB : C’est Renée Le Mignot qui suivait pour le MRAP les actions du contre-sommet.

Violences : Qui sont les ’’Black blocks’’ ?

http://tf1.lci.fr/infos/monde/0,,4348248,00-qui-sont-les-black-blocks-.html