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Faire reculer le racisme contre les musulmans comme celui contre les juifs.

mercredi 20 mars 2019, par Amitié entre les peuples

Faire reculer le racisme contre les musulmans comme celui contre les juifs.

Dans Libération de ce 19 mars 2019 cette tribune collective (que j’ai aussi signée comme d’autres membres d’ATTAC, de la Fondation Copernic, de la LDH, etc...) : Agir contre l’antisémitisme et tous les racismes - Tribune collective 2019 - Amitié entre les peuples

https://blogs.mediapart.fr/amitie-entre-les-peuples/blog/190319/agir-contre-lantisemitisme-et-tous-les-racismes-tribune-collective-2019

Concernant le racisme anti-musulman dit aussi islamophobie. Nous sommes après Christchurch alors que la tribune collective ci-dessus a été écrite après la montée de l’antisémitisme.

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Faire reculer le racisme contre les musulmans comme celui contre les juifs est un complément.

Certains le nomment islamophobie et pas d’autres. La bataille des mots qui perdure permet d’éviter la reconnaissance d’un racisme profond. Le terme est en effet ambigu (1). Nombreux sont celles et ceux qui entendent pouvoir conserver la libre critique de cette religion, à l’identique des autres religions.

Mais le terme islamophobie n’empêche pas - pour le Mrap - la critique (ou la défense) des religions dans tous leurs aspects (dogmes, institutions, etc.) pour motifs d’égalité hommes-femmes ou de liberté de conscience et de conviction ou d’autres motifs encore. Cette liberté ne doit pas cependant déboucher sur la haine des fidèles ou encourager les conflits inter-religieux. Ce à quoi certain.es répondent que des comportements issus de la religion peuvent - selon eux - mériter critiques sévères ou répétées et que cette sévérité ou cette répétition peut passer pour de la haine ou des rejets mais qu’il ne s’agit pas de généralisation, d’amalgame ou d’essentialisme. Ce qui est en débat - et en procès - c’est alors la portée des mots employés sur la société.

Passons au racisme anti-musulmans. Car il n’en demeure pas moins qu’il existe en France des préjugés et une hostilité envers les musulmans. Cela débouche sur des discriminations fondées sur l’appartenance réelle ou supposée à la religion musulmane dans divers domaines.

La liaison religion/intégrisme ou fondamentalisme/terrorisme cible essentiellement l’islam ce qui fait dire qu’il y a « un problème musulman ». On ne dit pas la même chose pour les juifs ou les catholiques ou les protestants. Comme si eux aussi n’avaient pas leur branche intégriste ! Les intégrismes religieux sont réactionnaires, refusent l’égalité dans plusieurs domaines au profit de la hiérarchie et l’inégalité. Il importe de remettre en cause cette idée dangereuse de « problème musulman » car elle porte en elle de l’essentialisme ou de l’amalgame.

Le musulman est en quelque sorte par définition un « autre » différent de « nous » car assimilé peu ou prou aux secteurs intégristes ou pire aux terroristes . Cet « autre » est donc infériorisé dans tous les domaines de la vie sociale et sociétale. Il y a refus de l’égalité.

Ce qui est visé c’est, via la « théorie du grand remplacement » (Renaud Camus) ou celle de « l’islamisation de nos quartiers » (Riposte laïque), une remise en cause de la légitimité de la présence musulmane sur le territoire national.

Les prétextes au racisme peuvent être biologiques, mais ils sont aujourd’hui plus souvent culturels, philosophiques ou religieux. Ce ne sont pas nécessairement des Arabes qui sont visés. Ce racisme est spécifique. Les mosquées ou les tombes musulmanes sont objets de tags tout comme les synagogues et les tombes juives.

Christian DELARUE

1) sur Bellaciao