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Féminisme hypertextile et féminisme hypotextile - Christian DELARUE

vendredi 16 août 2019, par Amitié entre les peuples

Féminisme hypertextile et féminisme hypotextile

On a là 15 ans de distinction, plus un féminisme relativiste . Au-dela de la distinction en trois courants, il y a des positionnements plus complexes , des sous-courants.

La base commune reste le refus des violences sexistes et le combat pour l’égalité et la dignité. Mais il y a des appréciations différentes.

Suite de : « Féminisme : difficulté de choisir un courant ».
http://amitie-entre-les-peuples.org/Crise-du-feminisme-difficulte-de-choisir-un-courant

I - TROIS COURANTS

 Le féminisme HYPERTEXTILE est apparu en France, en Belgique, au Canada et ailleurs en défense des musulmanes voilées contre un féminisme de critique du voile et des intégrismes religieux .

Ce féminisme hypertextile, qui se présente comme antiraciste, critique la loi de mars 2004 en France (qui interdit les signes ostensibles de religion à l’école publique). Il combat les publicités sexistes et ne cesse de faire remarquer que ce sont surtout les femmes qui sont dénudées et objets sexuels pour les hommes.

Par contre, dans les affaires de burkini en piscine il ne s’offusque nullement de la répression des femmes seins nus au bord des bassins. Il ne demande pas, sauf exception, la liberté d’être seins nus en piscine face à la sexyphobie d’Etat. Aucune expression en ce sens pour ce courant ! Silence.

 A noter, qu’on trouve néanmoins un courant « féministe RELATIVISTE » qui défend le droit des femmes à s’habiller librement que ce soit en hypotextile ou en hypertextile, du string seins nus pour qui veut au voile et robe longue si c’est libre. Il y refus de l’autoritarisme d’ou qu’il vienne .

Le principal du combat féministe doit porter pour ce courant sur le refus des violences masculines, l’égalité d’accès à l’emploi, à la carrière, au logement.

 En opposition au féminisme hypertextile, le féminisme HYPOTEXTILE - style « marche des salopes » ou d’autres courants - critique le voile chez les femmes et surtout chez les gamines de 2 à 12 ans. Il critique les normes pudibondes de respectabilité imposées par les intégrismes religieux . Il défend lui la liberté sexuelle, la liberté de s’habiller sexy « si je veux, quand je veux » et le plaisir sexuel pour les femmes. Il refuse la violence masculine sous toutes ses formes.

II - PROBLEMES :

Dans chaque branche - hypotextile ou hypertextile - Il y a une subdivision entre pro-prostitution et anti-prostitution. C’est plus qu’une subdivision c’est un clivage fort puisque pour un grand nombre de féministes on ne saurait défendre la prostitution et se réclamer du féminisme. La prostitution est assimilé à une violence autorisée par l’argent.

Concernant la pornographie, elle est combattue dans une certaine limite dans la mesure ou de nombreux interdits sont généralement posés et qu’il ne reste que certaines images laissées à la masturbation des hommes (et parfois des femmes) qui ne disposent plus de la prostitution désormais interdite en France. Le porno - comme le libertinage - est donc mis en lien avec l’interdiction de la prostitution.

1) - Que va-t-on interdire ? Tout ? Une partie ?

 Dans le porno, il y a lieu de distinguer la simple exhibition des corps sans qu’il y ait aucune pénétration d’aucune sorte et une pornographie axée sur les copulations multiples ou les hommes sont filmés pénétrant les trois orifices féminins . La pornographie dite de copulation s’apparente à de la prostitution et pourrait être objet d’une interdiction. Ce serait un grand pas de fait.

 Interdire ce qui relève de la violence et de l’humiliation

2) - Autres repères

Ce qui complique les positions ce sont les sous-courants : on a des subdivisions internes suivantes dès lors qu’on ne veut pas tout interdire :

A - d’une part entre possibilité de voir les organes sexuels primaires (féminin ou masculin) ou ne pas pouvoir les voir (photos simplement sexy dans le second cas) : débat secondaire face au suivant (B) si la « pornographie de copulation » est interdite (ci-dessus).

B - d’autre part avec ou sans marchandisation . Pas de marchandisation du tout signifie pas de professionnalisation puisqu’on interdirait les simples photos de modèles (ce qui aboutirait à un féminisme autoritaire) : Des choix sont à faire !

C - enfin il y les pro-dessins (seulement- hantai ) et les anti-films et photos. Une photo ce n’est pas un film . Dans un dessin il n’y a pas d’acteurs et d’actrices photographié.e.s. Le débat sur A impacte celui sur C.

Les repères permettent d’avancer sur des interdits limités et d’éviter le blocage entre tout interdire et tout accepter . Bref ils permettent le débat démocratique hors le binarisme ordinaire.

Christian DELARUE